R�gions Ouest : ADRAR
Les enfants et le monde du travail !


On a beau s�astreindre � la politique de l�autruche et faire la sourde oreille quant � l�utilisation d�enfants pour les travaux manuels (et dire que ce fl�au n�existe qu�en Inde et en Asie).
Il faut se rendre � l��vidence et regarder les choses en face et ne pas fuir la r�alit� et reconna�tre que les enfants parfois �g�s entre 10 et 12 ans sont souvent exploit�s � des salaires qui frisent le ridicule. On les voit partout : dans les gargotes, les march�s, les magasins o� les propri�taires ravis d�une maind��uvre � bon march� ne reculent devant rien pour les tra�ner en laisse. D�autres bambins �plus nantis� et qui refusent cette forme d�esclavage se rabattent sur la fouille et le ramassage d�ordures m�nag�res. C�est le cas de Slimane et de Ahmed dont l��ge ne d�passe gu�re les 13 ans qui se sont sp�cialis�s dans les objets en m�tal et en plastique. Sac au dos, la mine basan�e, une couche de crasse recouvre leur corps. C�est l�aubaine de gagner quelques sous. Tous deux sont encore scolaris�s. Une chance pour eux de faire �ce boulot� durant les heures creuses et les vacances scolaires. Le revenu du p�re ne suffit plus. Une mis�re, � peine 7500 DA par mois, m�avoue Ahmed. �Nous sommes sept dans la famille. Lorsque la facture d��lectricit� atterrit, c�est le cauchemar. Mon p�re ne dort plus. Il ne pense qu�� �a. Quand quelqu�un tombe malade, c�est un vrai drame, souvent, on a recours � des rem�des traditionnels, mais quand il faut aller � l�h�pital, l�ordonnance repr�sente un v�ritable mirage et une v�ritable h�catombe qui saigne le budget familial. Voil�, pourquoi j�ai d�cid� malgr� le refus de mes parents de me lancer dans cette op�ration de ratissage des d�tritus. Le kilo de fer est vendu � 3 DA et le plastique � 2 DA. On arrive � peine � gagner les 50 DA durant une journ�e enti�re, le nez dans les ordures, rien, me diriez-vous mais 50 DA pour nous, c�est de l�argent qui permet de colmater les br�ches. La rentr�e scolaire et l�achat de fournitures scolaires demeurent notre �ternel souci qui revient � la charge chaque ann�e. Certains enseignants sont exigeants. Des cahiers de 192 pages et des prot�gecahiers d�une certaine couleur. Pardi, pourquoi ne pas nous permettre de faire de la r�cup�ration et l�utilisation d�anciens cahiers parfois � moiti� entam�s�. Personne ne s�en soucie. Ceux qui sont dans la g�ne, ceux qui vivent cette trag�die au quotidien, ressentent am�rement le revers de la m�daille. �Nous pr�f�rons travailler de jour et se lever t�t plut�t que la nuit, on n�est pas � l�abri d�agressions, de menaces de tous genres. Mais on est pass�s avant nous et on ne nous laisse que des miettes.Aujourd�hui, nous avons de la chance, nous avons pu d�nicher quelques carafes, bassines en plastique et m�me un vieux barbecue. Quelqu�un a d� les jeter tard dans la nuit ou de bonne heure. Autrement, on n�aurait rien trouv�. Nous faisons le tour des cit�s, l� o� il y a agglom�ration, les poubelles s�entassent rapidement et �a nous enchante. C�est un travail p�nible, harassant et de longue haleine�. Sortis t�t de la demeure familiale, ils ne reviennent que le soir charg�s de leur pr�cieuse cargaison. D�jeuner � la maison est depuis longtemps un r�ve. C�est souvent un petit sandwich aval� � la h�te et � l'ombre d�un arbre ou d�une fa�ade. L�eau finira par bourrer l�estomac. �Les cafetiers et restaurateurs nous refusent souvent cette boisson pr�cieuse. On fait du porte � porte et parfois on tombe sur une �me charitable qui nous offre un plat chaud qu�on ingurgite en silence�. Le soir de retour � la maison, sit�t le maigre repas englouti, Ahmed et Slimane s�allongent c�te � c�te : ce sont deux fr�res. La fatigue prend le dessus, leurs paupi�res se referment pour un sommeil profond. Pas de TV, juste le minimum. El Hachemi

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