
Actualités : Contribution Alternative démocratique de sortie de crise ou reproduction du système ? 2e partie et fin
Par Ahmed Meliani, secrétaire général par intérim du MDS Développer les forces du capital productif, du savoir ou arrimer
une économie de bazar pourvoyeuse en hydrocarbures au capital financier
international ?
Lancé à grand coups de publicité, le plan de soutien à la relance
économique, ce “joyau” du programme présidentiel que trois partis
mettent en application, paraît de plus en plus comme de la poudre aux
yeux, une opération destinée à élargir la base sociale rentière du
système. Les Algériens savent à qui profitent les marchés de réfection
des trottoirs et des routes en l’absence des mécanismes économiques
rationnels et d’une économie productive performante. Tout en étant
sensibles à tout ce qui peut améliorer qualitativement leur
environnement de vie, ils attachent une importance particulière à la
mise en œuvre d’une politique de développement génératrice de richesses
et d’emplois qui leur rendrait l’espoir. Faire croire, aujourd’hui, que
la stratégie de développement pourrait se réduire au développement des
infrastructures de base, au traitement de la question de la dette le
moins que l’on puisse dire idéologique parce qu’elle caresse dans le
sens du poil la fibre nationaliste étroite en occultant le crédit comme
une forme d’économie moderne, ou à la notion toute aussi idéologique de
l’“après-pétrole” demeure un grand leurre. L’après-pétrole ne peut se
concevoir que par une exploitation optimale des hydrocarbures au profit
des investissements productifs. Les infrastructures sont, certes, un
élément fondamental sur lesquelles repose une économie moderne.
Cependant, aussi modernes soient-elles, elles sont très souvent, en
l’absence d’instruments de contrôle opérationnels, l’occasion d’énormes
corruptions en tous genres. En situation de déstructuration avancée du
tissu industriel national, ces projets profitent exclusivement aux
entreprises étrangères. Enfin l’entretien durable des grandes
infrastructures nécessite des sommes colossales que seule une économie
moderne productive peut supporter, une économie productrice de richesse
et de savoir, et adossée aux piliers d’un Etat moderne : la
modernisation de la fiscalité, de l’école, de la justice et le
développement des forces productives. A ce sujet, le pays continue à
payer le prix des non-réformes. L’appareil de production, sous les coups
répétés d’un bradage au nom d’une privatisation qui n’a rien
d’économique et se réduit à une privatisation de la rente, a été
déstructuré et rendu désuet au profit de la montée des forces liées à la
spéculation, à l’économie informelle et à la rente sacrifiant ainsi les
intérêts supérieurs et stratégiques de l’Algérie. Au-delà des
généralités et des déclarations d’intention, le secteur de l'éducation
tend à se gangrener, faute non seulement d'une vision stratégique
conforme aux intérêts d'un développement moderne et indépendant du pays,
il demeure un simple instrument d'aliénation idéologique des citoyens de
demain. Le pouvoir se rabat sur des “réformettes” techniques et
antidémocratiques, comme sa tentative, en cours, de son délestage des
lycées techniques ; l’école comme lieu de savoir, de valeurs
universelles, comme lieu d’appropriation de l’épaisseur historique et de
maîtrise du réel, comme lieu d’épanouissement et de réalisation de la
citoyenneté est absente dans les projets du pouvoir. La réforme de la
justice, comme celle de la fiscalité, se mesure aux résultats qu’elle
induit. Peut-on parler de réformes lorsque la justice continue d’être
instrumentalisée contre les libertés démocratiques, contre le droit à
l’expression et l’organisation des citoyens ? Peut-on parler de réformes
de la fiscalité lorsque ceux qui produisent sont pénalisés au profit de
l’import-import, des transactions douteuses, de la spéculation et
lorsque les détenteurs de capitaux préfèrent fuir les investissements
productifs parce qu’ils sont confrontés à des contraintes
administratives et juridiques insurmontables ? Les intérêts de l’Algérie
passent par un dépassement de la crise et l’édification d’un Etat
moderne démocratique et social qui rompt avec la rente et l’islam
politique. Un Etat qui initie une stratégie de développement et de
progrès social durable fondé sur le développement des forces productives
et du savoir, et sur les atouts de la révolution scientifique et
technique.
