De par sa position g�ographique privil�gi�e au centre du pays, la wilaya de Boumerd�s est, � l�Est, la porte d�entr�e (ou de sortie) de l�Alg�rois donc historiquement seul carrefour des �changes politiques, culturels et �conomiques entre, d�une part, la capitale et, d�autre part, la Haute- Kabylie, la Petite-Kabylie, l�est et le sud-est du pays.
Cette situation lui offre une chance pour tirer avantage des r�seaux routiers que l�Etat est oblig� de mettre en place pour d�tendre l��tranglement dans lequel se trouve la route alg�rienne et qui ne peut plus durer au risque de devenir un lourd handicap au d�veloppement de la partie centrale du nord du pays, voire bien au-del�. Il est � noter que le couloir, de moins de 10 kilom�tres, par lequel s�effectue l�essentiel des �changes �num�r�s plus haut, se situe dans une bande de territoire entre l�agglom�ration de Ammal � l�entr�e ouest des gorges de Lakhdaria et la commune c�ti�re de Zemmouri. Dans cette bande passent par ailleurs les principaux axes routiers connectant l�Alg�rois aux r�gions cit�es plus haut : la RN5 (Alger-Constantine), la RN24 (Alger-Azzefoun par le littoral), la RN12 (Th�nia-B�ja�a), la RN29 (Boudouaoou/Bouderbal dans la wilaya de Bouira) ainsi que la RN68 (Les Issers-Kadiria dans la wilaya de Bouira). �Nous avons recens� en moyenne 100 000 v�hicules/jour au niveau de Boudouaou�, nous a d�clar� M. Khenak, le directeur des travaux publics de la wilaya de Boumerd�s. C�est dire que les grands projets routiers que les pouvoirs publics ont d�cid� de lancer notamment l�autoroute Est- Ouest dont le chantier sera incessamment entam� ne visent pas plus que de combler l�immense retard enregistr� dans se domaine hautement strat�gique. Ces projets ont �t� impos�s et seront lanc�s pour faire face � une n�cessit� imp�rieuse. Si en effet, la RN5, satur�e, est devenue un probl�me de s�curit� nationale pour le nombre d�accidents d�plor�s, elle est aussi un gouffre financier cons�quent de son entretien quotidien. Quant � la RN24, le d�veloppement �conomique qu�elle pouvait et devrait porter le long du littoral de la wilaya de Boumerd�s n��tait pas au rendez-vous, seule la RN12 a soulag� par sa fluidit� notamment la ville des Gen�ts. Par contre les RN68 et la 29 ne sont utilis�es pour des raisons de praticabilit� et de s�curit� qu�en cas de grande n�cessit�. Donc ce programme pour r�sorber un tant soit peu la difficult� et relancer la modernisation des r�seaux routiers et de communication interurbains, la g�ographie de la wilaya de Boumerd�s l�a impos� pour accueillir de grands projets.
�largissement de la RN24 : un impact sur le d�veloppement de la p�che et du tourisme
C�est probablement le meilleur projet affect� � la wilaya de l�ex- Rocher noir durant cette derni�re d�cennie. Il ne manquera s�rement pas d�induire une mise en valeur des grandes potentialit�s existantes, le long du littoral de 120 km dans le secteur du tourisme baln�aire d�autant plus que les autres intrants n�cessaires pour l�essor industriel de ce secteur existent d�j� tels : l��lectricit�, le gaz et l�eau. C�est les ZET (zone d�expansion touristique) de Boudouaou-El-Bahri, Corso, Boumerd�s, Th�nia, Zemmouri, Cap-Djenet, Sidi-Daoud, Dellys et Afir qui prendront, � moyen terme, une plus-value �conomique. Les travaux de l��largissement ont commenc� � partir de Boudouaoou-El-Bahri, d�o� d�bute la partie qui traverse la wilaya de Boumerd�s. Le nouvel itin�raire, avec d�doublement, contournera les localit�s de Corso et de Boumerd�s. Ce nouveau trac� mettra en valeur des centaines d�hectares de terres non fertiles qui deviendrons � court terme urbanisables. L��vitement tirera donc le d�veloppement de Corso mais surtout l�extension de la ville de Boumerd�s, qui �touffe � cause de la raret� du foncier, vers le sud. Au niveau de la commune de Benchoud, cette route sera d�vi�e sur 8 kilom�tres pour faire jonction avec la RN25 (Baghlia - Tizi-Ouzou) au sud-est de la ville de Dellys. C�est en cons�quence cette derni�re cit� mill�naire qui sera autant soulag�e. Selon, M. Khenak, ce tron�on situ� � l�extr�me- est de la wilaya sera mis au service des automobilistes d�s le mois d�avril 2007. Pour l�heure l�Etat a d�gag�, selon le directeur des travaux publics, 1 460 MDA. En d�pit de ces efforts des pouvoirs publics des goulots risquent cependant d�att�nuer quelque peu les bonnes intentions des autorit�s. L��largissement au niveau de l�agglom�ration d�El-Kerma pose en effet un probl�me. Mais surtout, c�est la travers� de la ville de Cap-Djenet qui deviendra pour les automobilistes un casse-t�te chinois, particuli�rement durant la saison estivale. A l�indisponibilit� de la largeur suffisante de la route