P�riscoop : BAZOOKA
Mises en sc�ne (3)
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Il est normal, indispensable de mettre un budget � la disposition de la manifestation �Alger, capitale de la culture arabe�. L�usage et les destinations de ce budget posent probl�me. Il n�est pas destin� en principe � pallier le manque de production culturelle et artistique mais � la mettre en valeur, � en d�multiplier la distribution ainsi que celle de nos invit�s.
Mais quand on n�a rien � montrer ? On essaye de rattraper le temps, de bricoler quelque chose dans la pr�cipitation, de ramasser � la h�te ce qu�il est possible de montrer. Mais derri�re la m�thode se cache le m�canisme fondamental. En gros, le gouvernement dit aux hommes de culture, aux artistes, aux entreprises culturelles nous mettons � votre disposition 550 milliards, avez-vous des projets ? Si oui pr�sentez-les aux commissions cr��es pour le th��tre, le livre, le cin�ma, les arts plastiques, etc. �videmment, artistes ind�pendants et entreprises culturelles pr�sentent des id�es et des projets. Pour certains, c�est la seule chance de r�aliser quelque chose, pour d�autres c�est une opportunit� suppl�mentaire et pour quelques-uns cette proposition peut cadrer avec leur propre programme de travail et faciliter le financement. Mais en agissant ainsi, ils se mettent sous tutelle du pouvoir. Par un tel agissement et un tel m�canisme, le gouvernement se place en position de m�c�ne �pisodique. Il met tout le milieu, membres des commissions en t�te, en situation de redevables, de d�biteurs, de clients. Il affirme sa position de pouvoir ou plut�t il la rappelle. Cette question de rapports de pouvoir est un enjeu tel que le premier commissaire a d�missionn� car on lui a confi� la pr�paration et la mise en �uvre sans lui donner le pouvoir de distribuer l�argent, d��tre l�ordonnateur, privil�ge d�volu au minist�re. Cette attitude a une origine et une utilit�. La R�volution alg�rienne, comme toute r�volution, portait des buts et un projet culturel qui, depuis, se sont �teints avec elle. Elle revendiquait sa tutelle en contrepartie de son financement. Entre-temps, la soci�t� a trouv� ses propres ressorts pour produire la culture, �diteurs, libraires, plasticiens et galeristes, photographes, groupes de musique, distributeurs, etc. sont en train de cr�er un march� de l�art et de la culture, tout seuls, en dehors de l�Etat. Cette manifestation pouvait les aider autrement en remplissant juste son r�le : les aider puissamment � faire conna�tre ce qui se produit et se construit non � se transformer en producteur. D�autres enjeux se cachent encore derri�re cette attitude.
M. B.

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