Un monde en plein restructuration
Dans un contexte de mondialisation, aux effets contradictoires, le
climat international semble être fait d'instabilité généralisée suite
aux bouleversements provoqués par la chute de l’équilibre de terreur de
la guerre froide et à la difficulté de trouver de nouveaux équilibres.
Les institutions internationales semblent être inopérantes, parce qu’en
déphasage avec les nouveaux besoins de l’humanité et trouvent d’énormes
difficultés à assumer leurs rôles respectifs. Les espoirs nés de la fin
de la guerre froide et ceux induits par les aspirations et les luttes
des pays émergents et les pays aspirant et agissant pour une autre
mondialisation sont confrontés aux intérêts étroits du complexe
militaro-industriel et les firmes pétrolières. L’aspiration grandissante
de la communauté internationale à bénéficier des retombées du
développement prodigieux de la révolution scientifique et technique, et
du développement de la productivité sur toute la planète, la poussée de
démocratisation dans le monde et des systèmes de gouvernance sont
contrariées par les intérêts hégémoniques des USA et des grandes
puissances. L’accélération des événements, dans le cadre d’un processus
de mondialisation contradictoire, exprime aussi bien les mutations
qualitatives qui s’opèrent dans un monde en pleine restructuration, que
l’exacerbation des luttes et des conflits pour le contrôle des
ressources énergétiques et des marchés : l’ancienne division
internationale du travail, produit du système colonial et du monde
d’après-guerre, est en crise et ne peut plus répondre aux nouvelles
réalités géostratégiques. Ainsi qu’il s’agisse de l’augmentation de la
demande sur les hydrocarbures en lien avec l’évolution des besoins de la
Chine et de l’Inde, et du rôle grandissant des pays du Sud-Est asiatique
dans l’économie et les échanges mondiaux, ou qu’il s’agisse des
changements qui secouent l’Amérique latine, ou encore le vent de
démocratisation dans le monde sous la double pression de
l’internationalisation du capital et des effets des progrès de la
scolarisation, sont autant de facteurs qui préfigurent les luttes pour
une nouvelle division internationale du travail en gestation. On
comprendrait pourquoi la percée des recettes de la doctrine néolibérale
durant les années 1990 est prise au piège de ses propres présupposés
idéologiques. Les institutions de l’ordre financier et économique
international (FMI, Banque mondiale, GATT puis OMC) qui structurent les
échanges internationaux, se voient dans l’obligation de mettre de l’eau
dans leur vin après leurs échecs répétés de sortir de leurs crises les
pays qui les ont sollicitées. Le coup de grâce est venu des pays à
économie libérale, les Etats Unis en tête. Le concept de patriotisme
économique n’est rien d’autre qu’une forme de protectionnisme. Après
avoir prêché durant les années 1990 la nécessité pour les Etats de se
retirer du champ économique, les pays occidentaux n’ont pas hésité à se
transformer en véritables Etats interventionnistes : l’instauration des
quotas d’importation aux textiles chinois par les USA et les Etats
européens au mépris des accords conclus, l’opposition à la fusion Metal-
Arcelor ou la fusion GDF-Suez pour empêcher l’OPA d’Enel… Ces pays
prouvent chaque jour qu’ils n’hésitent pas à mettre la main à la pâte
lorsque leurs intérêts sont en jeu. Au lieu d’une mondialisation des
effets du développement et du progrès partagés à l’échelle planétaire,
ils semblent avoir fait le choix : construire des murs après la chute du
mur de Berlin et faciliter ainsi la mondialisation des flux des
capitaux, l’internationalisation des sources de profit, d’une part, et
ghettoïser les populations et la main-d’œuvre des pays du Sud en
essayant de contenir les flux migratoires en dressant l’épouvantail de
l’immigration clandestine, d’autre part. Cependant les pays émergents
(Chine, Inde, Brésil…) commencent à réagir en s’organisant pour mieux
défendre leurs intérêts dans les instances internationales. Ils exigent
plus d’équité dans les accords internationaux sur le commerce dans le
cadre de l’OMC, notamment la levée des subventions agricoles que les USA
et l’Europe continuent à pratiquer, et l’accessibilité de ces marchés
aux produits agricoles en provenance des pays émergents ou en voie de
développement. Au-delà des manifestations immédiates de ces
contradictions, le risque est grand de ne pas en saisir les tendances
historiques lourdes qui travaillent les rapports multiformes à l’échelle
mondiale. Ces dernières sont beaucoup plus importantes pour être
emprisonnées dans des approches qui mettent en avant les seules logiques
d’intérêts d’Etats étroits sans se pencher sur les tendances lourdes.
