Un lecteur vient de m�envoyer un reproche. Il d�fend notre couscous national et trouve l�expression de r�publique couscoussi�re bien insultante pour ce mets que nous adorons tous. Juste. Mea culpa, pardon, toutes mes excuses. En cette veille de f�te et fin du mois de je�ne, il faut bien rendre hommage � nos anc�tres qui l�ont invent� et aux femmes qui ont transmis le savoir-faire de grand-m�re en petite-fille.
A bien r�fl�chir, ce lecteur a raison. Cette expression que je voulais autochtone est ambigu�. Moi j�avais en t�te l�image de nos dirigeants entourant la djefna et se servant � pleines louches comme dans l�affaire Brown Root Condor et toutes les autres affaires que nous conna�trons un jour et les affaires encore plus nombreuses que nous ne conna�trons jamais. Mais au fond, nous pouvons nous demander si nos dirigeants valent le couscous de la djefna, au sens propre et au sens figur�. Rendons justice au couscous et trouvons le qualificatif idoine pour qualifier une r�publique qui installe les pipelines pour la sortie massive des devises ! Tenez, par exemple, les r�publiques s�rieuses travaillent pour assurer leur s�curit� alimentaire. Avant on parlait d�ind�pendance alimentaire mais ce concept avait certainement des limites. Alors pr�f�rons l�id�e de s�curit� alimentaire. Cela veut dire que les dirigeants essayent de faire cultiver les produits n�cessaires � l�alimentation de base de leurs peuples, le bl� plut�t que les avocats, le riz et le manioc plut�t que les cacahu�tes, la patate plut�t que les bananes. De quoi est fi�re notre r�publique ? D�avoir d�velopp� les cultures sp�culatives au d�triment des cultures vivri�res et des cultures strat�giques, de nous avoir mis en position de d�pendance absolue des semences �trang�res. Mais pourquoi se plaindre ? Ils nous offrent la banane moins ch�re que l�indispensable patate. Quand on a le superflu on peut se passer du n�cessaire. A�dkoum mabrouk !
M. B.

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