Actualit�s : ESSAIS NUCLEAIRES DANS LE SAHARA
L'Alg�rie ext�riorise sa douleur


Pr�s d�un demi-si�cle apr�s, l�Alg�rie commet le premier acte public d�interroger l�histoire, la France, donc, d�une autre fa�on, sur les essais nucl�aires fran�ais dans le Sahara entre 1960 et 1966. Le colloque international sur les cons�quences des essais nucl�aires dans le monde, ouvert hier et pour deux jours � l�h�tel El-Aurassi � Alger, participe en tout de cet objectif. L�int�r�t est d�j� dans l�initiative ainsi prise m�me si nos ministres, celui des Moudjahidine y compris, �taient, hier, affair�s ailleurs.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le colloque s�est ouvert donc sur une allocution du ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, d�clam�e par le directeur du patrimoine et culture du minist�re. Une allocution dans laquelle le ministre a soutenu qu��il est du devoir de l�Etat fran�ais de reconna�tre sa responsabilit� quant aux cons�quences n�fastes engendr�es par ses essais nucl�aires op�r�s dans le Sahara alg�rien et qui ont caus� des dommages aux �tres vivants et � l�environnement dans cette r�gion�. Le ministre a demand�, en outre, �l�ouverture des archives� relatives � ces essais nucl�aires ainsi que la �prise en charge des victimes�. Ceci en m�me temps que �l�identification des voies et moyens pour limiter les cons�quences n�fastes sur l�environnement �. Ces demandes exprim�es dans un propos liminaire aux travaux du colloque sont loin de constituer, il faut bien le mentionner, une exigence politique. Car, s�il suffisait de seulement solliciter l�ouverture des archives pour qu�elles le soient, la France se serait peut-�tre d�j� montr�e disponible � surveiller les sites o� elle avait effectu� des essais nucl�aires pour qu�il n�y ait pas d�effets n�fastes comme l�a recommand� l�assembl�e g�n�rale de l�Agence internationale de l��nergie atomique du 22 septembre 1995. On sait que rien n�est fait, douze ann�es apr�s. L�Alg�rie, pays o� la France a effectu� pas moins de 17 essais nucl�aires entre 1960 et 1966, reste toujours sans informations pr�cises � ce sujet. La seule expertise faite remonte � 1999 et a �t� l��uvre de l�AIEA. Une expertise pr�liminaire qui, donc, ne cerne pas la totalit� des donn�es. Chercheur en g�nie nucl�aire, Mansouri Amar a estim� en marge des travaux du colloque que cette initiative d�Alger constituerait un point d�ancrage pour un effort de recherche continu. La dimension internationale de la probl�matique soumise � d�bat � Alger aidera, � coup s�r, l�Alg�rie � structurer sa qu�te, en termes de demande et de strat�gie, de v�rit� d�abord et de justice ensuite. Mais il faudra pour cela, au pr�alable, une volont� politique forte, assortie d�une implication associative tout autant forte. L�exp�rience polyn�sienne en la mati�re est assez int�ressante. Dans ce pays, les efforts consentis approchent du but, m�me si des difficult�s restent encore � surmonter. Roland Oldham, pr�sident de l�association Mururoa et Tatou, estime que seule une pression conjugu�e sur le gouvernement fran�ais est � m�me d�amener ce dernier � reconna�tre et r�parer les mutilations et crimes environnementaux commis en op�rant ces essais nucl�aires. �Le gouvernement polyn�sien a accept� et a institu� une commission d�enqu�te, dont le rapport a �t� rendu public il y a une ann�e. Le rapport fait ressortir que les cons�quences des essais �taient et sont toujours n�fastes pour les populations. Il faudra que le gouvernement fran�ais reconnaisse officiellement cette v�rit�, affirme-t-il. Pour lui, une pression sur le gouvernement fran�ais pourrait amener par ailleurs ce dernier � promulguer une loi pour les droits des victimes comme c�est le cas aux USA o� une loi a �t� vot�e � la fin des ann�es 80. S. A. I.

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