Actualit�s : ORAN/REPORT DU PROCES DES 63 HARRAGAS POUR AUJOURD'HUI
�Nos enfants ont tout donn� � leur passeur, comment allons-nous payer les avocats ?�


Le proc�s des 63 jeunes harragas d�tenus depuis le 12 novembre dernier, devait avoir lieu ce dimanche 19 novembre 2006, au niveau du tribunal d�A�n-Turck. Tr�s t�t le matin, les parents de ces jeunes �taient pr�sents devant le grand portail du tribunal, attendant l�arriv�e du fourgon cellulaire qui transportait leurs enfants. Au bout de quelques heures d�attente, le doute s�installe �ou alors, diront les familles, c�est une diversion et le proc�s aura lieu � Seddikia ou alors comme pr�vu aujourd�hui, mais apr�s notre d�part, sinon, il est report� � une date ult�rieure�. Interrog�s sur les raisons de cette totale ignorance quant au d�roulement du proc�s, une vingtaine de parents nous diront : �Nous n�avons pas d�avocats, personne ne veut nous orienter, comment voulez-vous que l�on soit au courant de quoi que ce soit ?�.
Amel B. - Oran (Le Soir) - D�s lors, nous nous sommes rapproch�s du pr�pos� aux renseignements au niveau du tribunal d�A�n-Turck, il nous confirma que le proc�s est reprogramm� pour ce lundi 20 novembre. Dehors, les familles refusent d�y croire, ils pr�f�rent occuper les lieux en attendant l�arriv�e de leurs enfants. Une grande �motion et une col�re presque �touff�e s�expriment sur ces visages d�hommes et de femmes qui ne cessent de dire : �M�me nous, leurs parents nous les avons aid�s � ramasser la fameuse somme de 15 millions de centimes, nous avons tout vendu pour eux, nous n�avons plus un sou pour leur constituer un avocat.� Nous leur faisons alors remarquer qu�ils ont droit � des avocats commis d�office. L��tonnement est total, ils nous diront : �Vous vivez en Alg�rie, non ?� ll n�y a rien qui soit gratuit et puis personne ne nous en a parl�. D�ailleurs, il n�y a pas de loi concernant l��migration clandestine, donc nos enfants devraient �tre libres.� La m�re de l�un de ces jeunes nous dira : �Il fallait voir comment ils les ont trait�s ce jeudi avant qu�ils ne soient emmen�s sous mandat de d�p�t, ils avaient l�air comme de vulgaires voyous, une s�curit� imposante autour d�eux. Les terroristes, captur�s �taient mieux trait�s.� Les t�moignages et les cris de col�re se font de plus en plus nombreux. �Mon fils vit depuis 25 ans avec moi, son p�re et ses trois s�urs dans un F1 ! Au ch�mage, comment voulez-vous qu�il ne tente pas par tous les moyens de sortir d�un pays qui ne lui a pas tendu la main ?� Un autre nous parle de son fr�re �g� de 37 ans et p�re de 3 enfants �sans logement ad�quat et sans travail, il se retrouve en prison�. Quant au passeur qui reste introuvable apr�s avoir collect� toutes ces sommes, selon les t�moignages des familles : �Il est connu de tous, propri�taire d�un h�tel, il vit confortablement, nos enfants n�avaient qu�� aller frapper � sa porte pour �r�server� leur place sur le sardinier. Ce type doit bien se la couler douce de l�autre c�t� de la mer alors que nos enfants croupissent en prison.� Jusqu�en fin de matin�e de ce dimanche, les familles refusaient de quitter les lieux. D�ailleurs, l�information de la tenue du proc�s �tait devenue si confuse que par la suite, nul ne pouvait affirmer avec certitude qu�il n�allait pas avoir lieu ce jour-l�. M�me certaines sources, que nous avons contact�es en fin de matin�e, nous ont affirm� que le proc�s �tait programm� pour ce 19 novembre. Un policier du tribunal d�A�n-Turck, s�avan�a vers la foule pour la disperser en tentant de convaincre : �Je vous le jure il aura lieu demain, certes, il �tait pr�vu aujourd�hui, mais le calendrier �tant trop charg�, une s�ance sp�ciale est pr�vue pour les 63 jeunes harragas demain, alors partez s�il vous pla�t�. Les familles ont pr�f�r� rester malgr� ces d�clarations : �Quitte � y passer la nuit, diront certains, mais ne pas laisser nos enfants seuls.� Finalement, le proc�s aura lieu aujourd�hui, mais il risque d��tre report� puisque la plupart des accus�s n�ont pas d�avocats et leurs parents, mal renseign�s, n�ont jusque-l� pas us� de la possibilit� que des avocats soient commis d�office pour leurs proches. A. B.

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