Le Soir d'Algérie

Le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, se préoccupe, a-t-on appris de bonnes sources, de soigner l’image du président de la République dans les médias. Pour l’accomplissement de cette tâche, précisent nos sources, il a, ce samedi 18 novembre, mis sur pied une cellule spécialisée, composée exclusivement de représentants — journalistes ciblés — des médias publics, radio-télévision et presse écrite.
Sofiane Aït Iflis - Alger (Le Soir) - Ce pool de journalistes, réuni pour une première fois le samedi, au siège même du ministère de la Communication, s’est vu expliquer sa lettre de mission, laquelle consiste à soigner l’image médiatique du président de la République. Pour ce faire, les journalistes membres de la cellule subiront, affirment nos sources, des briefings cycliques, une fois tous les quinze jours. Lors de la réunion du samedi, ils ont été informés qu’ils seront directement sollicités par le ministère pour couvrir les activités présidentielles. Ils disposeront, indiquent encore nos sources, de cartes de presse spécifiques que le département de Djiar leur confectionnera. Ils ont été invités à remettre chacun d’eux deux photos d’identité. Ceci, en sus du dossier administratif que chacun devra constituer. Le ministre, nous a-t-on affirmé encore, a fait savoir au pool de journalistes réuni samedi que, désormais, même le montage des images et le choix des séquences à télédiffuser des activités présidentielles se feront au niveau du ministère. Ce qui voudra dire qu’il y aura installation d’une cellule de montage au département de Djiar. D’ailleurs, le ministre a clairement exprimé son mécontentement du journal télévisé (JT), citant en exemple l’annonce des conclusions de la dernière tripartite que, à son sens, la télévision n’avait pas bien mises en évidence. Le ministre de la Communication a, par ailleurs, informé les membres de la cellule en question qu’ils auront à leur disposition tous les moyens techniques et autres pour l’accomplissement de leur mission. Il est clair, cela considéré, qu’il ne s’agit pas d’une simple accréditation de journalistes pour la couverture des activités présidentielles. Car, si c’était de cela qu’il s’agissait, il n’aurait pas été pris le soin particulier de tenir à l’écart de l’initiative la presse privée. La cellule installée samedi se réserve aux seuls journalistes du secteur public. Aussi, il est permis de supposer que l’installation de la cellule prélude à une offensive médiatique qui travaillerait, à travers une bonne présentation médiatique de l’image du président, des projections politiques. Mais quoi qu’il en sera, il est tout à fait clair qu’il est éprouvé le besoin de vendre une image plus soignée du président. Ce qui, indique-t-on, se fera aussi à travers la mise en exergue des réalisations présidentielles.
S. A. I.