Actualit�s : Chronique
En quelques mots : de-ci, de-l�
Par Le�la Aslaoui


1) Lorsque Aboudjerra Soltani se d�gonfle ! 
Apr�s avoir d�clar� haut et fort que �la mafia �tait derri�re les attentats du GSPC� sans autres pr�cisions, apr�s s��tre vant� de multiples fois (la plus r�cente �tant celle du samedi 2 d�cembre 2006) de d�tenir des dossiers de corruption avec des noms, voici que le m�me Aboudjerra Soltani se d�gonfle totalement en d�clarant (voir presse du 7 d�cembre 2006) tout aussi publiquement : �C�est � l�Etat � combattre la corruption. Je ne suis pas un d�tective priv�.

La corruption n�est pas une bataille juridique mais politique.� Et dire que le sieur avait dit �ne jamais parler dans le vide� ! Il est vrai qu�il a �t� contraint de faire marche arri�re parce que des voix se sont faites entendre pour demander � la justice de s�autosaisir et exiger de Soltani, secr�taire g�n�ral du parti islamiste MSP et non moins ministre d�Etat, de remettre � Dame Justice rapidement et sans conditions les dossiers qu�il pr�tend d�tenir. Outre le pr�sident de l�Association de lutte contre la corruption, Djillali Hadjadj, il y eut les voix de journalistes (voir commentaire de Tayeb Belghiche, El Watan du 4 d�cembre) : �Des noms M. Aboudjerra Soltani !� ainsi que celles de juristes connus pour leurs comp�tences av�r�es, leur r�putation fond�e �de ne pas parler dans le vide� et leur courage politique face � l�oppression et la r�pression du pouvoir (voir El Khabar, 4 d�cembre, d�claration de ma�tres Soudani Zoubir, Khaled Bourayou et M. Mohamed Ra�s-El- A�n, ancien magistrat et ancien pr�sident du syndicat de la magistrature). Si je les cite nomm�ment, c�est parce qu�il va de soi que je partage leur opinion et leur r�volte, (voir ma chronique du 25 novembre 2006 sur cette question). Mais c�est aussi et surtout pour souligner que ce n�est absolument pas l�institution judiciaire ou autre secteur de l�Etat qui a accul� Soltani � passer aux aveux puisque jusqu�� pr�sent elle n�a pas r�agi, ne serait-ce par un laconique communiqu� comme seul l�Etat sait en fabriquer ! Aboudjerra Soltani a recul�, a pris peur, s�est d�gonfl�, parce que l�opinion publique dans le camp des r�publicains l�a oblig� � se d�juger totalement. En d�clarant en effet : �Je ne suis pas un d�tective priv�, il a entendu signifier : �Je ne poss�de pas de dossiers, encore moins de noms.� Tant que le sieur Soltani s�exer�ait aux joutes oratoires avec son coll�gue des Affaires religieuses, non moins musulman que lui, sur l�interdiction d�importation de production, de consommation, de commercialisation de produits alcoolis�s, c��tait sans gravit� aucune. C��tait sans gravit�, car il rappelait qu�� la t�te d�un parti islamiste il enfourchait un de ses vieux chevaux de bataille r�currents ayant trait au changement des tenues vestimentaires et alimentaires d�un certain mois de d�cembre 1991 ! C��tait sans gravit�, car Aboudjerra Soltani, ministre, mais non moins ignorant aurait d� conna�tre la jurisprudence du Conseil constitutionnel sur cette question. Institution qui avait d�clar� nulle et non avenue la clause introduite par un autre parti islamiste � la loi de finances de 2004 interdisant l�importation d�alcools. Ladite clause ayant �t� jug�e par le CC non conforme avec les engagements internationaux de l�Alg�rie, notamment l�OMC. Peut-on Dieu Tout- Puissant �tre ministre d�Etat, membre d�une alliance cens�e repr�senter son pr�sident et faire preuve d�incurie jurisprudentielle, juridique et politique aussi grossi�re ? C�est encore l� le moins grave. En partant en campagne �lectorale pr�matur�ment, Aboudjerra Soltani s�est cru autoris� non plus � flirter avec les th�mes et les id�es islamistes connus (la femme cette ennemie, les boissons alcoolis�es, la morale) des ann�es 1990 mais � toucher � des questions gravissimes telles que la corruption. S�il s��tait content� de la signaler passe encore ! Le sieur a d�clar� sans m�me consulter, selon la presse de la semaine �coul�e, son staff et les militants du MSP �qu�il d�tenait des preuves et des noms�. Une preuve cela signifie des pi�ces, des documents irr�futables, tangibles et incontestables. Des noms ? Rien de plus facile : il suffit d�en communiquer la liste � Dame Justice. Et soudain, patatras, l�islamiste et �l�incorruptible� Soltani d�clare �qu�il n�est pas d�tective priv�. Qui lui a demand� de l��tre ? Qui lui a demand� de jouer ce jeu dangereux et troublant ? A moins qu�il ait d�cid� de le jouer seul ? Mais alors comment peut-on �tre responsable, y