
Actualités : LE SG DE L'UNPA HIER A LA CHAINE II La sécheresse compromet la production agricole
Le secrétaire général de l’Union des paysans algériens (UNPA),
Mohamed Alioui, a, hier sur les ondes de la Chaîne II de la radio
nationale, exprimé la crainte des agriculteurs sur les risques qui
pèsent sur la prochaine production agricole du fait de la persistance des
conditions climatiques actuelles. Des conditions marquées par l’absence
de pluie et la sécheresse qui, si elles persistent, risquent de retarder
longuement le début des semailles. Cela d’autant que certains
agriculteurs ont labouré leurs terres et entamé leurs semailles tandis
que d’autres attendent de le faire faute de semences. Et cela même si
le ministère de l’Agriculture s’est engagé à ce que les
agriculteurs soient fournis suffisamment et à temps en semences, Mohamed
Alioui avançant un taux de 30% de disponibilité. Outre ce problème, se
pose également la contrainte du coût onéreux du foin, compliquant l’activité
des 700 000 éleveurs dans les régions steppiques et des Hauts-Plateaux
et amenant à la hausse des prix du cheptel ovin. Tout en se voulant
optimiste quant au retour de la pluie, l’hôte des ondes radiophoniques
n’a pas manqué de déplorer l’aventurisme en matière d’irrigation
des terres agricoles. En effet, selon Mohamed Alioui, on continue à
dépendre encore de l’eau des pluies pour irriguer en l’absence de
barrages et autres retenues d’eau. Et le secrétaire général de l’UNPA
de pointer le doigt sur la facture élevée de l’importation annuelle de
lait et de céréales mais aussi l’importation, ouverte à tout venant,
de semences et autres produits de mauvaise qualité.
Le marché agricole est désorganisé, alors l’exportation !!!!!
Cela, selon lui, sans un accompagnement efficient et incitatif des
agriculteurs leur permettant d’adapter, en toute liberté, leur mode de
production, en acquérant des semences de qualité et des moyens de labour
et autres équipements agricoles. En ce sens, Mohamed Alioui a prôné la
mise en place de coopératives agricoles de services à même de faciliter
l’accès aux équipements et l’achat de semences de qualité en
contrepartie de l’achat de leur production. Et de considérer la
possibilité d’exportation de la production agricole de leurre tant que
la situation de désorganisation du marché continue de prévaloir. A ce
propos, l’invité radiophonique a indiqué que l’huile d’olive
produite dans plusieurs régions du pays, en Kabylie notamment, et de
très bonne qualité, pourrit pourtant en quantités faute de
commercialisation. En fait, rien n’est fait selon lui pour développer
cette exportation en l’absence d’une politique claire et efficiente d’accompagnement
et d’implication de tous les acteurs et organismes concernés et selon
un cahier des charges précis. En ce sens, Mohamed Alioui a appelé à
mettre en place une commission ministérielle tripartite (finances,
commerce et agriculture) en vue de développer l’exportation, par le
biais notamment d’une agence commerciale.
Les agriculteurs sont innocents !
Revenant sur la hausse des prix de certains produits agricoles, la pomme
de terre notamment, le secrétaire général de l’UNPA a jeté aussi la
balle au ministère du Commerce, incapable donc de veiller à la bonne
organisation du marché agricole. Selon Mohamed Alioui, les agriculteurs
ne sont pas responsables de la hausse du prix de la pomme de terre qu’ils
vendent à 20 DA le kilogramme au marché de gros, ils sont «innocents»,
affirmera-t-il. Ce sont plutôt les gérants de chambres frigorifiques et
autres intermédiaires du marché qui font hausser la mercuriale de ce
produit comme ils peuvent, pourquoi pas, dira le secrétaire général de
l’UNPA, le faire pour l’oignon et l’ail par exemple, en période de
transition. Par ailleurs, Mohamed Alioui a appelé à l’adoption rapide,
hors toutes considérations politiciennes, de la loi relative au foncier
agricole. En fait, il a estimé que le secteur agricole stagnera si le
problème du foncier n’est pas réglé, d’autant que certaines
exploitations agricoles sont dans un état délétère.
Chérif Bennaceur
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