C�est un discours-bilan de sept ann�es au pouvoir qu�a pr�sent� Abdelaziz Bouteflika � l�occasion de l�ouverture de la rencontre gouvernement- walis hier au Palais des Nations de Club-des-Pins.
Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - La politique est souvent une affaire de jeu de mots. Et Abdelaziz Bouteflika est pass� ma�tre en ce jeu. �Aujourd�hui, tous les clignotants (�conomiques) sont au vert. Je pourrais dire que j�ai accompli ma mission et organiser des �lections (pr�sidentielles) anticip�es.� Surprenante d�claration du pr�sident de la R�publique qui a �voqu�, hier, devant une assembl�e compos�e des plus hautes personnalit�s du pays cette possibilit� d�organiser des �lections avant la date pr�vue. Abdelaziz Bouteflika aurait-il d�cid� de mettre fin � cette �mission� qu�il a accept�e en 1999 ? En fait, c�est la seconde fois, en l�espace de quelques semaines, qu�il �voque la question de son d�part. �Il faut cesser de parler de ma sant�, je suis un homme absolument comme tout le monde. Il est tout � fait clair que lorsque j'aurai des probl�mes de sant�, je rentrerai chez moi d�finitivement", avait-il d�clar� � la presse fran�aise au sortir d�une entrevue avec Nicolas Sarkozy. En plus de son �tat de son sant�, il dispose aujourd�hui d�un autre argument au cas o� il d�sirerait mettre fin � sa mission. Mais il est difficile faire une lecture politique du discours qu�il a pr�sent� au Palais des Nations. Si l�on s�en tient au texte officiel, Abdelaziz Bouteflika a r�ussi � mener � bon port le navire Alg�rie. Il a en outre mis en avant l�importante enveloppe financi�re de 144 milliards de dinars d�gag�e par l�Etat pour d�velopper les infrastructures �conomiques et sociales. Mais il lui a suffi d�une digression � ce discours pour dresser un tableau noir de l�Alg�rie de 2007. Et les premiers responsables de cette situation sont, selon lui, les walis et les �lus locaux. �Il est plus facile pour un citoyen de rencontrer le responsable de la Maison-Blanche ou du Kremlin qu�un wali ou un pr�sident d�APC. Je le dis sans d�tour, moi-m�me en qualit� de citoyen alg�rien, j�ai du mal � entrer en contact avec certains walis�, l�chera-t-il en appelant � une r�forme de la gestion des collectivit�s locales et � une r�vision du code �lectoral. Il se fera tout aussi critique en abordant la question de la qualit� de l�enseignement dans les �coles priv�es. �Les enfants qui sont scolaris�s dans les �tablissements priv�s connaissent Verlaine et Victor Hugo mais n�ont jamais entendu parler de El-Moutanabi (�) Les petits Alg�riens aiment Zinedine Zidane non pas parce qu�il est d�origine alg�rienne mais parce que tous ont souhait� voir l��quipe de France remporter la Coupe du monde de football.� En clair, le peuple alg�rien fait face � une grave crise culturelle et identitaire. Sur le plan �conomique, la situation est bien plus grave. �Notre �conomie d�pendant essentiellement des hydrocarbures. Le PIB pourrait chuter brutalement si les prix du p�trole venaient � baisser. Les ressources �nerg�tiques ne sont pas �ternelles et il est temps de penser s�rieusement � d�velopper d'autres richesses, notamment celles g�n�r�es par l'homme�, indiquera-t-il en reconnaissant que les taux de croissance positifs enregistr�s ces derni�res ann�es sont le fait de la bonne sant� du march� mondial des produits �nerg�tiques. T. H.

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