Actualit�s : LA SECRETAIRE DE MOUMEN KHALIFA L'A CITE DANS SA DEPOSITION
Ould Abbas impliqu� ?


Le quatri�me jour du proc�s de l�affaire Khalifa a �t� caract�ris�, jeudi dernier, par une singularit� � tout le moins �poustouflante tant les t�moignages livr�s par la secr�taire particuli�re de Abdelmoumen Khalifa, A�ouaz Nadjia, �taient fracassants. Surprenant plus d�un par la volubilit� de ses d�clarations, A�ouaz Nadjia r�pondra spontan�ment et sans le moindre d�tour aux questions de la juge, qui d�ailleurs, ne manquera pas de la f�liciter non seulement pour son courage, mais surtout pour les �claircissements apport�s au proc�s.
Cette ancienne employ�e de la BDL de Staoueli, qui optera en 2000 pour le groupe Khalifa et cit�e dans cette affaire comme t�moin, parlera avec un sang-froid sans pareil, citant les noms de ministres qui d�filaient dans le bureau du si�ge de Abdelmoumen Khalifa ou dans celui de son �homme lige� Djamel Guellimi. �Mme A�ouaz, vous qui avez �t� la secr�taire particuli�re de Abdelmoumen Khalifa, dites-nous comment �tes-vous arriv�e jusqu�� ce poste et de l�, devenir la femme de confiance de Abdelmoumen Khalifa ou de son staff, c�est selon ?� lui demanda en substance la pr�sidente du tribunal. �Initialement, j��tais la secr�taire de M. Amghar Mohand Arezki qui �tait vice-pr�sident du groupe apr�s qu�il eut remplac� le p�re de Guellimi Djamel � savoir Guellimi Omar. Tout comme j�ai travaill� sous les ordres de Nanouche Mohamed�, r�pondra- elle. �Donc, vous �tiez bien plac�e pour voir les gens qui venaient r�guli�rement au si�ge de Khalifa ?� continuera de la questionner tout en pr�cisant si Djamel Guellimi y venait souvent. �Oui, il venait souvent, il travaillait chez nous, mais tant�t au si�ge, tant�t en France�, r�pliquera-t-elle. �Mais est-ce, Djamel Guellimi, avait son propre bureau o� il recevait les gens ?� pr�cisera la juge. �Aucun responsable n�avait de bureau sp�cial. Ils s��changeaient r�guli�rement de bureaux selon les besoins du travail�, r�pliquera la secr�taire. �Si je comprends bien, tout le monde pouvait entrer � n�importe quel bureau alors qu�il s�agit du si�ge d�un groupe qui dirige aussi bien une banque qu�une compagnie a�rienne o� des dossiers d�une importance capitale et confidentielle y sont tass�s�, dira Mme Fatiha Brahimi. �Et Guellimi Djamel, vous le voyez au si�ge en qualit� de quoi ?�. �C�est un Monsieur qui �tait proche de Abdelmoumen Khalifa�. �Avait-il un poste de responsabilit� ?�. �Oui, mais il n��tait pas tr�s souvent � Alger�. �Avait-il le droit de vous donner des ordres ?� �Evidemment. Il parlait au nom de Abdelmoumen Khalifa�. A cette r�partie, la juge voulut savoir pr�cis�ment si Djamel Guellimi recevait de hautes personnalit�s dans son bureau et qui sont-ils.
Abdenour Keramane venait souvent au si�ge
Pu�rilement, la secr�taire citera le nom de Abdenour Keramane, expliquant qu�il venait souvent au bureau de Djamel Guellimi, mais qu�elle l�a vu trois ou quatre fois chez Krim Sma�n (assistant de Abdelmoumen Khalifa, mais ne d�tenant aucune action). Expliquant qu�elle basera express�ment son jugement sur le t�moignage de Mme A�ouaz Nadjia, la juge lui demandera d��tre explicite et pr�cise quant aux r�ponses qu�elle donnera au tribunal. Et l�, elle l�interroge : �Abdenour Keramane avait-il un rendezvous quand il venait voir Guellimi Djamel ou c��tait juste de passage au si�ge ?� �Effectivement, lorsque M. Abdenour Keramane se pr�sentait au secr�tariat, il pr�cisait clairement qu�il avait rendez- vous avec Djamel Guellimi�, r�pondra la secr�taire. �Est-ce que vous �tiez au courant de l�objet de la visite de M. Keramane Abdenour�, poursuivra la juge. �Il venait pour s�entretenir avec Djamel Guellimi � propos d�un poste de travail pour sa fille Yasmine � Milan o� elle devait ouvrir un bureau de Khalifa Airways�. Encore une fois, Djamel Guellimi est rappel� � la barre pour une confrontation. �Qu�avez-vous � r�pondre par rapport au t�moignage de la secr�taire�, lui dira Mme Brahimi. Sur ce, Guellimi Djamel tente de discr�diter A�ouaz Nadjia, mais n�arrivera pas � convaincre la juge. �Retournez � votre place�, s�adressa la juge � l�homme de confiance de Abdelmoumen Khalifa. Entre-temps, Mme Brahimi voulut savoir si A�ouaz Nadjia �tait pr�sente � la soir�e mondaine tenue � Paris en pr�sence de nombreuses personnalit�s fran�aises du showbiz. Celle-ci r�pondra par la n�gative. �Est-ce que vous pouvez nous dire si Djamel Guellimi en est l�organisateur�, insistera la magistrate. Sans qu�elle soit s�re de sa r�ponse, la secr�taire de Khalifa susurra toutefois que ce n��tait pas lui.
�Amal Wahby est venue prendre de l�argent�

