P�riscoop : BAZOOKA
Jour de repos en mois de je�ne
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Au grand dam des vieux, les adolescents et les jeunes du quartier jouent au football en cette journ�e de je�ne ; la sixi�me, je crois. Cela fait un peu de bruit, quelques cris � vous percer les oreilles et l�impression qu�ils trouvent de l��nergie quelque part ; ce n�est pas possible avec un ventre creux d�s le matin de jouer ainsi l�apr�s-midi. Alors bien s�r ils d�rangent la sieste le seul jour o� il est possible de la faire : le vendredi apr�s la grande pri�re. Il n�y aura pas de disputes pourtant.
Trop assomm�es par le je�ne, les personnes �g�es laissent faire, trop dur de se lever, trop dur de parler et de s�accrocher avec les gar�ons des voisins. Le mois de je�ne, c�est aussi ces longs moments de t�te vide, de volont� errante, de coup de barre brusque, de cordes nou�es qui se torsadent dans les intestins, l��nigmatique et heureusement passag�re naus�e (ce serait le comble avec un ventre creux !), le regard qui s��gare, les yeux qui ne fixent plus tr�s bien et cette impression qu�� certains moments la lumi�re change de texture, que les choses s�entourent de flou puis tout redevient normal, l�esprit revient � sa clart�, le regard � son acuit�, le geste � sa pr�cision ; il ne reste que la sensation de faim. Le cycle quotidien est ainsi fait. Et si le je�ne est plus difficile pour les gens qui travaillent, le travail justement le fait passer plus vite, surtout le travail manuel qui absorbe l�attention. Le travail intellectuel, je ne sais pas, bien qu�il se fasse aussi, mais fait-il passer le temps ou alors l�hypoglyc�mie le complique sans all�ger la sensation du temps qui p�se par sa lenteur � arriver � l�heure de la rupture du je�ne. Derri�re les persiennes closes, les hommes essayent de dormir, de somnoler, d�oublier la br�lure de la faim. Les femmes ont un court r�pit avant de devoir se lever et de pr�parer le repas. Ils laissent les jeunes � leurs cris et � leurs jeux. Ils ont oubli� qu�adolescents, ils supportaient ais�ment la journ�e de privation et qu�ils se mettaient en concurrence sportive pour reconna�tre les plus forts. C�est la mani�re des jeunes de passer le temps.
M. B.

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