Les saisir et les percevoir comme processus historiques complexes
constituerait sans nul doute un premier pas vers la production de
discours et de pratiques des forces de progrès comme forces de
changement agissantes et non plus comme forces de refus et de
résistance. Dans ce sens, le nouvel ordre international comme concept
idéologique destiné bien plus à la consommation qu’il ne recouvre une
réalité vivante et contradictoire ; il n’est pas plus une expression de
désirs et de pratiques d’hégémonie américaine, qu’un ordre déjà établi
et stabilisé. Il n’est pas non plus un ordre achevé. Il sera forcément
la résultante des luttes actuelles et non de la seule vision américaine.
Ne seront exclus que les pays ou les communautés, poussées aux replis
identitaires, communautaires ou religieux, et se situent ou veulent se
situer, de fait, en dehors de ce processus. D’où l'aiguisement des
conflits ethniques et communautaires, l'étranglement des espoirs de
sortie du sous-développement d’une partie de la planète, notamment en
Afrique, l'encouragement des extrémismes religieux et des replis
communautaires, comme c’est le cas des pays appartenant à la sphère
arabo-musulmane, au moment même où sur un plan international la priorité
semble être la lutte contre le terrorisme islamiste, qui expriment
l’autre revers de la mondialisation. Après les attentats terroristes du
11 septembre 2001 et après l’élan de solidarité et de sympathie avec le
peuple américain à travers le monde, les attentes et les espoirs de voir
les USA jouer un rôle positif comme superpuissance ont été déçus parce
qu’en lieu et place d’une orientation pour une direction plurielle du
monde mutuellement avantageuse, c’est celle d’un interventionnisme basé
sur des intérêts étroits et cultivant plus que tout au monde
l’intégrisme qui a prévalu.
Le monde arabe : transition dans la douleur ou monde bloqué ?
Dans ce sens, le monde dit arabo-musulman est fait d’un lot de violences
souvent inhumaines, de recul imposé à la pensée rationnelle et moderne
et l’impasse des alternatives démocratiques et de progrès : les bases et
les fondements des Etats- nations non encore achevées sont sapées,
minées, tout part en éclats et montre la fragilité des bases sur
lesquelles ont été bâtis les états post-indépendance. La situation en
Irak, en Palestine, au Liban cristallisent ce type de contradictions :
- L’islamisme a réussi, avec l’aide des Américains, à
“confessionnaliser” tous les conflits au Proche-Orient, que ce soit en
Irak, en Palestine ou au Liban. Par la grâce d’une lutte antiterroriste
menée avec en toile de fond le “choc des civilisations”, (autre concept
à connotation idéologique), il a réussi à prendre en otage la lutte pour
la libération de l’Irak des forces d’occupation et contre le danger du
cantonnement ethnique et confessionnel, la lutte du peuple palestinien
pour son indépendance ou tout simplement l’émancipation du Liban des
influences étrangères.
