Actualit�s : LE TEMPS PASSE A L'HEURE D'HIVER DEMAIN MATIN
Les Alg�riens cherchent midi � 14 heures


Demain, dimanche, en France, et ailleurs en Europe et dans le monde, les horloges, montres et pendules reculeront d�une heure. Ainsi, � trois heures du matin, il sera deux heures. Un changement d�heure observ�, deux fois par an, en France, o� le temps �reculera� d�une heure, le dernier dimanche du mois d�octobre, et �avancera� d�une heure, le dernier dimanche du mois de mars. Un changement d�heure, rituel annuel, voulu contribuer � l��conomie d��nergie, d�cid� en 1976.
A partir de 1998, cette r�gle a �t� adopt�e au niveau communautaire, une directive europ�enne fixant et harmonisant les dates de changement d�heure pour les 25 pays europ�ens ayant �t� �mise en vue de la bonne coordination du march� unique. Cela m�me si une �valuation sera faite en 2007 de cette harmonisation europ�enne, � la demande des autorit�s fran�aises. En outre, 70 Etats � travers le monde ont l�galement adopt� des syst�mes de changement d�heure. Aux Etats-Unis, � partir de 2007, le passage � l�heure d��t� aura lieu le deuxi�me dimanche de mars alors que le passage � l�heure d�hiver se fera le premier dimanche du mois de novembre. Cr�� apr�s le premier choc p�trolier de 1974, le changement d�heure en France visait � r�aliser des �conomies d��nergie en mettant en ad�quation les heures d�activit� avec les heures d�ensoleillement, en limitant l�utilisation de l��clairage artificiel. En effet, la plupart des gens se l�vent entre 6 heures et 7 heures du matin. En �t�, il fait jour � 6h du matin contre 8 h en hiver. Ainsi, il est attendu une �conomie de 1,3 milliard de kwh chaque an, soit de 290 000 tonnes �quivalent p�trole par an. Un changement d�heure vertueux sur le plan �nerg�tique et �conomique mais controvers� d�un point de vue physiologique et m�dical. En effet, si ses tenants avancent une meilleure adaptabilit� au rythme du soleil, une heure de sommeil gagn�e, ses d�tracteurs insistent eux sur les perturbations que cette �chrono rupture� provoque notamment sur les enfants, les malades et les personnes �g�es ainsi que pour les gardiens de nuit, les commer�ants et prestataires de services, notamment. Des perturbations qui affectent plus ou moins le sommeil, l�app�tit et la capacit� de travail des gens. Par ailleurs, ce changement peut provoquer chez les conducteurs une plus grande fatigue, d�o� le risque de hausse des accidents de la route. Et ce audel� des autres inconv�nients, des co�ts importants sur la sant� pour les travailleurs physiques notamment, une consommation �nerg�tique plus importante que ce qui �tait escompt� au d�part, et un impact direct sur le travail agricole et de construction ainsi que sur les transports, outre des effets sur les animaux, que cette modification temporelle risque d�engendrer. Une modification controvers�e aussi du point de vue environnementale, le passage � l�heure d��t� induisant selon certains des risques de pollution atmosph�rique plus importante (concentration plus grande d�ozone par ph�nom�ne de photo oxydation) et ne provoquant pour d�autres aucun impact d�celable sur la formation d�ozone. Un changement d�heure que d�aucuns consid�rent comme anachronique d�autant qu�en France, son ind�pendance �nerg�tique ne posant pas r�ellement probl�me, l�heure d�hiver ne correspond pas � l�heure de son fuseau g�ographique. En hiver, l�heure fran�aise a une heure de �retard� par rapport � l�heure du soleil et en �t�, elle en a deux. Ainsi l��t�, � 14 h fran�aises, il est midi � l�heure du soleil. D�o� la pertinence de cette locution qu�est �chercher midi � 14 heures !�. Des contingences qui am�nent certains et m�me des parties officielles � demander � revoir cette r�gle, en la r�am�nageant ou en la supprimant carr�ment, le d�bat faisant rage entre partisans et d�tracteurs du changement d�heure, chacun avan�ant ses arguments. En Alg�rie, par contre, on en est encore � chercher midi � 14 heures, image caricaturale s�il en est du d�bat en cours sur la n�cessit� ou pas de revenir au week-end universel (samedi-dimanche). Depuis 1976, en Alg�rie, � la diff�rence de nombre de pays musulmans et m�me de ses voisins maghr�bins, on adopte, suite � une d�cision politique, les journ�es de jeudi et vendredi comme week-end. Un choix motiv� alors par une conjoncture g�opolitique sp�cifique aux ann�es 70 et qui perdure encore, de fa�on �anachronique� et �absurde�, selon nombre d�acteurs de la soci�t� civile et d�op�rateurs �conomiques, dans un contexte d�insertion de l�Alg�rie dans la mondialisation �conomique. Selon ces observateurs, l�Alg�rie n�entretient des contacts �conomiques avec l�ext�rieur que durant trois jours seulement de la semaine, lundi, mardi et mercredi. Soit un isolement indirect et un manque � gagner estim� entre 500 et 800 millions de dollars par an pour un pays appel� � s�adapter � l�environnement international et aux exigences �conomiques. Un pays qui pourrait, si le retour au week-end universel �tait d�cid�, engranger, selon des estimations du groupe de la Banque mondiale, un gain de 1 � 2%, voire de 3%, de croissance du produit int�rieur brut. Mais une Alg�rie frileuse, qui refuse de revenir au week-end universel, pr�f�rant rester d�connect�e du temps, par respect de contingences d�ordre religieux et social. Toutefois, des contraintes religieuses et morales qui ne l�emp�chent aucunement d�am�nager le temps de repos hebdomadaire, l�Islam n�imposant nullement de ne pas travailler le vendredi. Mais, diriez-vous, dans un pays qui p�tit d�une compromission av�r�e de toutes les strates de la soci�t� alg�rienne, classe moyenne et pouvoir surtout, avec l�islamisme et l�int�grisme, combattu un temps et encourag� un autre, il est impossible de penser, et de vouloir le faire, rationnellement quand on est en d�phasage mental.
Ch�rif Bennaceur

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