Actualit�s : BENCHICOU SOULIGNE LES ABOUTISSANTS DE LA NOUVELLE STRATEGIE DU POUVOIR
Contenir les contre-pouvoirs sans avoir � les affronter


�Le pouvoir, pour les m�mes objectifs, op�re un �soft containment�, � travers le rapprochement, l�amnistie du 3 juillet et le brainstorming. La nouvelle strat�gie globale consiste � contenir tous les contre-pouvoirs sans avoir � les affronter, en les st�rilisant de l�int�rieur.� Voici livr�e l�observation lucide de Mohamed Benchicou � qui le mouvement d�mocratique et social (MDS) a offert, dans la soir�e de dimanche, une tribune pour une franche expression autour de la presse et de la libert� de la presse. L�observation est tout ce qu�il y a de plus juste, tant ne s�en cachent plus, ou avec peine, les apprivois�s de cette strat�gie.

Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le journaliste et ancien directeur du quotidien Le Matin, aujourd�hui suspendu, �voque cette nouvelle approche que le pouvoir aura retenue pour contenir l��lan �mancipateur de la presse et du reste des segments sociaux et politiques combatifs pour situer le prolongement, et pour les m�mes objectifs, de la guerre de trois ann�es qu�il a livr�e � la presse. Une guerre sans pr�c�dent, devait souligner Benchicou. �Cette guerre de trois ans, soit depuis 2003, notamment, livr�e � la presse est sans pr�c�dent. Elle n�a connu de similaire qu�en 1956, celle que Massu a men� contre Alger R�publicain�, a-t-il affirm�, convoquant, par ailleurs, le triste bilan de ces �prouvantes ann�es que la presse a eu � endurer : �23 journalistes ont fait l�objet de poursuites judiciaires, 7 journalistes r�ellement emprisonn�s entre 2003 et 2006, plus de 320 proc�s intent�s contre des journalistes, 7 journaux suspendus et 1 journal liquid�.� Pour Benchicou, il n�y a que Lacoste qui a fait mieux, entre 1954 et aujourd�hui. Mais le pouvoir a-t-il pour autant gagn� sa guerre contre la presse? Benchicou, qui pr�f�re parler de guerre contre certains titres et non contre la presse ind�pendante dans sa globalit�, ne le pense pas, m�me s�il ne s�interdit pas, en m�me temps, de noter que la presse a v�ritablement recul� en 2006. �Le pouvoir a �chou� dans sa guerre contre la presse. Si on voit cette derni�re dans sa globalit�, il n�y a que Le Matinqui a �t� liquid�. Les autres, m�me affaiblis, restent sur le terrain.� Mohamed Benchicou, qui a purg� une peine de deux ann�es d�emprisonnement pour laquelle il a �t� injustement condamn�, a s�ri� les objectifs de cette guerre en deux cardinaux : le premier poursuivait de liquider les titres qui �taient rest�s fid�les � leur esprit originel, c�est�- dire qui accompagnent les mouvements sociaux. Ce sont les titres cr��s par les journalistes issus du MJA. Le second objectif assign� � cette �croisade� traduit le fond politique du pouvoir actuel, � savoir en finir avec les acquis d�Octobre 1988 que ce m�me pouvoir consid�re comme autant de morceaux de l�Etat-pouvoir de vol�s et donn�s � un peuple immature. �Rappelons-nous le discours du pr�sident les 6 ou 7 juin 2005 � Gen�ve, devant le Bureau international du travail. Dans ce discours, le pr�sident a livr� sa conception de la d�mocratie. Il a estim� que les �v�nements d�Octobre 1988 ont �t� manipul�s, que le peuple n�a rien demand� mais qu�on a plut�t d�cid� pour lui�, a affirm� Benchicou pour conclure � �un processus de d�l�gitimation des acquis d�Octobre 1988�. La r�vision constitutionnelle, pour Benchicou, se propose d�op�rer un retour � l�Etat h�g�monique. D�ailleurs, note-t-il, la perspective se d�cline d�j� � travers la d�cision prise de ne laisser sur le terrain et en action que les instruments de caporalisation de la soci�t�. Benchicou demeure toutefois optimiste quant au sursaut salvateur, puisque, ass�ne-t-il, �notre existence pluraliste repose sur un socle de l�gitimit�. Nous sommes n�s du r�le du tortur� et de l�agonie de l�adolescent fauch� par un char�. S�il avoue ne nourrir aucune vell�it� de carri�re politique, Benchicou ne s�emp�che cependant pas d�appr�cier la chose politique. Il estime, par exemple, que �le pouvoir veut pr�cipiter une Constitution sans d�bats� ou que �la r�conciliation a cess� d��tre une entreprise st�rile pour muer en politique antinationale�.
S. A. I.

Le fisc vient, a r�v�l� Benchicou, de nous rappeler que nous lui devons encore 7 milliards de centimes. Le Matin, m�me s�il paie toutes ses dettes, ne repara�tra pas, car sa suspension, officiellement pour raison commercial, proc�de en r�alit� d�une d�cision politique. Le Matin repara�tra quand les conditions politiques seront r�unies�, a-t- il affirm�, jurant que �si Le Matin reparaissait, je ne publierais pas les photos des islamistes�.
S. A. I.

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