Corruptions : LA 12e CONFERENCE INTERNATIONALE ANTICORRUPTION A REUNI 1 200 PARTICIPANTS VENUS DE 120 PAYS
L'absence du gouvernement alg�rien a �t� remarqu�e
De notre envoy� sp�cial � Guat�mala City, Djilali Hadjadj


La 12e Conf�rence internationale anticorruption ( IACC) qui s�est tenue � Guat�mala City (capitale du Guat�mala, Am�rique centrale), du 15 au 18 novembre 2006, avait pour slogan principal �Pour un monde plus juste�, et comme questionnement �pourquoi la corruption demeure un obstacle ?�. Quatre jours durant, plus de 1 200 participants venus de 120 pays ont planch� sur une s�rie de th�mes traitant de ce fl�au d�vastateur et qui ne cesse de prendre de l�ampleur, tout en avan�ant des strat�gies de lutte et en �changeant des exp�riences. Contrairement aux trois pr�c�dentes �ditions de l�IACC (Durban en 1999, Prague en 2001 et S�oul en 2003), le gouvernement alg�rien n�a envoy� personne au Guat�mala. Pourquoi cette soudaine politique de la chaise vide ?
D�autant plus que le gouvernement alg�rien nous avait habitu� � une pr�sence constante dans pareille rencontre, notamment depuis sa premi�re participation en 1999 � la 9e IACC en Afrique du Sud. Cette absence s��tait d�j� produite en octobre dernier � Oslo en Norv�ge � malgr� une invitation officielle du minist�re norv�gien des Affaires �trang�res �, lors de la 3e Conf�rence pl�ni�re de �l�Initiative pour la transparence dans les industries extractives� (EITI). Est-ce � dire que ces absences r�p�t�es doivent �tre interpr�t�es comme un signe de recul du gouvernement alg�rien de la sc�ne internationale plus particuli�rement lorsqu�il s�agit de s�engager dans la lutte internationale contre la corruption ? Reniement des engagements internationaux et/ou crainte de s�engager davantage, au moment o� le combat international contre la corruption est susceptible de marquer des points ? Visiblement, depuis quelque temps, le gouvernement alg�rien marque de sa pr�sence uniquement les rencontres organis�es par les Nations unies et ses agences � l�image de l�UNODC (Office des Nations unies contre le crime et la drogue) qui a en charge le suivi des conventions contre la criminalit� transnationale organis�e (2000) et contre la corruption (2003). Ces absences laissent perplexe d�autant plus que les d�l�gations des 120 pays repr�sent�es � la 12e ACC comprenaient des membres de gouvernement et des hauts fonctionnaires, des parlementaires et des membres de la soci�t� civile (plus particuli�rement les sections locales de l�ONG Transparency International). Dix s�ances pl�ni�res et plus de 40 ateliers th�matiques ont marqu� les travaux de cette 12e IACC, les travaux commen�aient tr�s t�t le matin et se terminaient tard, marqu�s aussi par des centaines de rencontres bilat�rales et multilat�rales. Toutes les grandes organisations internationales et intergouvernementales avaient envoy� de tr�s importantes d�l�gations, la Banque mondiale, l�UNODC et le PNUD se distinguant par la participation d�experts de haut niveau en mati�re de lutte contre la corruption. Le gouvernement du Guat�mala et les organisateurs avaient r�uni toutes les conditions pour que cette grande conf�rence permette aussi aux 1 200 participants d��changer des informations et des exp�riences, de monter des projets communs, de nouer des contacts et de pr�parer ensemble les prochains grands rendez-vous internationaux dont la Premi�re Conf�rence des Etats-Parties de la Convention des Nations unies contre la corruption (UNCAC) qui doit se tenir en Jordanie du 10 au 14 d�cembre 2006. L�UNCAC a marqu� les travaux de cette 12e IACC, et pour cause, cette Convention peut faire progresser la lutte contre la corruption � tous les niveaux � pour peu qu�une volont� politique ferme, tant au plan international que national, soit clairement affirm�e et constamment renouvel�e. L�Association alg�rienne de lutte contre la corruption (AACC) a particip� � nombre d�ateliers th�matiques lors de la 12e IACC et a fait conna�tre le combat qu�elle m�ne en Alg�rie aux c�t�s de dizaines de ses partenaires associatifs et syndicaux. L�AACC a fait aussi l�objet de nombreuses sollicitations tant de la part d�un certain nombre de repr�sentants gouvernementaux que d�organisations internationales, tout en mettant en place des partenariats bilat�raux et multilat�raux. Les cons�quences de l��tendue de la corruption dans les pays pauvres ont �t� largement mises en exergue. Dans les pays pauvres, l�explosion des d�tournements, des commissions et des pots-de-vin ont des effets catastrophiques. Selon la Banque mondiale, un pays corrompu, comme l�Alg�rie, par exemple, voit son revenu par habitant amput� d�un tiers. La Banque interam�ricaine de d�veloppement (BID), incontournable pour financer une infrastructure sur tout le continent am�ricain (centrale et Am�rique latine principalement) a re�u en 2005 pr�s de 140 d�nonciations portant sur l�utilisation de ses propres fonds, aboutissant � la sanction de 127 entreprises qui ne pourront plus y avoir acc�s. �Nous savons tous que les m�gaprojets dans la r�gion n�ont jusqu�� maintenant pas �t� un exemple de transparence, a estim�, lors de cette 12e IACC, Luis Alberto Moreno, pr�sident de la BID. Il est temps de ne pas r�p�ter les m�mes erreurs�. De quoi s�interroger sur l�utilisation opaque des 100 milliards de dollars en Alg�rie destin�s � la commande publique.
D. H.

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