Actualit�s : 19e JOUR DU PROCES
Les devises d'El Khalifa Bank ne transitaient pas par la Banque d'Alg�rie


Les devises d�pos�es au sein de l�agence d�Oran de Khalifa Bank n�ont jamais transit� par la Banque d�Alg�rie. L�agr�ment de la banque n�a pas �t� suivi par l�ouverture d�un compte devises au sein de la repr�sentation de la Banque d�Alg�rie d�Oran. L�argent �tait transport� dans des sacs sur les vols r�guliers de Khalifa Airways par des �missaires envoy�s par le Pdg du groupe. Pire encore, pendant pr�s de quatre mois, tout l�argent de l�agence avait transf�r� de la sorte. Des sommes qui n�ont jamais �t� vers�es � la caisse principale. R�sultat : le liquidateur a d�couvert un trou de 5 milliards de centimes et de 20 000 euros.

Nawal Im�s - Alger (Le Soir) - C�est pour ces raisons que le directeur de l�agence d�Oran est accus�, entre autres, de vol qualifi� et d�association de malfaiteurs. Guers Hakim a livr� hier son t�moignage, levant un peu plus le voile sur les pratiques si particuli�res � Khalifa Bank. Comme les autres chefs d�agence, c�est un ancien cadre du secteur public qui a rejoint, d�s 1999, Khalifa Bank. A la t�te de l�agence d�Oran, il ne trouve pas anormal qu�une agence agr��e puisse activer sans qu�un compte soit au pr�alable ouvert aupr�s de la Banque d�Alg�rie. �Trouvezvous normal qu�une banque, au lieu de mettre son argent au niveau de la Banque d�Alg�rie, envoie son argent dans des avions ?� demande la pr�sidente. ��a n�a dur� que quelques mois�, r�pond-il. Pendant ce laps de temps, plusieurs individus, qu�il appelle �convoyeurs de fonds� venaient r�guli�rement r�cup�rer de l�argent. Ne s�est-il jamais demand� si cet argent arrivait effectivement � la caisse principale ? �Non, c�est au destinataire de s�inqui�ter. Moi je faisais les �critures entre si�ges.� La pr�sidente revient � la charge. �Mais vous aviez des suspens ?� �Oui�, se contente-t-il de dire. La pr�sidente n�en a pas fini avec la question des �transferts� des devises et demande: �Aviez-vous des instructions particuli�res au sujet des devises ?� Guers r�pond: �Oui. On ne devait pas les mettre � la Banque d�Alg�rie. Et un jour, il m�a appel� pour me dire que, d�sormais, c�est Ba�chi, le directeur de la tr�sorerie, qui se chargera de r�cup�rer l�argent et le rapatrier � Alger.� C�est ainsi que ce dernier a pris une premi�re fois la somme de 50 millions de centimes sans avoir laiss� de trace comptable. Une seconde fois, Ba�chi avait pris 2 millions de dinars, puis 1million de francs fran�ais. Le tout sur simple injonction de Moumen. �Et le trou de 20 000 euros ?� interroge Mme Brahimi. �Je conteste. Ces 20 000 euros, je n�en ai pris connaissance que chez le liquidateur. Certains ont d� faire la demande au nom de mon agence qui �tait exc�dentaire et qui n�avait, par cons�quent, pas besoin de cette somme.� Qui aurait pu le faire ? Myst�re et boule de gomme.
Ces int�r�ts �transf�r�s� dans des sacs
Les m�mes zones d�ombre persistent au sujet de la gestion des comptes courants qui recevaient les int�r�ts r�colt�s des d�p�ts � terme. L�agence d�Oran, qui accordait un taux d�int�r�t inf�rieur � celui pratiqu� � Alger, faisait r�guli�rement des �rectificatifs �. Il arrivait souvent que des clients de la banque contestaient la diff�rence dans les taux appliqu�s entre Alger et Oran. Pour y �rem�dier�, la direction g�n�rale donnait l�ordre au chef d�agence de r�ajuster les int�r�ts. Comment cela se faisait ? �C�est Ba�chi qui passait r�cup�rer les sommes en question�, r�pond l�accus�. �videmment, ce transfert se faisait sans aucune trace. La preuve ? Appel� � donner encore une fois son t�moignage, le caissier principal a indiqu� qu�il recevait r�guli�rement des �critures entre si�ges mais qui n��taient pas accompagn�es de l�argent. Inform� par ses soins, le Pdg du groupe lui aurait demand� de temporiser. Ce n�est que beaucoup plus tard que le pot aux roses sera d�couvert�
N. I.

Dilem cr�e un incident
�L�affaire Khalifa est loin d��tre une simple histoire de caisse principale. Il s�agit d�une affaire d�Etat, une affaire qui touche toute l�Afrique�, a lanc� l�avocat Dilem provoquant l�ire de la pr�sidente. Son insistance et son refus de retirer ses propos ont failli provoquer un clash. Tr�s en col�re, Mme Brahimi a menac� l�avocat de prendre �les mesures qui s�imposent � son encontre� pour outrage. L�avocat en question avait en effet pris la parole sans la demander et s�est aussit�t avanc� vers la pr�sidente, d�clarant qu�elle sollicitait trop son client Akli Youcef. �Je n�ai besoin de le�ons de personne, je connais les proc�dures. Ce tribunal n�est pas mon tribunal, l�affaire Khalifa n�est pas mon affaire, mais l�affaire de tous les Alg�riens.� Et l�avocat de rench�rir : �Alors, il faut juger ceux qui se sont sauv�s � Bangkok.� C�en �tait trop. La pr�sidente l�ve la s�ance pour ne revenir que 20 minutes plus tard. L�avocat prend alors la parole. Il pr�sente ses excuses pour son intervention intempestive et retire les paroles qui auraient pu offenser le tribunal. L�incident est clos.
N. I.

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