Actualit�s : LIBAN, LA CRISE PERDURE
Dimanche, c��tait au tour des communistes de faire entendre leur voix
De Beyrouth, Hassane Zerrouky


Hier, les dizaines de milliers de manifestants qui campent sur les deux places de Riad- Solh et des Martyrs dans le centre de Beyrouth s�appr�taient � passer leur troisi�me nuit. Des dizaines de tentes ont �t� install�es et l'opposition libanaise est d�termin�e � poursuivre son mouvement de protestation pour faire chuter le gouvernement du Premier ministre Fouad Siniora. Certaines tentes ne sont pas loin du si�ge du gouvernement interdit d�acc�s par des haies de barbel�s et un imposant dispositif militaire, si�ge o� sont retranch�s le chef du gouvernement et plusieurs ministres.
On s�organise comme un peu dans une ambiance bon enfant, rythm�e par des chants patriotiques et des mots d�ordre lanc�s par un animateur, diffus�s par des enceintes g�antes et repris par une foule agitant des dizaines de milliers de drapeaux Dimanche, le Parti communiste libanais a d�cid� de se joindre au rassemblement avec ses propres slogans. Rue Verdun, dans le quartier de Hamra (Beyrouth-Ouest), plusieurs milliers de militants communistes s�appr�taient � se diriger vers le centre-ville. Embl�mes nationaux frapp�s de la faucille et du marteau, drapeaux rouges avec au centre le portrait de Guevara, enceintes g�antes diffusant des chants r�volutionnaires et de Marcel Khelif�, jeunes portant des teeshirts frapp�s de la faucille et du marteau ou du portrait de Guevara chantaient et dansaient. Soudain, une immense clameur s��l�ve de la foule � l�arriv�e d�une camionnette sur laquelle �taient juch�s plusieurs jeunes en treillis portant des b�rets noirs avec un badge Guevara ou une �toile rouge. Renseignements pris, c��taient les combattants communistes du Sud-Liban, accueillis en h�ros. Parmi eux, deux jeunes combattantes, coiff�es �galement de b�rets noirs. La foule s��branle derri�re un pick-up transportant d�immenses enceintes. Parmi les mots d�ordre scand�s en arabe : �Qui sont sur la ligne de feu dans le sud ?�, lance un animateur, et la foule r�pond : �Les communistes� ou �Qui prot�ge le mieux la la�cit� ?� les m�mes r�pondent : �Les communistes �. Et des slogans politiques genre �Siniora, fel, fel� (Siniora, le chef du gouvernement, va-t-en) ou �Siniora, �coute bien, le peuple est dans la rue�. Arriv� sur la place des Martyrs, occup� par des dizaines de milliers des partisans du g�n�ral Michel Aoun, agitant des milliers de drapeaux oranges couleur du Courant patriotique libre (CPL, chr�tien), les drapeaux rouges se m�lent aux oranges. L�accueil est extr�mement chaleureux. Les partisans d�Aoun sont arriv�s par milliers du Mont-Liban, la r�gion chr�tienne, en voitures et en bus, mais aussi d�Achrafiyeh, le quartier chr�tien situ� � moins de 500 m�tres du lieu des manifestations. L�ambiance tourne � la f�te. Au son de la musique, des danses traditionnelles libanaises sont ex�cut�es par des filles et des gar�ons des deux camps. �Nous resterons ici le temps qu�il faudra�, ass�ne Maya, jeune chr�tienne. Jada, son amie, �tudiante comme elle, mais militante communiste, passera la nuit par solidarit�. Car les communistes ne sont pas d�accord avec la revendication d�un gouvernement d�union nationale : ils proposent un gouvernement de transition neutre qui sera charg� d�organiser des �lections l�gislatives sur la base d�une loi �lectorale non confessionnelle, la d�mission du Parlement actuel et du chef de l�Etat. Quand le cort�ge communiste se dirige vers la place Riad-Solh, s�par�e de la place des Martyrs par un carr� d�immeubles, l�accueil des partisans du Hezbollah est poli mais pas aussi enthousiaste comme celui des �aounistes�. Renseignements pris : �Ce sont certes nos alli�s, leurs combattants �taient � nos c�t�s dans le Sud-Liban face � l�arm�e isra�lienne, mais ils ont tort de ne pas soutenir notre revendication de cabinet d�union nationale. Enfin, vous pouvez t�moigner, on les accueille comme des fr�res de combat malgr� tout.� Il n�en reste pas moins que le drapeau rouge c�toie l�embl�me jaune du Hezbollah quand Khaled Hadada, le secr�taire g�n�ral du Parti communiste libanais, s�adresse � une foule o� les �hezbollahis� l�acclament fortement. C�est �a le Liban, un pays pluriel et attachant, et ce, malgr� un climat politique tr�s tendu.
H. Z.

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