Le Soir Retraite : LA CRISE DES RETRAITES AU CHILI
Les entreprises ne cotisant pas


Le mod�le chilien est un cas d��cole, puisqu�il a �t� instaur� en 1981, en pleine dictature, par des �conomistes de l��cole de Chicago, chantres de l�ultralib�ralisme.
Ce syst�me de fonds de pensions priv�s est financ� uniquement par les travailleurs. Les entreprises ne cotisent pas, mais elles doivent pr�lever la cotisation (obligatoire) � la source, sur le salaire brut, et la verser au fonds choisi par le salari�. Le fonds de pension (ou AFP) doit g�rer l�argent par des placements en Bourse ou des pr�ts aux entreprises, avec un taux de risque d�fini en fonction de l��ge du cotisant. Ce syst�me de capitalisation est supervis� par une �super-intendance des AFP�. Apr�s 25 ans, le syst�me doit �tre remis � jour, et la pr�sidente de la R�publique Michelle Bachelet, �lue en 2006, devra trouver les mesures pour �viter la faillite. De nombreuses entreprises (et pas des moindres) ont tout simplement �oubli� de payer les cotisations de leurs employ�s. Certaines ont disparu et ne payeront jamais. Les chiffres actuels indiquent que la moiti� des cotisants du syst�me (� peu pr�s sept millions de personnes), n�arriveront pas � cumuler durant leur vie les fonds suffisants pour atteindre la retraite minimum. A cela s�ajoutent des frais de gestion exorbitants des AFP. Les fonds de pension pr�l�vent sur chaque compte une commission qui les a fait assimiler par un s�nateur de la concertation, Guido Girardi, � des �d�linquants en col blanc�. Pour l�instant, les �nouveaux� retrait�s sont pour la plupart d�pendants du syst�me ant�rieur � la loi de Pinochet, qui leur garantissait une retraite minimum. Mais, selon Manuel Riesco, �il faut comprendre le drame des 150 000 personnes affili�es aux AFP qui, chaque jour, arrivent � l��ge de la retraite. La majorit� d�entre elles n�ont pas sur leur compte les presque 14 millions de pesos n�cessaires � une retraite minimum. Situation qui s�aggrave dans le cas des femmes�.
L'Etat � la rescousse

Le d�s�quilibre est d� � l�absence du paiement des cotisations pour les employ�s, mais aussi � l��volution du march� du travail. La lib�ralisation totale de l��conomie a provoqu� la r�duction du nombre des grandes entreprises et une explosion du nombre de travailleurs ind�pendants qui ne cotisent pas aux AFP. Dans le transport par exemple, on trouve une multitude de petites entreprises, voire de personnes seules, qui conduisent un taxi collectif ou un minibus et qui ne cotisent � aucun syst�me individuel de retraite. Mais les �conomistes lib�raux avaient pens� � une porte de sortie : faire appel � l�Etat. La loi oblige ce dernier � couvrir la diff�rence, ce qui, � long terme, convertit le syst�me en une bombe � retardement pour les ressources du pays. L�association des AFP admet que le syst�me doit �tre perfectionn� et qu�il faut chercher des outils qui permettent l�augmentation de la couverture tout en maintenant la rentabilit� des fonds par capitalisation. Dans ce contexte tr�s pol�mique, la pr�sidente Michelle Bachelet annoncera certainement l�int�gration d�un apport solidaire dans le mod�le de capitalisation individuelle. Pour l�instant, la pr�sidente a d�cid� de d�politiser au maximum le d�bat. Elle a cr�� un conseil sp�cial, form� par des repr�sentants de tous les courants politiques, des AFP et des syndicats, avec l�objectif d�augmenter les retraites des plus faibles et de garantir l�acc�s automatique � une assistance pour les plus �g�s.

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