- Avec les plans George Bush qui se succèdent, signe de l’enlisement des
USA en Irak, la situation dans ce pays s’aggrave de plus en plus et
devient plus complexe. Tout y a été fait pour rendre le retrait des USA
difficile, s’ils se retirent de l’Irak, ça sera le chaos. Et
effectivement, en procédant à la dissolution de pratiquement toutes les
institutions de l’Etat irakien, les Américains ont ouvert la boîte de
Pandore. La rupture de l’équilibre fragile sur lequel étaient
construites ces institutions a ouvert la voie à l’aventure. Les haines
et rancœurs que la société irakienne a accumulées pendant le règne de
Saddam Hussein ont explosé dans une violence sans bornes, sans pouvoir
faire un véritable bilan de son régime vu les conditions de son
exécution. Le piège de rivalités ethniques et confessionnelles que les
Américains pensaient utiliser pour gérer et contrôler le pays s’est
renfermé sur eux.
- Coincé entre les appétits insatiables de régime iranien qui
instrumentalise les chiites pour faire main basse sur le pays et la
folie sanguinaire des islamistes d’Al-Qaïda qui a fait de l’Irak le
nouvel Eldorado du djihad, la résistance irakienne n’arrive toujours pas
à se frayer un chemin et se rendre visible. Pourtant, la solution au
capharnaüm irakien passe par elle. L’Irak sera démocratique ou ne sera
pas.
- L’Irak est devenu un pays ingouvernable. Les prétentions de Bush d’en
faire un modèle de démocratie au Proche-Orient semblent lointaines.
- La lutte du peuple palestinien pour ses droits inaliénables à la
souveraineté et à un Etat est l’otage de la politique arrogante et
agressive d’Israël et des affrontements inter palestiniens de lutte
autour du pouvoir et qui font l’impasse sur une solution nationale
démocratique. Elu sur la base d’un vote sanction contre le Fatah, le
Hamas palestinien s’est révélé incapable de proposer et de mettre en
application une politique qui soulage la vie quotidienne des
Palestiniens. L’ambivalence de son discours entre le refus de
reconnaître l’Etat d’Israël et sa surenchère pour être le seul vis-à-vis
dans les négociations l’ont isolé sur la scène internationale et ont
fait couper les aides sans lesquelles l’Autorité palestinienne ne peut
fonctionner. L’islamisme ne joue le jeu démocratique que pour en
détourner les règles à son profit. Hamas savait très bien que son
discours radicaliste et hégémoniste ne pouvait mener que vers une
impasse. Mais le but recherché n’est-il pas précisément la prise en
otage de la juste cause palestinienne ? Hamas utilise sa position au
pouvoir pour asseoir son hégémonie sur le peuple palestinien en mettant
en place une force armée parallèle à celle de l’Autorité palestinienne.
Le refus de cette dernière opposé au bras de fer engagé par Hamas a
ouvert la voie à une vague de violence et les affrontements
inter-palestiniens ont atteint des sommets inquiétants et déplorables
depuis que Mahmoud Abbas a avancé l’idée d’élections anticipées. A peine
sorti d’une guerre atroce que lui a livré Israël l’été dernier, le Liban
connaît une aggravation de la situation interne. Le Hizbollah a-t-il été
grisé par sa résistance à l’agression israélienne pour tenter de faire
de l’ombre sur les autres forces de la résistance libanaise ? Par
l’organisation de manifestations gigantesques et l’occupation des places
publiques, ne se lance-t- il pas dans un logique de coup d’Etat par rue
interposée ? Le Liban fait encore une fois face à une crise qui risque
de raviver les plaies non encore cicatrisées, rompre des équilibres
précaires et le plonger dans le chaos. On aimerait bien croire, comme le
pensent beaucoup, que le Hizbollah opère une mutation de type démocratie
chrétienne, cela voudrait dire au moins qu’il devrait renoncer à la
dénomination de “parti de Dieu” qui constitue en elle-même “un
programme” politico idéologique. En attendant, la crise libanaise et les
ingérences étrangères empêchent la clarification des enjeux dans ce
pays, poussent à des alliances contre nature. Pris entre la violence des
conflits et la trajectoire historique mondiale globale, le monde arabe
demeure coincé entre des économies de bazar pourvoyeuses en
hydrocarbures, des forces de la spéculation dominantes et lesté par des
idéologies conservatrices de nationalisme étroit et du poids de la
régression islamiste. Il n’arrive toujours pas à se frayer un chemin et
une place plus avantageuse dans ce monde. Cependant, n’est-il pas en
train d’opérer, dans la douleur, sa transition vers la modernité ? En
l’absence d’alternatives démocratiques et de progrès, et en l’absence
d’une cristallisation des forces socioéconomiques de la modernité et de
la démocratie, il reste prisonnier des forces passéistes et
conservatrices qui font violence aux aspirations grandissantes des
sociétés arabes et au mutations socioéconomiques et démographiques.