compris d�une formation politique et �tre aussi inconsistant et l�ger ? N�est-ce pas lui qui d�clare, pris � son propre pi�ge, que la �corruption n�est pas une bataille juridique� ? Quel bel autre aveu d�incurie chez ce h�bleur ! D�tenir des preuves, des dossiers de corruption, des noms signifie que face � ses juges, l�on appuie ses all�gations par des pi�ces, des documents, des titres, voire des notes. Aboudjerra Soltani le faraud, ne sait pas ce que le mot �preuves� signifie. Et puis, cet �incorruptible� donneur de le�ons sans preuves nous ferait-il oublier que son parti a vot� contre la loi portant d�claration du patrimoine ? Sans commentaire ! Aboudjerra Soltani comme � l�accoutum�e a parl� pour ne rien dire sauf que cette fois-ci, contrairement aux pr�c�dentes, il s�est offert un coup de �pub� dont son parti ne sortira pas indemne. Un coup de �pub� �galement dont il devrait rendre compte devant la justice. Rendre compte non pas pour communiquer des dossiers qui n�ont exist� que dans son imagination mais pour l�outrage caus� indistinctement � toutes les institutions de l�Etat et corps constitu�s. Que se serait-il pass� si un journaliste de la presse ind�pendante avait jet� sans preuves le m�me pav� dans la mare ? Dame Justice s�en serait vite empar�e et aurait depuis le samedi 2 d�cembre certainement r�quisitionn� juges et salles d�audience y compris la nuit pour le juger et le condamner. N�a-t-elle donc pas montr� sa promptitude et son efficacit� lorsqu�il fallut r�voquer M. Ra�s-El-A�n, magistrat int�gre et comp�tent, parce qu�en sa qualit� de pr�sident du syndicat de la magistrature il avait d�nonc� � la presse donc � l�opinion publique, l�iniquit� d�une tristement c�l�bre d�cision de justice prononc�e en 2003 ? Sous d�autres cieux, les magistrats se rassemblent dans la rue pour exprimer leur m�contentement ! N�a-telle pas �galement cette dame montr� son efficacit� lorsqu�elle envoya Mohamed Benchicou, le journaliste rebelle, r�fl�chir � un autre projet d��criture en prison durant deux ann�es ? N�a-t-elle pas prouv� r�cemment son efficacit� en condamnant une journaliste et le directeur de publication de Ech�chourouk pour faire plaisir � Kadhafi et � ses amazones ? Elle pourrait alors Dame Justice enqu�ter sur les minist�res g�r�s par les ministres du MSP, mais aussi sur Aboudjerra Soltani lui-m�me en qualit� de ministre d�Etat d�ancien ministre de la PME/PMI et de secr�taire g�n�ral du MSP. Ainsi, Dame Justice � d�faut de laver l�outrage d�un ministre d�Etat � l��gard de ce m�me Etat et de l�institution judiciaire en t�te, pourrait demain peut-�tre pour le moins rappeler � M. �anti-corruption� que balayer devant sa porte est certainement plus productif que de faire des d�clarations aussi graves qu�infond�es. Que dire du �trabendo� dont chacun sait que du commanditaire (des commanditaires) au petit revendeur la cha�ne est islamiste ? Il suffit de jeter un coup d��il du c�t� des march�s pour rep�rer rapidement les nombreux barbus vendeurs de bric et de broc de tr�s mauvaise qualit�, import� d�Arabie Saoudite, de Turquie ou de Syrie... Aboudjerra Soltani aura r�ussi juste une petite chose : � faire parler de lui toute la semaine �coul�e. Fanfaron, en d�but de semaine, miteux, ridicule et lamentable en fin de semaine. La justice lui demandera-t-elle des comptes ? Je ne peux r�pondre � cette question. Je regrette seulement qu�un �v�nement aussi important que la rencontre entre un authentique musulman et islamologue, respectable comme Monsieur le ministre Mustapha Ch�rif et sa saintet� le pape Beno�t XVI au Vatican, ait �t� totalement �clips�e au profit d��lucubrations d�un islamiste en mal de notori�t�. (Seul El Watana parl� de la rencontre). Enfin pour les enfants d�Alg�rie qui ont servi leur pays et leur Etat sans jamais les d�pouiller du moindre bien, la corruption est suffisamment douloureuse pour qu�un Aboudjerra Soltani rajoute ses mensonges et ses fanfaronnades islamistes. Aboudjerra Soltani du MSP c�est le Georges Fr�che du Parti socialiste fran�ais. Il est imp�ratif qu�en haut lieu et au sein de son parti on le somme de se taire ou de partir � la retraite. L�on fera alors �uvre de salubriter publique et on lui permettra de voir son �mission t�l�vis�e pr�f�r�e �seul dans sa chambre� � une heure tardive de la nuit : La Star Academy ! Sa comp�tence s�arr�te l�, sa culture aussi. Ma douleur � moi est de savoir que mon pays est class� � la 84e place par �Transparency International� Alors de gr�ce : Silence M. Bouguerra Soltani ! N�en rajoutez pas. 
