Actualit�s : UNE AUTRE AFFAIRE POUR BRC
Signature d�un contrat avec une soci�t� isra�lienne


L�affaire de la soci�t� BRC (Brown Roots Condor) dans laquelle Sonatrach est impliqu�e conna�trait-elle d�autres d�veloppements ? La r�ponse serait � l�affirmative puisqu�un contrat d�engineering sur le gisement de Rhourde-Nouss aurait �t� confi� � une soci�t� de sous-traitance, Bateman Litwin, sp�cialis�e dans l�ing�nierie p�troli�re, propri�t� d�un milliardaire isra�lien et qu�un contrat de gr� � gr�, estim� � 3,5 milliards de dollars, a failli �tre sign� entre Sonatrach et BRC pour la reconstruction de l�usine GNL de Skikda.
Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir)- Deux faits � porter au passif du groupe Sonatrach, majoritaire � 51% dans le capital de BRC (la soci�t� am�ricaine en d�tenant 49% des parts), une joint-venture de droit alg�rien sp�cialis�e dans l�ing�nierie p�troli�re, au capital de 368,99 millions de dinars et dont le Pdg est Abdelmoumen Ould Kaddour. Une soci�t� qui a soustrait� plusieurs march�s, pour plus de 70 milliards de dinars, concernant notamment les deux tours du si�ge du minist�re de l�Energie, la piscine olympique de Sonatrach et le parking attenant au si�ge de la Sonatrach. Or, il semble que la soci�t� BRC ait donn� en sous-traitance, voil� quelques mois, un important contrat d�engineering sur le gisement de Rhourde-Nouss pour la somme de 47 millions, bien que cette �tude aurait �t� d�j� faite par une autre soci�t� pour seulement 5 millions de dollars. Au-del� de cette sur�valuation, ce qui est remarquable dans cette affaire est que la soci�t� de sous-traitance, Bateman Litwin, soit consid�r�e comme la propri�t� d�un milliardaire isra�lien, Benny Steinmetz. Ce dernier, install� en Isra�l et qui a fait fortune dans le diamant, finance une importante fondation isra�lienne du m�me nom et est un proche d�hommes politiques de la droite isra�lienne. En outre, la soci�t� Litwin ferait partie de la liste des sous-traitants pour les projets de r�novation des usines de GNL et de raffinerie en Alg�rie ! Le second d�veloppement concernerait le projet de reconstruction de l�usine de GNL de Skikda, d�truite il y a plus de deux ans suite � un incendie. Un projet qui tra�ne encore, les travaux n�ayant pas d�marr� et aucun contrat n�a encore �t� sign�. En effet, Sonatrach avait annonc� la reconstruction en urgence de cette unit� et lanc�, en ce sens, un appel de pr�qualification ouvert. Ainsi, Sonatrach a pr�qualifi� deux grandes soci�t�s internationales en 2005, dans le cadre d�une consultation restreinte pour la phase technique. Ces deux soci�t�s sont le groupement am�ricano-japonais KBR-JGC et la compagnie fran�aise Technip. Chacune de ces deux soci�t�s a retir� le cahier des charges dont l�obligation �tait de pr�senter une offre technique bas�e sur les crit�res de pr�qualification, � savoir la r�f�rence � une usine existante dans le monde avec une capacit� de 4 millions de tonnes par an. Mais en 2006, avant le d�p�t des offres, les deux soci�t�s ont �t� avis�es de la n�cessit� de changer de capacit� et de pr�senter une offre technique de 5 millions de tonnes. Or, la soci�t� KBRJGC avait formul� pour sa pr�qualification une offre de 5 millions de tonnes, d�j� construite dans un autre pays, tandis que Technip avait fait une offre de 4 millions de tonnes. Ce qui disqualifie de facto Technip ou rend impossible la poursuite de sa participation � l�appel d�offres, et c�est ce qui s�est pass�, cette soci�t� fran�aise s��tant simplement retir�e de la course. Ce qui a abouti � la contraction d�un gr� � gr� avec KBR- JGC. Cette derni�re, rest�e seule en course, a, � la demande de Sonatrach, r�alis� les �tudes pr�liminaires et en (aurait) profit� pour pr�senter une offre dont le montant �tait de 3,5 milliards de dollars, bien que le co�t d�une usine pareille, de l�avis d�experts, ne doive pas d�passer 1,8 milliard de dollars. Surfacturation d�guis�e ? Certes, Sonatrach aurait essay� de n�gocier ce contrat avec KBR-JGC, le prix �tant inattendu. Il semble n�anmoins que le groupe Sonatrach ait pr�f�r� faire marche arri�re et relancer l�appel d�offres avec, outre KBRJGC, d�autres soci�t�s internationales contact�es. Cela dans l�objectif d��viter le gr� � gr�, d�avoir au moins deux autres concurrents et pouvoir ren�gocier avec KBR-JGC un prix � la baisse plus ou moins align� sur ceux des nouveaux concurrents. Or, il appara�trait que la situation patine, les soci�t�s contact�es faisant montre de m�fiance de peur de constituer de simples alibis � un sc�nario de gr� � gr� d�j� conclu et exigeant au pr�alable l��limination de KBR-JGC pour que la comp�tition soit plus saine et transparente. Toutefois, sachant que KBR (Kellog Brown Root) n�est autre qu�une filiale de Halliburton, partenaire de Sonatrach dans BRC, la situation d�impasse risque de perdurer encore, les suspicions actuelles autour de BRC justifiant peut-�tre ce retour en arri�re et le fait que le contrat de 3,5 milliards de dollars n�ait pas abouti. Cela, en rappelant que la passation des march�s de r�alisation pour le groupe Sonatrach ob�it � la directive n�A-408 du 12 octobre 2004 qui pr�voit le principe de l�appel d�offres national et/ou international et n�autorise le gr� � gr�, sous aval du PG de Sonatrach, � titre exceptionnel, que dans certains conditions particuli�res, notamment lorsque l�appel d�offres est infructueux ou lorsque l�urgence impose de passer outre l�appel d�offres pour conclure plus rapidement. Ce qui n�est pas le cas pour les deux affaires sus-cit�es. Outre le fait que cette directive pr�cise que l�appel d�offres restreint n�est possible que s�il soit de nature � am�liorer substantiellement le processus d�appel � la concurrence et lorsqu�il est �tabli que seuls des candidats en nombre restreint peuvent r�pondre aux exigences du ma�tre de l�ouvrage, en l�occurrence Sonatrach ou ses d�membrements. Comme cette directive autorise la pr�qualification uniquement en fonction de l�aptitude des candidats potentiels � r�aliser le march� de fa�on satisfaisante. D�o� l�interrogation l�gitime de savoir si la passation de ces march�s de sous-traitance par Sonatrach a r�ellement �t� conforme � la directive qu�elle s�est fix�e sous la f�rule du ministre de l�Energie et des Mines.
C. B.

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