s�ajoute l�anarchie cons�quente � la mauvaise gestion de cette commune. La solution radicale co�tera, au vu de la nature accident�e du terrain dans l�arri�re-pays de cette localit�, tr�s ch�re mais elle est n�cessaire d�autant plus que le port de p�che de plaisance est en construction dans cette municipalit�e. De plus les autorit�s veulent �toff� leur argumentaire pour essayer de convaincre, une autre fois, les d�cideurs nationaux de l��ventualit� de l�implantation d�un p�le de d�veloppement industriel sur la plaine localis�e entre Zemmouri, Leghata et Cap- Djenet. A ce propos cette plate-forme devait accueillir la construction d�une raffinerie de p�trole, mais pour des raisons strictement r�gionalistes ce projet a �t� transf�r� vers l�ouest du pays (nous y reviendrons plus tard). Donc les autorit�s de la wilaya ont pr�vu le d�doublement du CW123 (Bordj- Mena�el - Cap-Djenet) qui servira �galement de voie de connexion entre la RN24 et la RN12.
Rocade Boudouaou-Zeralda
Longue de 65 km en deux voies carrossables, cette route, dont les travaux seront bient�t lanc�s, prend d�part de la sortie est de la ville de Boudouaou pour contourner par le sud, celle de Ouled-Moussa pour finalement sortir de la wilaya de Boumerd�s au niveau du sud de la ville de Hamadi. Elle aura pour fonction, en plus de plusieurs p�n�trantes vers les zones d�activit�, de faire la connexion entre le flux automobile vers la Haute-Kabylie et l�autoroute Est-Ouest. L�int�r�t pour la wilaya de Boumerd�s dans cet ouvrage est que plusieurs parties des communes de Boudouaoou, Keddara, Kherrouba, Ouled- Moussa, Khemis-El-Khechna seront d�senclav�s. Cette nouvelle donn�e permettra de gagner des superficies importantes pouvant �tre vers�es � de nouveaux cr�neaux de d�veloppement dans ces r�gions comme par exemple la reprise du projet de la construction de la nouvelle ville de Sidi- Halou au sud-est de Boudouaou qui compte des milliers d�hectares, certes quelque peu accident�s mais tr�s peu productifs au plan agricole et dont l�urbanisation ne poserait certainement pas de probl�mes majeurs. A l�issue de la mise en service de cet axe routier, la wilaya pourrait �galement relancer l�op�ration pour la constitution de stocks de terres urbanisables, du moins pour ce qui concerne le centre de la wilaya. A ce propos, la ma�trise de l�expansion de l�habitat se pr�pare sur le long terme. C�est ce qui ressort d�une observation de la Banque mondiale. Les experts de cette institution mondiale qui avaient, rappelons-le, anim�, pr�cis�ment � Boumerd�s quelques mois avant le s�isme de 2003, un s�minaire sur le logement et la politique de l�urbanisation, ont en effet, vivement recommand� cette option pour une prise en charge rapide de toute demande. Pr�cisions toutefois que cette recommandation s�adressait aux autorit�s sup�rieures du pays.
Rocade Bordj - Mena�el-Tipasa
Selon l�expos� sommaire que nous a pr�sent� M. Khenak, directeur des travaux publics de la wilaya de Boumerd�s, cette route, qui d�marre de Bord-Mena�el pour rejoindre la ville de Tipasa � l�ouest de l�Alg�rois, serait une fois ouverte � la circulation automobile un moyen pour d�senclaver une quinzaine de communes de la wilaya de Boumerd�s. �Elle (la route) contribuera �galement � d�senclaver la r�gion sud-ouest de la wilaya de Tizi-Ouzou�, affirme M. Khenak. Au vu d�une premi�re esquisse du trac�, toujours en cours d��laboration, cette rocade passera le long du pi�mont de la wilaya de Boumerd�s et c�est pr�cis�ment l�int�r�t strat�gique pour la wilaya de l�ex-Rocher noir. Et pour cause ce serait � long terme le moyen pour tirer le d�veloppement de la wilaya et l�extension de plusieurs villes vers le sud de cette r�gion toujours vierge. A noter que justement la r�gion du pi�mont de la wilaya de Boumerd�s a �t� �pargn�e par le tremblement de terre du 21 mai 2003. On n�a fort heureusement pas d�plor� de morts ni de grandes destructions dans cette partie du territoire. Si le transfert du d�veloppement vers l�arri�re pays de la wilaya est d�cid� dans le sillage de cet axe routier, � la condition cependant qu�il soit parfaitement vers l�arri�re-pays de la wilaya est d�cid� dans le sillage de cet axe routier, � la condition cependant qu�il soit parfaitement ma�tris�, les grands �quilibres �cologiques seraient pr�serv�s et par cons�quent les potentialit�s �conomiques restantes, singuli�rement dans les secteurs agricole et hydraulique, de la r�gion seraient davantage mises � l�abri des destructions �cologique d�s lors que les plaines c�ti�res seraient soulag�es d�une partie des activit�s humaines. Plus encore, la future plus grande richesse de la wilaya, � savoir le tourisme baln�aire, sera mieux prot�g�e.
