Actualit�s : AUDIOVISUEL
Un monopole vieux de 44 ans


L�audiovisuel demeure le secteur le plus �prouv� par le monopole de l�Etat mais aussi et surtout le plus expos� aux app�tences du pouvoir qui s�en sert outranci�rement comme d�un vecteur de propagande, le d�voyant de sa mission de service public. La subordination du secteur, en sus, aux desiderata du pouvoir en place n�est pas pr�s de conna�tre son �pilogue.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Les perspectives et projections officielles � court et moyen terme en mati�re de communication audiovisuelle excluent, en effet, moindre initiative allant dans le sens de l�affranchissement du secteur de la mainmise du pouvoir. Le maintien de la radio et de la t�l�vision hors de port�e de la concurrence est m�me un choix politique publiquement prononc� et, donc, ouvertement assum�. Le pr�sident de la R�publique, Abdelaziz Bouteflika, ne fait pas myst�re de sa volont�, de sa d�cision en fait, de prolonger le monopole exerc� sur le secteur. Son ministre de la Communication, Hachemi Djiar, qui a organis� il y a quelques mois un �brainstorming �, en a fait le rappel de ce que l�audiovisuel n�est pas �ligible, pour le moment et pour quelques ann�es encore, � l�ouverture aux initiatives et investissements priv�s. L�argument avanc� pour expliquer cette �frilosit� � se d�partir du monopole sur le secteur a �t� et reste que les m�dias lourds ne sont pas encore suffisamment structur�s et dot�s de moyens � m�me de leur permettre de bien se comporter dans un environnement concurrentiel. L�explicatif est peu convaincant, tant est que ce n�est pas un besoin de mise � niveau qui emp�che v�ritablement la lib�ralisation du champ audiovisuel. La raison du maintien du monopole est fondamentalement politique, en ce sens que le pouvoir, int�ress� par se p�renniser, n�entend pas lib�rer des canaux d�expression pour des opinions contradictoires. D�ailleurs, il en donne la preuve tangible avec le joug qu�il impose � l�Unique et � la radio, m�dias r�duits en vecteurs de propagande officielle et d�o� sont bannis id�es et discours contradictoires. L�opposition politique est interdite d��cran et d�antenne. Ceci alors que, normalement, mission de service public oblige, la t�l�vision et la radio doivent s�ouvrir aux diff�rents courants de pens�e qui traversent la soci�t�, qu�elles doivent aussi officier comme r�ceptacles du d�bat contradictoire. Cette notion, la t�l�vision et la radio l�ont �gar�e depuis la suppression en 1993, avec l�instauration de l��tat d�urgence, de l�instance (HCI), commission paritaire, qui avait � charge d��laborer les cahiers des charges pour les deux m�dias et de veiller � leur respect. Bien entendu, la qualit� des programmes a eu � souffrir d�une telle situation, puisque la d�cision politique interf�re souvent dans le choix des contenus et m�me parfois dans la fa�on de faire. Ainsi, la t�l�vision est contrainte au choix ent�t� de faire un JT protocolaire, pendant que la tendance pour les t�l�visions du monde entier est � la cons�cration de �l�ouverture� pour l��v�nement. Alors peut-on raisonnablement parler de l�essor de la radio et t�l�vision alg�riennes apr�s 44 ans de souverainet� recouvr�e ? A entendre les responsables des deux m�dias s�exprimer � l�occasion de la r�ception qu�ils ont organis�e vendredi � l�h�tel El-Aurassi, l�audiovisuel national collerait bien aux mutations mondiales en termes de communication. Ils expliquent cela par l�introduction de la num�risation mais aussi par la d�multiplication des radios locales et de cha�nes de t�l�vision th�matiques. Ils ne raisonnent �videmment pas en termes de contenu �ditorial. On en est dans une formule de plusieurs canaux de diffusion d�une expression unique.
S. A. I.

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