Culture : RECITAL/SAMIRA GUEBLI DECLAME SA POESIE À LA LIBRAIRIE DU TIERS-MONDE
"On la taxe de Yasmina Khadra de la DGSN"


Elle est fine, belle et radieuse. Ceux qui ne la connaissent pas dans la tenue bleue, qu’elle porte avec élégance et surtout avec beaucoup d’assurance, auraient dit qu’elle est bercée par la poésie, rien que par la poésie. Pourtant, elle est officier de police. Elle assume ses responsabilités en entier. Elle est professionnelle et sa sensibilité ne vient guère entraver l’exercice de ses fonctions.
Elle, c’est Samira Guebli. Celle qui a fait trembler beaucoup d’hommes, jeudi dernier, à la librairie du Tiers-Monde, par sa voix mielleuse et ses yeux doux. De plus, elle a déclamé sa poésie d’amour. Des mots simples, raffinés, sélectionnés, pour dégager cette grande émotion enfouie dans chaque être et qui se révèle au grand jour. Samira Guebli a ainsi choisi la voix du verbe poétique pour s’exprimer. Mais s’exprimer devant une grande assistance, devant les amoureux de la poésie n’était pas un exercice facile pour la poétesse-flic. Elle a essayé de dissimuler sa timidité en se faisant entourer par une présence masculine à ses côtés de deux autres âmes poétiques, le musicien Mohamed Boulifa et le poète Youcef Merahi en l'occurrence. El Ighraat est le titre du recueil poétique que la poétesse vient de mettre sur le marché. Un recueil qui n'a pas pu être édité sans la permission de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Certaines mauvaises langues n'ont pas manqué d'ailleurs de faire le commentaire sur cette montée surprenante d'une artiste, une poétesse, dans le corps de police. “La police veut avoir sa Yasmina Khadra”, a constaté un des présents à ce récital de poésie. En tout cas, Samira Guebli, par la finesse de son verbe, la délicatesse de ses gestes, a tout pour se mettre dans la course des grands. S'exprimant en arabe, la poétesse nous a invité, en un laps de temps, à un voyage au cœur de Beyrouth, d'Alger et d'autres villes du monde qui aspirent à la beauté. Faut-il le noter, le poème déclamé par Samira sur Beyrouth était un mea culpa des dirigeants arabes sur ce qui s'est passé au Liban. La soirée s'est terminée par quelques morceaux de musique interprétés par Mohamed Boulifa qui nous a conduit dans le répertoire de Fairouz et d'autres figures artistiques du Moyen-Orient.
Rosa Mansouri



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