Programmes des ouvrages � l�int�rieur de la wilaya
La direction de M. Khenak a lanc� plusieurs chantiers qui ne concernent que la wilaya de Boumerd�s dont le plus grand est sans conteste pour l�heure l��vitement de Si-Mustapha. La chantier est d�ores et d�j� lanc� pour la r�alisation de 2 ouvrages d�art et 2 kilom�tres de routes pour 500 millions de dinars. La livraison est pr�vue pour fin 2007. Dans la m�me localit� le chantier de l��vitement d�finitif de la ville des Issers comprenant 4 ouvrages d�art et 5 km de routes qui co�teront 1,1 millions de dinars sera �galement lanc�. Ces r�alisations renforceront la fluidit� de la circulation du tron�on routier de la RN12. Les villageois de la zone montagneuse de Tisa au sud de la commune de Ammal auront leur ouvrage qui leur permettra d�entrer en toute s�curit� sur la RN5. Un autre ouvrage s�curisant l�entr�e ouest de la ville La�ziv/Naciria sera lanc� bient�t. La r�habilitation de diverses parties des routes nationales qui traversent la wilaya de Boumerd�s particuli�rement les RN68, 29 a �t� r�alis�. �Nos efforts se sont concentr�s en outre sur les r�parations des chemins de wilaya visant � accompagner les divers programmes d�investissement en direction des populations rurales�, explique M. Khenak qui cite les exemples des CW107 reliant La�ziv/Iwariachen et le n�154 reliant Dellys � la commune de Taourga. Ces deux localit�s, notons-le, sont situ�es sur les hauteurs dont l�acc�s est difficile. S�agissant des art�res urbaines qui compl�tent le syst�me des voies de communication routi�re lesquelles, rappelons-le, sont g�n�ralement tr�s ab�m�es au niveau de la totalit� des agglom�rations de la wilaya, ce qui est r�guli�rement d�nonc� par les citoyens, leur entretien rel�ve, explique notre interlocuteur aux termes de la loi, de la responsabilit� des communes et le financement se fait par le biais des PCD (programmes de d�veloppement communal). �Notre aide � ce secteur a �t� certes modeste mais pr�sente�, assure le responsable des travaux publics. La route est, para�t-il, le premier chemin par lequel s�acheminent le progr�s et la modernit� vers une localit� cibl�e. D�aucuns ne sauraient d�s lors que s�interroger : ce programme de renforcement routier du centre du pays et singuli�rement de la wilaya de Boumerd�s d�coule-t-il d�une volont� politique en vue de jeter de mani�re s�rieuse les premiers jalons d�un progr�s social durable en faveur des r�gions concern�es ? Ou bien ne serait-ce seulement que des op�rations pour parer au plus press� qui se transformeraient par la suite en un subterfuge en vue de grossir les chiffres d�un bilan d�une mandature pr�sidentielle d�j� fort controvers�e ? La r�ponse sera connue une fois que les autres secteurs notamment la s�curit� l�am�nagement du territoire, l�urbanisme, l�agriculture, l��nergie, le tourisme..., se seraient d�termin�s par rapport � ce programme d�investissements �tatiques en mati�re de travaux publics. L�accompagnement de ce qui semble pour l�heure une modernisation des voies de communication cr�era, il est permis de l�esp�rer, � moyen terme, une synergie en faveur de l�investissement dans cette zone. Ces investissements int�resseraient �ventuellement tous les secteurs d�activit� tant les opportunit�s sont nombreuses. Encore faudrait-il que la soci�t� politique de la wilaya de Boumerd�s, toutes tendances confondues, localit� qui avait accueilli, rappelons-le, la premi�re capitale de l�Alg�rie post-ind�pendance, se r�veille et fasse sa part du travail de marketing politique. Cela est une autre affaire.
Abachi L.

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