Sports : AU CAFE DES SPORTS
Entretien soft avec un entra�neur hard


�Li rah ouela, wach men bena khala�. Ce proverbe du landernau de l�Est veut approximativement dire �� trop partir, revenir n�a aucune saveur�. C�est pourtant ce que n�a pas arr�t� de faire Rachid Boufas en rejoignant et quittant le MOC � chaque fois par la petite porte. Au lendemain du d�part de Medjadj, il a r�pondu pr�sent le doigt sur la couture du pantalon. Il repart apr�s 360 minutes de pr�sence sans laisser un grand souvenir� ou si�aux centaines de supporters � qui il a fait un bras d�honneur et plus ostensiblement d�autres gestes obsc�nes. L�entretien qui suit est � la limite du vrai et du faux, mais est-il besoin de s�embarrasser de scrupules dans un milieu interlope du football o�, compar� � ceux qui le font et d�font, le diable est un mod�le de vertu.
Le Soir : Rachid, bonjour. Je ne sais pas si tu es�.. (Boufas nous arr�te)
R. Boufas :
Tout d�abord ne me tutoyez pas. Jusqu�� ce qu�il en soit autrement �tabli, nous n�avons pas gard� les vaches ensemble.
Le Soir (Vlan ! plein la gueule) : C�est vrai excusez nous de vous demander pardon. Nous sommes entre le d�sir de vous dire vous quittez le MOC sans pouvoir nous emp�cher de vous demander quand vous allez revenir ?
R. Boufas :
Pertinente question. Effectivement, nous quittons le MOC aujourd�hui tout en gardant la certitude de revenir un jour�peut-�tre la saison prochaine. Mais dans tout cela, croyez-moi je ne garde aucune rancune contre la direction, laquelle � mon sens a honorablement rempli son contrat.
Le Soir : Comment �a ? Nous avons perdu notre latin�pardon notre fran�ais ?
R. Boufas :
Vous savez, nous les entra�neurs et plus particuli�rement ceux qui figurent en tr�s petits caract�res dans le Who�s Who du m�tier, nous sommes les victimes de l�organisation et� (nous interrompons notre interlocuteur)
Le Soir : Organisation ! Quelle organisation, nous vous parlons de la comp�tition� du MOC� de votre d�part pas de l�UA, l�ONU, l�OMC, le G8 ou d�El Qa�da�.
R. Boufas (exc�d�) :
Laissez-moi terminer. S�agissant de l�organisation, nous pensons aux structures r�gissant le football et qui font de nous des intermittents du spectacle. Personnellement nous travaillons une fois par an et le job que de temps � autre nous parvenons � arracher est pr�caire et r�vocable � tout moment. Malgr� tout nous nous estimons satisfaits parce que travailler ne serait-ce que 360 minutes permet de meubler un CV o� un blanc dans une ann�e est dramatique en ce sens qu�il compromet une carri�re. Alors m�me 360 minutes de boulot permet de rester dans le bon souvenir des employeurs. Et c�est pour cela que je remercie Si Bourfa�.
Le Soir : Tr�s sinc�rement, nous compatissons. Dites nous, vous avez quitt� le MOC mais tr�s certainement vous n�allez pas vous emp�cher d�aller suivre ses rencontres � venir ?
R. Boufas :
Jamais de la vie. Vous �tes f�l� ou quoi ? D�j� que �a a �t� une corv�e de les regarder � partir du banc de touche. Alors de l� � aller regarder une �quipe qui a plus besoin d�un disciple de Freud ou Lacan que d�un entra�neur et en d�boursant 150 DA, il faut �tre compl�tement barge quoi. Non mais�vous d�bloquez s�rieusement. D�ailleurs, c�est un peu comme vous les journalistes, vous n�achetez votre journal que si vous �tes certain que votre article s�y trouve. Sinon vous prenez un autre quotidien persuad� qu�il est meilleur que le v�tre. Non tr�s sinc�rement, j�ai plus de plaisir � regarder �voluer l�ASK de ces derni�res saisons.
Le Soir : Pourquoi pas le CSC, puisque c�est juste � c�t� ?
R. Boufas :
Non ! Mais encore une fois�.Vous me prenez pour un masochiste ou quoi ? Aller voir le CSC ! Pourquoi pas m�auto-flageller ou m�allonger sur une planche clout�e comme un fakir.
Le Soir : Entre nous, M. Boufas pouvez-vous nous expliquer et cela sans que nous ne remettions en cause votre d�cision les raisons pour lesquelles vous avez sorti deux �l�ments qui portaient � bras le corps la rencontre avec la possibilit� de la faire basculer en votre faveur pour les remplacer par deux joueurs plut�t � vocation d�fensive ?
R. Boufas :
Franchement, vous me d�cevez, vous vous �tes mis au m�me niveau que les supporters. Vous n'avez pas donc compris ce que notre adversaire a lui au contraire tr�s vite d�crypt�...Au rythme o� allaient les choses, le MOC risquait d'encaisser un but sinon plus au vu des contre-offensives tr�s dangereuses des Koub�ens. Nous avons alors voulu assurer et pr�server au moins le point du nul. Nous pensions � ce moment pr�cis que �a nous permettrait de sauver encore notre peau�autrement dit nous accorder un sursis en attendant la fin du championnat d'autant plus que l'�quipe n'a plus aucun espoir de revenir dans la comp�tition.
Propos � 50/50 vrais et imaginaires recueillis par Adlane B.

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