Lorsque A�ouaz Nadjia confirma au tribunal que la chanteuse Amal Wahbi �tait venue au si�ge Khalifa pour prendre de l�argent, toute la salle se leva pour mieux entendre les propos de la secr�taire. �Amal Wahby est venue s�enqu�rir du transfert en devises � son compte, mais je ne peux en dire davantage sur le montant, ni sur le moyen par lequel cet argent a �t� transf�r�.� C��tait la juge qui avait insist� � entendre ces informations de la bouche de la secr�taire d�autant qu�elle semblait honn�te dans ses d�clarations. Avant de conna�tre les noms des responsables qui venaient activer leurs cartes de gratuit� de voyage, le repr�sentant du minist�re public a voulu savoir le pourquoi du d�part de A�ouaz Nadjia de la BDL de Staou�li au profit du groupe Khalifa. Celle-ci pr�cisera qu�elle a �t� aid�e par Ladjlat Le�la qui �tait responsable des �tudiants pilotes � Khalifa Airways. Quant aux responsables qui d�filaient chez Khalifa, A�ouaz en reconna�tra beaucoup de Pdg mais sans les citer nomm�ment. Le procureur g�n�ral reviendra sur la f�te organis�e par Khalifa � Paris et celle du 4 septembre 2002 dans la villa Bagatelle � Cannes pour c�l�brer le lancement de la cha�ne K-TV, A�ouaz dira qu�elle n�en sait rien sur ces deux f�tes du fait qu�elle n�y �tait pas. Il citera ensuite des noms � l�image de Yousfi Boumeghar, Ghami, Abouf qui, selon le Pdg, �taient les ma�tres penseurs de Khalifa Abdelmoumen et c��taient eux qui attiraient les cadres pour les �ventuels recrutements.
Abdelmoumen Khalifa avait un conseiller libanais
La secr�taire r�v�lera que son patron Abdelmoumen Khalifa avait un conseiller libanais de nationalit� fran�aise r�pondant au nom d�Echema�. Selon cette derni�re, le Libanais venait sp�cialement de France pour lui montrer comment s�habiller et lui prodiguait m�me des conseils sur les attitudes de bon aloi qu�il devait acqu�rir afin qu�il sache se comporter en un v�ritable gentleman. Cependant, la secr�taire ne pourra �clairer le tribunal sur la question de savoir si le Libanais avait un contrat de travail ou percevait un salaire.
�Djamel Ould Abbas a pris une carte de gratuit� de voyage�

