Actualit�s : ALORS QUE BARKAT EXPLIQUE LES PRIVILEGES DU COULOIR VERT POUR SON EXPORTATION
Les exportateurs veulent d�velopper une industrie de la datte en Alg�rie


Le ministre de l'Agriculture et du D�veloppement rural, M. Sa�d Barkat a pr�sid� hier au si�ge de la Chambre nationale de l'agriculture une r�union de travail avec les exportateurs de la datte. Ils ne sont qu'une douzaine � occuper ce terrain. Et sur cette poign�e de personnes, le ministre de l'Agriculture compte d�velopper une v�ritable cha�ne d'exportation de la datte alg�rienne vers le monde entier. S'exprimant devant eux sur un ton agressif et arrogant, le ministre a ouvert la s�ance en limitant le champ d'intervention des exportateurs.
Autrement dit, il leur a bien signifi� que cette rencontre n'a pas pour objectif "de recevoir les dol�ances" des uns et des autres, mais plut�t d'enregistrer les solutions et les propositions des exportateurs concernant l'exportation de ce fruit, produit en abondance, mais tr�s mal exploit�. Sur d�cision du chef du gouvernement, un couloir vert consacr� exclusivement � l'exportation de la datte a �t� mis en place, en coordination avec plusieurs d�partements, � savoir le minist�re du Commerce, celui de l'Agriculture, la douane et la Chambre nationale de l'agriculture. D�sormais, toute exportation de ce produit b�n�ficiera des privil�ges et des facilit�s accord�es par ce couloir vert dont le but principal est d'acheminer la datte vers les ports d'entr�es, dans des d�lais records. Un num�ro vert sera �galement mis � la disposition des exportateurs de la datte, pour les accompagner dans toutes leurs d�marches administratives et bancaires n�cessaires pour les op�rations d'exportations. Le ministre �tait intransigeant hier dans ses d�clarations. "Je refuse d'entendre parler, � l'avenir, de la pr�sence de la datte alg�rienne dans les march�s de nos voisins tunisiens, et ce, d'une mani�re frauduleuse", a-t-il instruit aux exportateurs qui, vu leur nombre limit�, se reconnaissent dans ces avertissements. "Nous allons labelliser nos dattes pour lutter contre les fraudeurs", ajoute-t-il. Mais de tout ce discours, une seule question se pose qu'est-ce que l'Etat alg�rien a fait jusque-l� pour prot�ger ses produits ? La r�ponse se trouve chez les exportateurs que nous avons interrog�s lors de cette rencontre. M. Zaoui Na�mi, qui est producteur et exportateur, inscrit � Ouargla. Sa relation avec la datte n'est pas celle d'un simple exportateur est qui � faire des b�n�fices de ses transactions. "Nous avons la possibilit� de cr�er un lobby industriel dans l'exploitation de la datte, si l'Etat a bien la volont� de nous appuyer et de nous accompagner", dit-il. D�sol� de faire part des contraintes bancaires, de la bureaucratie de l'administration et du manque des moyens de conditionnement de la datte, l'exportateur aspire, toutefois, � voir l'attention du gouvernement orient�e vers ce produit qui peut, dit-il, �tre une force �conomique tr�s rentable, en dehors des hydrocarbures. "Je me r�jouis de cette d�cision gouvernementale concernant l'exportation, mais je ne vous cache pas que nos projets de d�veloppement de la production de la datte sont beaucoup plus ambitieux", nous fait-il savoir. Notre interlocuteur a fait part effectivement de son id�e de d�velopper toute une industrie autour de ce fruit. R�confort� par un autre exportateur, M. Zaoui a un autre regard sur l'avenir de la datte en Alg�rie. "Nous sommes contact�s par des Malaisiens qui s'int�ressent de tr�s pr�s � la datte alg�rienne. 32 produits sont extraits de la datte, y compris des m�dicaments et du s�rum. Et c'est dans ce volet que nous voulons d�velopper le march� de la datte", explique-t-il. Ainsi, les exportateurs de la datte semblent d�velopper une autre vision sur l'avenir de la datte que celle entretenue par les responsables du secteur, dont le souci principal est d'augmenter les chiffres d'exportations. Ceux-l� m�mes qui, pourtant, ont perdu plus de 10 milliards de dinars l'ann�e derni�re, comme stocks qui ne pouvaient pas �tre export�s. "Pourquoi l'Etat n'envisage pas de lancer une industrie autour de la datte. Il suffit qu'il mette les moyens n�cessaires pour l'acquisition des usines, pour que la machine soit lanc�e", sugg�re un autre exportateur. Car, le march� de la datte est en pleine croissance et la production est en augmentation d'une ann�e � une autre. Il y a de quoi exporter mais aussi de monopoliser le march� de toute une industrie pharmaceutique et agroalimentaire. Le potentiel ph�nicicole est de 17 millions de palmiers, dont 6,5 millions de palmiers Deglat Nour. Pour l'ann�e pass�e, la production �tait de 510 000 tonnes dont 11 400 tonnes seulement export�es et 12 000 tonnes export�es d'une mani�re frauduleuse.
Rosa Mansouri

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