Actualit�s : 17es JOURNEES MEDITERRANEENNES DE LA MEDECINE LEGALE
�L�interruption th�rapeutique de grossesse est permise par l�islam�


Dix-sept pays m�diterran�ens et autres de l'Europe du Nord, de l'Am�rique et de l'Asie ont marqu� leur pr�sence au 17e Congr�s international m�diterran�en de la m�decine l�gale, inaugur� jeudi dernier � l'auditorium Cheikh-Ibn- Badis de l'universit� des sciences islamiques Emir-Abdelkader.
Cette manifestation, organis�e par la Soci�t� m�diterran�enne de la m�decine l�gale, et qui s'�talera jusqu'� demain, inclut un volet scientifique en plus de visites touristiques et des activit�s culturelles et s'inscrit, selon les organisateurs, dans une perspective de formation continue des m�decins l�gistes du Bassin m�diterran�en afin de leur permettre de se mettre au diapason des �volutions technologiques et des nouveaut�s r�alis�es dans ce domaine pluridisciplinaire. Apr�s les allocutions d�usage des responsables des diff�rentes parties prenantes � cette entreprise scientifique, qui ont rendu hommage au pr�sident d�funt de la Soci�t� m�diterran�enne de m�decine l�gale, le Pr Ghecham d�c�d� le 12 octobre dernier, par les participants � ses journ�es, m�decins l�gistes, chercheurs, professeurs �s qualit�s et repr�sentants des diff�rents corps constitu�s, police et de la gendarmerie, en l�occurrence. Plus de 50 �minents sp�cialistes ont donn� des conf�rences sous des th�mes relevant des diff�rentes branches de cette activit� pluridisciplinaire, toxicologie, g�n�tique et pathologie de la m�decine l�gale, inscrites au programme scientifique aussi dense que vari� de ces journ�es. La communication du recteur de la Mosqu�e de Paris, M. Dalil Boubakeur, fut la premi�re intervention sous le th�me �la bio�thique �. L'imam a abord� par une approche religieuse les questions touchant � l'activit� m�dicol�gale et donn� le point de vue de l'islam sur des sujets qui sont encore tabous dans la soci�t� musulmane en g�n�ral, particuli�rement en Alg�rie, telle que la transplantation des organes et l'avortement. En axant sa communication sur la question de l'avortement, M. Boubakeur a soulign� que l'interruption de la grossesse n'est pas un homicide si elle est pratiqu�e dans les 120 jours suivant la f�condation, car le f�tus ne sera pas encore form�, donc, avant l'apparition des yeux et des doigts chez l'embryon, et ce, � la lumi�re du 14e verset de la sourat �El-Mouminoun� (les Croyants). Il pr�cisera que l�interruption th�rapeutique de la grossesse est permise si l��tat de sant� de la m�re est mis en cause physiquement et psychologiquement puisque, du point de vue de l�islam, la d�t�rioration de la seule sant� physique de la m�re n�est pas une condition suffisante. Mais �galement, compte tenu des �volutions technologiques, en cas de d�tection de malformations et d�anomalies g�nitales chez l�embryon. La professeur canadienne Chantal Bouffard, et sous le th�me : �Une approche transdisciplinaire pour la recherche sur la compl�mentarit� des syst�mes de m�decine�, a plaid� pour d�limiter le champ du �charlatanisme� m�dical par le d�veloppement du champ de recherche portant sur l��thique ethno-m�dicale dont il faut, selon la conf�renci�re, tenir compte des traditions de chaque soci�t� et ses conceptions de la sant� et de la maladie, pour assurer la coexistence biom�dicale des syst�mes naturels. Et d��viter les pr�jug�s issus des traditions ethniques et culturelles pour se d�tacher des normes relevant d�un �universalisme� ou d�un relativisme inconditionnel�. Cette nouvelle discipline, soutenue par la Pr Bouffard, vise � d�velopper, chez l�homme, des attitudes �thiques adaptables au contexte de diversit� culturelle pour une meilleure prise en charge des malades, notamment ceux qui se g�nent de montrer leurs diff�rences, �le patient porte en lui des repr�sentations sur la maladie, et si on ne comprend pas d�o� elles viennent ? Comment il pense ? On ne peut pas faire les diagnostics indispensables�, a-t-elle conclu. Toujours sur la question de l��thique dans l�expertise m�dicale, le repr�sentant de l��quipe de recherche de l�universit� de Lyon dont le pr�sident, M. Malicier, ayant des engagements �lectoraux, �tait absent, d�apr�s le Dr Benharkat, a insist� lui, sur l�id�e selon laquelle l�expert �doit trouver ce qui est � chercher et non pas ce qu�il cherche� et ce, dans sa �solitude�, en d�autres termes son ind�pendance par rapport � lui-m�me. Parce que, c�est �cette attitude grandiose� qui le m�ne � d�couvrir la v�rit�. De son c�t�, R�gen Drouin, un g�n�ticien du Qu�bec, a montr� dans sa communication ce que peut apporter la g�n�tique � la m�decine l�gale. Il s�est �tal� sur les tests de paternit� pour ceux qui ne connaissent pas l�un ou l�autre des parents biologiques. Dans ce contexte, il a donn� le chiffre de 5 � 10% comme valeur approximative du taux de personnes de l�Am�rique du Nord �qui n�ont pas le p�re qu�il pense avoir� et dont la contribution g�n�tique du p�re est souvent oubli�e. Un autre point important a �t� abord� durant cette journ�e, � savoir la lutte contre le dopage. Un sujet analys� par le c�l�bre professeur suisse d�origine fran�aise Patrice Mangin. Ce dernier a relev� les difficult�s dans la d�tection des nouvelles substances dopantes comme l�hormone d�risoire, � titre d�exemple, l�agent anabolisant le plus puissant disponible actuellement sur le march� noir. Le probl�me est que cette substance synth�tique ne peut �tre distingu� de �la testost�rone naturelle� du fait que leur spectre identique. M. Mangin a not� que les Am�ricains restent les premiers consommateurs de produits dopants avec 3 millions dont 2% sont des adolescents et 9% des athl�tes. Ainsi, 30% des hormones produites par l�industrie pharmaceutique sont utilis�s pour des fins non m�dicales dont 20% par les sportifs. M. Mangin a affirm� par ailleurs que les indicateurs alertent d�une croissance de la consommation de ces substances en d�pit des efforts consentis pour sensibiliser les gens de leur nuisance et leur non-conformit� �thique. Il a expos� les r�sultats d�un sondage r�alis� aux USA relevant que sur 198 personnes interrog�es,195 ont r�pondu �oui� pour l�utilisation des dopants s�ils leur permettent de gagner des titres alors que plus de 50 % ont dit �oui� pour continuer � se doper m�me si ces substances provoqueront chez eux des effets secondaires nuisibles. L�intervenant a aussi mis le point sur les nouvelles strat�gies analytiques et techniques bas�es sur des pr�l�vements alternatifs comme la sueur et les cheveux en g�n�ralisant les contr�les hors comp�titions. Lyas Hallas

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