R�gions Est : ANNABA
Ces mains qui parlent et qui racontent


Hier, Journ�e mondiale des handicap�s, l��cole des jeunes sourds-muets ainsi que l�annexe des non-voyants �taient en f�te. Animation, musique, youyous, distribution de dipl�mes et d��quipements, en pr�sence du wali et des autorit�s locales. Bref, tout a �t� fait pour rendre cette journ�e agr�able aux dizaines d�enfants que les �ducateurs sp�cialis�s entouraient de tous les soins avec une bienveillance et une compr�hension telle qu�� un moment, le public avait cru que ces dernier �taient eux-m�mes sourds-muets.
Les petits bouts de chou, eux, �taient �merveill�s de voir cette d�l�gation d�officiels bien habill�s et qui, le sourire aux l�vres, les embrassaient et leur tapotaient le dos. Ces enfants, heureux l�espace d�un jour, tendaient la main � tous, les yeux p�tillants, faisaient de grands gestes et arboraient des sourires innocents qui �clairaient leurs visages que la candeur et l�insouciance juv�nile ont fa�onn�. Pourtant, derri�re, leurs mains racontent leur bonheur durant cette journ�e qu�ils veulent interminable mais qui, h�las, s�est �court�e d�s que le wali a quitt� les lieux pour aller inspecter d�autres �coles, normales celles-l�. Et l�, c�est la dure r�alit� qui �merge et qui s�installe le temps de leur vie. Des milliers de handicap�s, c�est une statistique, un seul handicap� dans une famille, c�est un drame, un drame pour tout, pour sa prise en charge, pour sa scolarit�, pour sa croissance, pour ses soins, pour son insertion sociale, pour son devenir et son avenir. L�Association des sourds-muets de Annaba, qui compte 620 adh�rents, et dont le si�ge exigu est � quelques dizaines de m�tres de l�institut de droit, se bat pour aider cette frange d�favoris�e de la population. Une lutte quotidienne contre l�injustice et l�isolement, contre la s�gr�gation de ses membres. La Direction de l�action sociale, qui fait de son mieux, ne peut pas � elle seule r�gler tous les probl�mes, elle n�en a ni les moyens financiers ni mat�riels. Il faudrait que toutes les institutions ainsi que les �mes charitables se penchent sur la situation dramatique que vit cette cat�gorie pour lui apporter toute l�aide et l�assistance dont elle a besoin. Un non-voyant, que nous avons rencontr�, nous dit que dans toute sa vie il n�y a jamais eu de journ�e ��clair�e�. �En dehors de ce handicap auquel je me suis adapt�, ce sont les autres qui rendent mon existence encore plus difficile. Je sens leurs regards se poser sur moi, un regard empreint de piti�. Je veux qu�ils me prennent comme je suis, qu�ils aient de la consid�ration pour moi, exactement comme pour ceux dits �normaux�.
M. Rahmani

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