
Actualités : BOUTEFLIKA : “Si je suis malade, je rentre chez moi définitivement”
Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se déleste d’une réserve jusque-là rigoureusement observée et consent, à travers ce qui s’apparente à une riposte à l’abondante assertion médiatique de ces derniers jours, de s’exprimer personnellement sur son état de santé. “Vous faites une tartine de ce qui n’existe pas, j’ai été malade, j’ai été très malade, je m’en suis sorti de manière fabuleuse”, a-t-il répliqué à un journaliste français qui l’a interrogé sur son état de santé, ajoutant : “Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme absolument comme tout le monde.” Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Plutôt, donc, que de laisser les bruits courir à propos de sa maladie, comme ce fut le cas depuis sa sortie de l’hôpital du Val-de- Grâce en décembre 2005, le président Bouteflika a résolu, cette fois-ci, de commettre personnellement un démenti. Et de l’avoir fait hier, au sortir de l’audience qu’il a accordée au ministre français de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, dénote, à certains égards, que la récente spéculation médiatique ne l’a guère laissé indifférent. D’autant que la subite curiosité que la presse a éprouvée pour sa santé soulevait, en filigrane, la question du pouvoir, en termes d’exercice et, audelà, de succession. Le président Bouteflika semble en avoir bien saisi la portée. Il y a ajusté hier sa riposte, laquelle s’est voulue de signifier qu’il s’en est bien remis de sa maladie et de sa convalescence et qu’il jouit, donc, de ses pleines capacités à poursuivre ses fonctions et à assumer ses charges présidentielles. “Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme comme tout le monde”, a-t-il tranché, après avoir affirmé qu’“il a été malade, très malade” et s’en “est sorti de manière fabuleuse”. Il n’est pas impensable que lesdites affirmations du président s’adressent, au-delà des médias qui ont consacré des chroniques à sa santé, à ceux, au pouvoir, comme dans l’opposition, qui ont lu dans le style présidentiel d’après Val-de-Grâce une révision à la baisse de l’ambition politique. Le report du référendum constitutionnel, expliqué par Belkhadem par un réagencement de priorité et un embarras de choix entre trois moutures, a été perçu comme l’expression la plus marquée de renoncement à des projections politiques lourdes. Une certaine analyse a donné, en effet, à comprendre que le président Bouteflika, n’ambitionnant pas de courir un autre mandat présidentiel, se serait résigné à décaler la question de la révision constitutionnelle du centre de ses préoccupations. Par sa réplique hier, le président Bouteflika a signifié qu’il n’en est rien de tout cela. Mais aussi qu’il quitterait ses fonctions lorsque sa santé ne lui permettrait plus de les exercer. “Il est tout à fait clair que lorsque j’aurai des problèmes de santé, je rentrerai chez moi définitivement.” Autrement compris, le président Bouteflika évoque la possibilité de quitter le pouvoir si son état de santé l’empêcherait de l’exercer. Par une telle affirmation, il évacue l’idée faite ou surfaite de sa volonté de rester un président “ad vitam aeternam”. S. A. I.
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