Le processus de numérisation de la gestion de l’assurance maladie est
désormais enclenché dans notre pays. Dans la wilaya de Boumerdès, qui
est l’une des cinq wilayas-pilotes de ce projet national, les
responsables de la CNAS ont organisé une journée de sensibilisation et
d’explication en direction des partenaires de la caisse (représentants
des assurés, corps médical, hôpitaux, pharmacies...).
Selon M. Abdoun
Mohamed, chargé de la communication de la CNAS, cette carte à puce sera
mise en circulation le 19 avril 2007 dans la wilaya de l’ex-Rocher Noir.
“En cours de semaine, les premiers assurés seront convoqués pour
remettre une photo d’identité prise sur fond blanc — pour la
numérisation — et une photocopie de la CNI”, nous a-t-il confié en
précisant, par ailleurs, que les centres payeurs de la wilaya sont prêts
pour commencer cette expérience. Selon lui, la généralisation sera
entamée au niveau national vers la fin de l’année en cours pour
s’achever en 2008. Il faut croire que le gouvernement apporte son appui
par l’élaboration d’un dispositif législatif pour la réussite de cette
opération qui obligera la caisse et ses partenaires à travailler dans le
cadre de ce nouveau système pour la prise en charge de 7 millions
d’assurés et 28 millions de personnes en incluant les ayants droit des
assurés sociaux. De son côté, la CNAS a investi sur ses fonds propres 16
millions d’euros pour la mise en place de ce nouveau système qui a été
également adopté en France.
CE QUE L’ON DOIT SAVOIR SUR LA CARTE À PUCE
Matériellement, c’est une petite carte avec photo dont les premières
informations apparentes se rapportent au nom, prénoms (en caractères
arabes et latins), date de naissance et le numéro d’immatriculation de
l’assuré. A rappeler que dans la configuration qui sera lancée, l’assuré
garde la même immatriculation. Mais c’est la fameuse puce d’une capacité
de 32 kits qui est le déclencheur du système et qui est la mémoire des
données, dans certains cas pour 6 personnes (l’assuré et 5 ayants
droit). Ce chiffre de 6 est extensible pour les familles nombreuses. La
compartimentation des données se subdivise en 4 parties, qui comprennent
les données techniques sur carte et les données administratives
concernant l’assuré d’une part. D’autre part, la partie médicale se
rapporte, pour chaque personne, à l'énumération des urgences : groupe
sanguin et allergies les dix dernières actions médicales de l’assuré ou
de l’ayant droit (diagnostics, prescriptions). Selon M. Abdoun, les
possibilités d’interférences entre les divers utilisateurs sont
supprimées “chaque prescripteur aura sa propre clé”, assure-t-il. Il
nous cite, en outre, la possibilité qu’auront les médecins, les
pharmaciens et laboratoires d’informer leurs clients assurés sur les
actes et les médicaments non remboursés. Par ailleurs, et c’est dans ce
domaine que se situe tout le bienfait de ce nouveau système pour
l’assuré, les factures et les chaînes devant les guichets, une fois la
généralisation de cette carte effective, seront supprimées. Selon notre
interlocuteur, l’assuré recevra directement un virement bancaire ou
postal étant donné que les prescripteurs seront connectés au système et
porteront par conséquent obligatoirement les informations relatives à
leurs prestations directement dans ce système. “L’assuré ne se déplacera
vers la CNAS que lors de sa convocation pour un contrôle médical ou
quand il apporte un fait ou document nouveau comme par exemple une
naissance”. Cette perspective est peutêtre pour l’heure trop ambitieuse,
mais reste tout de même, du moins techniquement et à moyen terme, dans
le domaine du possible. Si réticences il y a au sujet de ce nouveau
procédé de gestion, celles-ci ne viendraient certainement pas des
citoyens mais des prestataires, prévoient les responsables de la CNAS
pour la simple raison que le fisc aura, légalement bien entendu, une
source de vérification des plans de charges réels de ces prestataires.
En tout cas, la CNAS a déclenché un processus irréversible de
modernisation de la gestion de ses recettes et de ses dépenses. Ce
programme rencontrera sans doute quelques blocages au départ, mais la
CNAS étant une institution très proche de la population (28 millions de
personnes recensées dans le fichier national), il permettra au commun
des mortels d’user régulièrement d’un moyen synonyme de modernité.
Abachi L.