2) Le chemin vers la d�mocratie en Mauritanie
 
Il est �videmment pr�matur� de dire quelles seront les incidences des l�gislatives sur la pr�sidentielle en Mauritanie. Mais force est de constater que le scrutin du 19 novembre a permis l��mergence incontest�e de partis d�mocrates, avec 73% de taux de participation et une neutralit� r�elle de l�administration. Un exemple si proche de nous et qui nous fait s�rieusement r�fl�chir quand bien m�me le 8 avril 2004 ne laissera jamais plus de place au r�ve sauf ang�lisme politique incurable. Pourtant la nature m�me de nos r�alit�s politiques qui ne peut mener qu�� l�extr�me lucidit� pourrait-elle interdire aux r�publicains de se rassembler en une force de proposition � d�faut d�avoir pu jusqu�alors �tre une force d�opposition min�e, h�las par des luttes de �leadership� entre partis d�mocratiques ? Une force comme en Mauritanie (CFCD) ? Entre ceux parmi les citoyens, qui posent la question de savoir �o� sont pass�s les partis d�mocrates ?� et le pouvoir politique qui au soir du 8 avril 2004 ne s�est pas born� seulement � s�octroyer 85%, mais aussi � laminer par l�octroi de scores ridicules l�opposition, il est tr�s difficile d�avoir aujourd�hui une lisibilit� politique exempte de toute erreur. Aussi sans se lancer dans de grands sc�narii, des analyses al�atoires et des supputations sans lien avec les r�alit�s politiques de notre pays, l�on peut juste poser aux r�publicains partis et personnalit�s ind�pendantes connus pour leurs positions, leur programme et leurs convictions communs deux ou trois questions : de simples questions sans aucune pr�tention ou arri�re-pens�e. 
1)
Face aux islamistes �paul�s et appuy�s par l�ex�cutif ne pourraient- ils pas s�entendre sur ce qu�ils ne veulent pas � d�faut de savoir ce qu�ils veulent tous ensemble ? Ils ne veulent pas d�une �cole autre que r�publicaine d�une soci�t� autre que moderne, d�une justice autre qu�ind�pendante d�une redistribution �quitable des richesses. 
2)
Ne sont-ce pas l� les axes d�un projet de soci�t� qui leur permettraient de mettre de c�t� leurs �gu�guerres� pour r�investir le terrain ? Quelles que soient leurs petites divergences. Bien entendu n��tant pas militante d�un parti, pas m�me membre d�une association, je n�oublie pas pour autant que l�on ne peut accepter de s�asseoir � la m�me table qu�un �r�publicain� favorable � la politique de r�conciliation nationale pr�n�e et voulue par Abdelaziz Bouteflika. Celle-ci �tant la n�gation m�me du projet r�publicain. 
3)
Hormis �videmment ces conditions intransigeantes, les d�mocrates seraient-ils devenus une force d�inertie incapable de devenir comme on le r�p�te � souhait une force de proposition ? La r�ponse n�est pas en ma possession, elle est entre les mains de ceux qui sont � la t�te de partis politiques. Certes, tout parti politique a pour ambition d�arriver au pouvoir, mais les �ch�ances �lectorales signifient-elles grand-chose dans un climat politique verrouill� de toutes parts et une soci�t� o� l�Alg�rien a �t� d�truit et d�sarticul� depuis sept ans ? Voil� en quoi l�exemple de la Mauritanie est digne d�int�r�t aussi bien pour les partis politiques pour les citoyens mais �galement pour le pouvoir. 