Handicapés par le type d’insertion dans la division internationale du
travail et la domination des forces socioéconomiques de la spéculation
et de l’économie de bazar, les pays arabes n’arrivent pas à s’insérer
dans la sphère de redéploiement de l’activité industrielle comme celle
de l’Asie du Sud-Est, ils se confinent, comme région de consommation et
de distribution des marchandises étrangères, dans un rôle
d’approvisionnement en hydrocarbures. Les aspirations des sociétés
arabes sont contrariées par des facteurs à la fois externes et internes.
Le choc subi par les agressions répétées d’Israël, par la politique
hégémonique américaine et les luttes pour le contrôle des ressources
pétrolières soumettent la région à une pression continue. L’incapacité
des régimes arabes plus obsédés par le pouvoir que par de véritables
politiques de développement, recourant souvent à la répression, les
replis identitaires et communautaires, la montée de l’islamisme et du
terrorisme posent des défis majeurs pour ces pays : sauront-ils
s’insérer de façon plus avantageuse au processus de mondialisation,
comme entités Etats-nations, ou seront-ils intégrés comme communautés,
ethnies et confessions ? Auront-ils les ressorts, en appui sur leurs
atouts géostratégiques, pour renouveler leur pensée et leur regard au
monde, ou retomberont-ils dans la régression des idéologies archaïques ?
La politique américaine et israélienne profitent de cette situation pour
brandir le prétexte sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et
empêcher le processus de paix d’aboutir sur la base des droits
inaliénables du peuple palestinien et la souveraineté des peuples de la
région. Le nationalisme étroit idéologique comme ciment de la nation a
montré non seulement ses limites, mais les dégâts qu’il a produit sur
les consciences parce qu’il était incapable de répondre aux aspirations
nouvelles des sociétés arabes, à leurs évolutions réelles et à leurs
mutations socio-démographiques. Et au lieu de voir l’amorce
d’alternatives démocratiques, ce sont les partis islamistes qui ont pris
le relais pour pervertir davantage cette conscience et le combat pour la
dignité, le progrès et le développement. Cependant il aisé de voir que
souvent là où l’islamisme s’exprime de manière violente, les sociétés
ont accumulé une expérience dans le processus de modernisation et de la
maturation des contradictions de façon à mettre en danger les intérêts
des forces conservatrices mises à mal. Le rôle des démocrates et des
progressistes est de se pencher sur ces évolutions réelles et les
traduire dans leurs discours et leurs pratiques au lieu de rester
accrochés aux lèvres de ce que déclarerait tel ou tel dirigeant
islamiste exprimant par là une fascination comme celle qu’exprimerait
une victime pour son bourreau. Une telle mutation ne pourrait s’opérer
que par une autre approche du politique et du religieux, présente
celle-là dans les expériences collectives et individuelles des sociétés
arabes. Cela passe certainement par la mise à nu d’une des plus grandes
supercheries idéologiques, celle d’une affirmation contenue dans
plusieurs Constitutions arabes : “L’Islam religion d’Etat”, les Etats
n’iront ni au paradis ni en enfer en tant que tels, “ Koul ouahad
yadkhoul fi kabrou”.
A. M.
Melahi23@yahoo.fr
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