A�ouaz Nadjia surprendra tout le monde lorsque, le plus naturellement qui soit, �voqua le nom du ministre de la Solidarit�, Djamel Ould Abb�s. Elle dira qu�il est venu au si�ge Khalifa pour prendre une carte de gratuit� de voyage. A cette r�v�lation, toute l�assistance se montrera int�ress�e. On ne s�attendait point � une telle divulgation. La juge invite les avocats de la d�fense � poser des questions � la secr�taire de Khalifa sur l�existence d�autres personnalit�s politiques. �C�est un t�moin de taille. Elle est l� aujourd�hui devant vous, saisissez l�opportunit� afin de vous �clairer davantage sur ce dossier parce qu�on ne peut pas l�appeler tout le temps�, leur lance Mme Brahimi. Me Khaled Bourayou a voulu savoir si d�autres ministres ou P-dg de grandes bo�tes venaient souvent au si�ge du groupe Khalifa. �Seulement un seul�, r�torquera la secr�taire faisant allusion � Djamel Ould Abb�s. Me Bergueul quant � lui tenait � savoir si le pr�venu Djamel Guellimi avait re�u un quelconque ministre dans son bureau. �Non�, r�pondit s�chement A�ouaz. N�anmoins, le t�moin informera que les stars sportives et artistiques �taient g�n�ralement re�ues par Krim Sma�n.
�J�ai servi le caf� � Khalifa et Abdelmadjid Tebboune�
Ma�trisant parfaitement le dossier, le repr�sentant du minist�re public insista particuli�rement sur le nom de la personne qui venait souvent prendre un caf� avec Abdelmoumen Khalifa, cherchant � faire une connotation avec les d�p�ts d�argent des OPGI � El Khalifa Bank. �C��tait Abdelmadjid Tebboune, mais � cette p�riode il n��tait plus ministre de l�Habitat�, r�pliquera-t-elle.
Le fr�re de Khalifa Abdelmoumen cit� � la barre comme t�moin

Le fr�re de Khalifa Abdelmoumen, Abdelaziz Ahmed Lakhdar, a comparu en tant que t�moin. La juge lui avait demand� de lui clarifier deux points qu�elle a jug� importants pour le proc�s, � savoir s�il �tait associ� � son fr�re � El Khalifa Bank et sur la qualit� de Guellimi Djamel quand il l�a connu. Pour la premi�re question de la juge, Abdelaziz Khalifa r�pondra par la n�gative alors qu�il pr�cisera qu�il avait connu Djamel Guellimi en tant que clerc de notaire, ajoutant que c��tait lui qui �tait venu dans la maison familiale pour leur faire signer l�acte de cr�ation d�El Khalifa Bank. Il affirma par ailleurs que ce n��tait pas sa signature qui �tait appos�e sur les actes notari�s dat�s du 1er juin 1997 et concernant l�hypoth�que d�un local � Ch�raga et la villa � Hydra appartenant aux h�ritiers Khalifa et sur la base desquels Abdelmoumen avait b�n�fici� des deux cr�dits de la BDL de Staou�li. Il pr�cisera qu�il n�a eu vent de ces deux actes que lorsque la gendarmerie le convoquera � ce sujet. Il arguera qu�en cette p�riode il se trouvait au service national. Quant � la question de savoir, si sa s�ur Hafida avait r�ellement sign� les deux actes, il dira qu�elle �tait r�sidante au Maroc depuis 1988 et qu�elle n�est jamais venue � cette �poque en Alg�rie � cause de ses enfants en bas �ge. La juge le sollicita pour savoir s�il y avait une intimit� entre la famille Khalifa et le notaire Rahal, sachant que le jour de la signature de l�acte de cr�ation d�El Khalifa Bank, le notaire est rest� dans la voiture. �Au contraire, il aurait �t� le bienvenu�, lui r�pondra-t-il. Abdelaziz Khalifa reconna�t enfin qu�il a re�u 55 millions de centimes comme pr�t de la banque El Khalifa et qu�il ne lui reste aujourd�hui � rembourser que deux traites d�un montant de 15 millions de centimes. Signalons enfin que Me Rahal a �t� rappel� � la barre pour une confrontation. Il dira que s�il a �t� un peu brouillon dans ses d�clarations c�est par rapport � l�ad�nome qu�il a au cerveau, ajout� � sa mise en d�tention. �Mais vous �tes plac� en infirmerie�, lui ass�ne la juge. Il est � noter que l�audience d�aujourd�hui sera r�serv�e aux cadres et autres membres de la caisse principale d�El Khalifa Bank.
M. B.

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