3)
Divers : 
1-
Le ministre de la Communication a adress� un message de condol�ances � un journaliste d� El Khabar, Yacine Temlali, alors que celui-ci n�exerce pas � El Khabar(6 d�cembre 2006). Le pire est que l�erreur avait �t� d�j� commise avec une autre journaliste n�exer�ant pas � El Khabar. Apr�s cela, on reprochera � l�Etat de ne pas communiquer ou de communiquer mal. Moi je pr�f�re � tout choisir qu�il demeure silencieux car lorsqu�on est ministre de la Communication et qu�on veut rendre tous les journalistes d� El Khabarorphelins de p�re, il vaut mieux s�abstenir de se lancer dans la rubrique n�crologique ! L�Etat est suffisamment morbide pour en rajouter !
2- M. Claude Gaudin, pr�sident du Conseil g�n�ral de la ville de Marseille, a d�clar� lors de sa visite en Alg�rie que �la France appr�cie M. Bouteflika surtout � Marseille�. On le croit M. Gaudin sur parole sauf qu�il a omis de dire que les Alg�riens appellent Marseille la 49e wilaya ! Quant � la France... disons que le fameux �je t�aime moi non plus� est en hibernation et tant mieux ! 
3-
Le ministre des Affaires religieuses a remis une couche cette semaine sur la �Fatiha� qui sera c�l�br�e apr�s l�acte de mariage. M��tant longuement exprim�e sur cette question dans la chronique du 25 novembre, j�ajouterai seulement ceci : le ministre n�a pas dit ce qu�il adviendrait de l��poux qui aura c�l�br� en catimini une Fatiha avec X et viendra �pouser y avec un acte de mariage � la main religieusement par-devant l�imam. Il ne pouvait pas le dire car il ne l�a m�me pas pr�vu dans sa circulaire ! 
L. A. 

N. B. :
Je souhaiterais rapporter ces faits qu�ont v�cus d�autres compatriotes le dimanche 3 d�cembre 2006 dans la matin�e, � la boutique de �Lacom� situ�e � El Achour. Lorsque Lacom veut attirer de nouveaux clients, elle ne l�sine pas sur les moyens publicitaires. Par contre, en mati�re de prestations, elle d�pense le minimum pour gagner le maximum. C�est ainsi que deux jeunes femmes (vingt-cinq/trente ans) pr�pos�es au guichet sont charg�es : 
1)
d�encaisser les montants des factures t�l�phoniques; 
2)
r�pondre aux r�clamations de toutes sortes et se comporter en techniciennes et psychologues avec les clients les plus irascibles; 
3)
renseigner les clients d�sireux d�avoir une ligne Lacom sur la proc�dure � suivre et �tablir les contrats de ceux qui ont leur dossier finalis�. Avec tout cela elles sont deux � �tre aimables, patientes, courtoises et mal pay�es. Durant ce temps, vous avez un num�ro, mais l�attente est tellement longue qu�on se demande quelle est l�utilit� de cette num�rotation. S�agit-il monsieur le P-dg de Lacom de prestations pour l�Alg�rie, c�est-�-dire, pour sous-d�velopp�s ? Votre organisation et gestion est celle du m�pris � l��gard des utilisateurs Lacom. Elle est inhumaine � l��gard de deux employ�es qui devraient soit avoir le guichet factures t�l�phoniques, soit les r�clamations mais non trois services en un seul. Quant aux factures elles sont communiqu�es par t�l�phone et lorsque vous demandez pour quelles raisons elles n�arrivent pas par voie postale, une voix f�minine suave r�pond : �Nous allons signaler cela�. A part cela... bravo Lacom, c�est le secteur public en pire. Il est bien r�volu le temps o� �tre alg�rien suscitait le respect de tous. Il faut dire que c��tait l��poque o� les m�diocres �instructeurs� �gyptiens venaient s�essayer au m�tier �d�instituteurs� en Alg�rie. Un cahier de dol�ances est mis � la disposition, dit-on de la client�le ; le lit-on seulement � la direction g�n�rale ? Pour r�gler une facture t�l�phonique j�ai attendu trois heures (9h-12h) dimanche 3 d�cembre 2006 ! L. A.

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