Actualit�s : Contribution
DON D'ORGANES
Frilosit� des Alg�riens
Par le Dr Oulmane Djamel-Eddine *


Depuis l�arr�t� minist�riel n� 30 et 34, du 19 novembre 2002, fixant les conditions et crit�res permettant la constatation m�dicale et l�gale du d�c�s et la possibilit� de pr�lever des organes � partir de cadavres en vue de leur transplantation, un tabou de taille est officiellement balay�.
En effet, d�s novembre 2002, la premi�re greffe r�nale � partir d�un cadavre a pu avoir lieu dans notre pays. En d�cembre de la m�me ann�e, deux greffes de corn�e, � partir d�un donneur cadav�rique ont eu lieu � Alger. Pour le Dr Oulmane Djamel- Eddine, pr�sident de l�association Primage : �Il ne faut pas oublier que la greffe d�organes en Alg�rie se faisait d�j� dans les ann�es 80 mais avec des pr�l�vements tr�s discrets sur cadavres et m�me � la limite de la clandestinit�. Ces greffes ont pu �tre r�alis�es gr�ce � une poign�e de chirurgiens d�avant-garde qui ont agi pour faire avancer la m�decine dans notre pays et am�liorer donc, avec les potentialit�s locales, la sant� des Alg�riens. Tout cela prouve que les sp�cialistes alg�riens ma�trisent certaines techniques de greffes d�organes qui peuvent sauver la vie ou redonner la vue � des personnes qui se trouvent dans des situations d�sesp�r�es. Pourtant, un probl�me de taille continue � se poser, en effet, tout ce savoir-faire et celle ma�trise de techniques chirurgicales de haut niveau sont actuellement frein�s par la frilosit� des citoyens � autoriser le pr�l�vement d�organes sur leurs cadavres car il semble que le pr�l�vement sur le corps d�un mort, est encore per�u par la m�moire collective comme une atteinte � la personne d�c�d�e. L�alibi religieux est souvent mis en avant, or nous savons tous que les hautes autorit�s religieuses des pays musulmans (y compris l�Alg�rie) sont unanimes � d�clarer le contraire et encore mieux des fetwas autorisent le don d�organe post-mortem, pour sauver une vie gr�ce � une greffe, en y d�taillant les conditions respectant les principes de l��thique musulmane�. Le Dr Oulmane estime que l�exemple des insuffisants r�naux est � m�diter : �Sachez que dans notre pays, il y a pr�s de 10.000 dialys�s dont la vie est suspendue � une tuyauterie li�e � une machine. Parmi eux, et chaque ann�e, 1500 � 2000 attendent un rein en urgence ! Or l�Alg�rie enregistre 130.000 d�c�s environ par an, si seulement 2% d�entre eux (adultes en bonne condition physique) de leur vivant, permettaient un pr�l�vement d�organe apr�s leur d�c�s, nous aurons 2600 donneurs potentiels, et un immense pas pour la prise en charge des insuffisants r�naux et de bien d�autres personnes qui souffrent d�autres pathologies aura �t� fait. Une chose est s�re : la greffe du rein et la greffe de la corn�e peuvent, gr�ce � nos sp�cialistes et dans nos h�pitaux, se d�velopper et toucher des milliers d�Alg�riens pour peu que les citoyens prennent la d�cision de se d�clarer donneurs d�organes.Pour cela, il est imp�ratif que les autorit�s alg�riennes cr�ent un r�seau d�institutions charg� officiellement des dons d�organes (gestion administrative, captage d��ventuels donneurs, gestion des pr�l�vements, conservation des organes ...) et il faut surtout que les Alg�riens soient r�guli�rement sensibilis�s sur l�importance du don d�organe par une approche communicative appropri�e. Nous avons tous un r�le � jouer dans ce combat pour la vie : nul n�est � l�abri d�une grave maladie, nul n�est � l�abri d�un besoin d�organe, nous pouvons tous devenir donneurs d�organes !�.
* Pr�sident de l�association Primage

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