Le Soir d'Algérie

La guerre est désormais ouverte entre Aboudjerra Soltani et la direction du MSP. Et les choses tournent carrément à la confrontation depuis le week-end dernier après que le président du MSP eut déclaré, à partir de Mostaganem, qu’il ne démissionnera pas du gouvernement.
Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Une déclaration perçue par la direction nationale ainsi que par des membres fondateurs du mouvement comme une provocation. Pour cause, la quasi-totalité des membres du bureau de même que des personnalités influentes du MSP n’ont cessé de réclamer la démission du “cheïkh” du gouvernement. Devant cette situation de crise, une session extraordinaire du “madjlis echoura” (l’équivalent d’un conseil national chez les partis islamistes, ndlr), était programmée pour jeudi prochain avant d’être toutefois reportée à une date ultérieure, apprenons-nous d’une source interne au parti. La raison de ce report est imputée à Aboudjerra “qui n’a pas voulu convoquer la réunion du bureau national prévue pour ce début de semaine”. Ce qui fera accroître le nombre des mécontents à l’intérieur des structures du mouvement. “Aboudjerra compte sur le temps et l’usure pour contenir l’opposition de plus en plus importante contre lui. Mais il se trompe lourdement, car tout le monde est convaincu que son limogeage du gouvernement n’est plus qu’une question de temps”, nous confie, pour sa part, un membre influent du parti. Aussi, depuis hier samedi en fin de journée, les choses ont pris une tournure décisive et qui, à terme, sera fatale pour Aboudjerra. Les membres fondateurs du parti, instance morale en même temps que “pouvoir réel” du MSP à l’instar de tous les mouvements islamistes, ont saisi le président du MSP par lettre, lui enjoignant, en des termes sévères de reconsidérer ses positions. Tant s’agissant de sa fonction gouvernementale qu’à l’égard de son poste de président du MSP... K. A.