Actualités : SIT-IN DES MAITRES ASSISTANTS DU CHU DE CONSTANTINE
Vers un mouvement de grève progressif à partir du 27 novembre


Les médecins maîtres-assistants des sciences médicales du Centre hospitalouniversitaire de Constantine (CHUC) ont observé, hier, un sit-in de protestation contre la lenteur dans le traitement du dossier de leurs collègues suspendus depuis le mois de juillet dernier suite à la mort des 4 brûlés d’Oum-El-Bouaghi en juillet dernier, et une autre orthopédiste, suspendue en janvier 2006 dans des circonstances similaires.
Juste avant ce rassemblement, le bureau de Constantine du Syndicat national des maîtres assistants en sciences médicales (SNMASM), qui a décidé de faire de cette journée un symbole de protestation en soutien à leurs collègues, les docteurs Saï, Khenaoui et Boukridera, a adopté une plate-forme de revendications incluant un préavis de grève concernant l’activité universitaire et hospitalière avec maintien d’un service minimum pour le volet santé. Le document a été remis au directeur général du CHUC pour le porter à sa tutelle. Un mouvement qui sera, selon le texte de cette motion, progressif à partir de la semaine du 27 novembre 2006, soit, une journée de grève pour la première semaine, deux jours la semaine suivante, trois jours pour l’autre semaine... jusqu’à obtenir gain de cause. Les rédacteurs du document ont insisté sur la garantie du service minimum, «nous ne prendrons ni les malades, nos frères, ni les étudiants, nos enfants, comme otages, car les vrais otages depuis deux mois sont nos collègues», ont-ils mentionné. Rencontrés au CHUC lors de cette journée de protestation, chacun des médecins suspendus a donné sa version des faits. Le Dr Khenaoui a précisé que la permanence du CHUC n’a pas été avisée à l’avance du transfert des brûlés, alors que tout le personnel de garde lors de cette nuit était en charge d’autres cas urgents et toutes les structures des urgences étaient occupées. De son côté, le Dr Saï a affirmé que ces brûlés ont été transférés à bord d’une seule ambulance comme du «bétail» dans des circonstances lamentables et sans aucune assistance médicale. «La responsabilité incombe plutôt au père handicapé qui transportait ses deux enfants sur une mobylette conçue pour une seule personne ou à celui qui leur a vendu de l’essence. De plus, au niveau de la garde, nous étions 4, 3 résidants et moi. Nous étions les seuls médecins anesthésistes à travailler pour tous les services du CHU», a-t-il commenté tout en déplorant le préjudice moral que lui a causé cette affaire. La Dr Boukridera a réaffirmé sa conviction que la mort du malade lors de l’intervention chirurgicale ne relève pas des conséquences d’une erreur de sa part et dit que le rapport de la commission d’enquête diligentée par le ministère pour déterminer les conséquences de la mort de ce malade manque également d’avis d’expert. «On ne m’a même pas informé des résultats de l’autopsie et l’affaire traîne encore devant la justice», a- t- elle conclu. Lyas Hallas



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