Actualit�s : CE MONDE QUI BOUGE
USA, le coup de sabot de l��ne � l��l�phant
Par Hassane Zerrouky


George Bush a �t� d�savou� par une majorit� de ses concitoyens. Son parti, le Parti r�publicain a perdu la majorit� dans les deux chambres, � savoir le S�nat et le Congr�s, au profit du Parti d�mocrate. Le pr�sident am�ricain a pourtant jou� sur tous les registres pour battre ses adversaires. Le terrorisme d�abord, instrumentalisant le moindre fait, comme ce pr�tendu complot mis au point l��t� pass� par Al Qa�da pour faire exploser en vol des avions reliant la Grande-Bretagne aux Etats-Unis, et qui aurait �t� avort� � temps gr�ce � Scotland Yard.
Le religieux, surtout, car on a assist� � une mobilisation sans pr�c�dent des �glises baptistes am�ricaines, invitant les �lecteurs � choisir entre Dieu � les R�publicains � et le diable - les D�mocrates. Ces derniers �taient accus�s d��tre pour la fin de la guerre en Irak mais aussi pour le droit � l�avortement, et, partant, d��tre d�affreux la�cs. Par ailleurs, la sortie du film d�Oliver Stone sur le 11 septembre 2001,pourtant salu� et mis � profit par la propagande des n�o-conservateurs, n�a pas du tout mis un frein � la baisse de popularit� de George Bush. Enfin, la condamnation � mort de Saddam Hussein, � deux jours des �lections du 7 novembre, largement m�diatis�e par les n�o-conservateurs am�ricains, n�a �t� d�aucun effet sur le vote des citoyens am�ricains. Les faits sont t�tus, disait un certain L�nine. La guerre en Irak co�te 100 000 dollars la minute ! Le cap des 3.000 marines tu�s sera sans doute atteint avant la fin de l�ann�e. Le Middle West, cette Am�rique profonde tr�s conservatrice, a donc commenc� � basculer quand elle a vu ses enfants revenir dans des cercueils pour y �tre inhum�s. La vue de ces milliers de soldats handicap�s � vie � leur retour au pays a provoqu� un choc parmi l�opinion. Et puis, l�enlisement dans lequel se trouve Washington dans un Irak en proie de surcro�t � une sanglante guerre civile, alors que le pr�sident am�ricain avait promis d�en faire un mod�le de d�mocratie pr�figurant ce Grand Moyen Orient d�mocratique et moderniste annonc� � grand renfort de publicit�, a fini par faire douter les �lecteurs am�ricains. Mieux, une femme, la d�mocrate Nancy Pelosi, que Bush traitait de petits noms d�oiseau, a eu un r�le d�cisif dans la victoire du Parti d�mocrate. Contrairement � Hillary Clinton, elle a vot� contre la guerre en Irak, n�a jamais cru aux liens existants entre Ben Laden et Saddam Hussein et, cerise sur le g�teau, elle a de tout temps qualifi� Bush d�incomp�tent ! Elue pr�sidente du Congr�s � le Parlement am�ricain � elle devient par la force des choses son adversaire principal. Quoi qu�on pense des Etats-Unis, de leur politique un fait est certain : personne n��chappe au verdict des urnes. La manipulation ou le trucage du vote est impossible. La pratique d�mocratique est une r�alit�. Malgr� la pression m�diatique, sans comparaison, les Am�ricains commencent graduellement � regarder le monde d�un autre �il. Dans les universit�s, dans les grandes villes comme Los Angeles, San Francisco, New York, Boston, les id�es de gauche commencent � faire leur chemin. Les luttes sociales ont atteint dans l�automobile, l�industrie a�ronautique, un niveau sans pr�c�dent dans l�histoire de ce pays. Et la mobilisation en faveur de la r�gularisation des 10 millions d�immigr�s dits ill�gaux a rassembl� au cours de l��t� des millions de personnes � travers les grandes villes am�ricaines. L�altermondialisme, cette id�e neuve, se fraie graduellement sa voie. Dans ce pays que l�on a cru totalement sous l�emprise des n�o-conservateurs et du religieux, la soci�t� civile d�mocratique et la�que, mise sur la d�fensive apr�s les attentats du 11 septembre 2001, n�a pas �t� d�faite. Et, si Nancy Pelosi a tenu la drag�e haute � Bush, c�est parce qu�elle a aussi men� une campagne �lectorale sur des th�mes sociaux, sur la promesse d�augmentation du salaire minimum, d�annulation du projet de privatisation de la s�curit� sociale minimum et sur la d�fense de l��cole publique. H. Z.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable