
Monde : SAHARA OCCIDENTAL Une organisation espagnole appelle M. Zapatero à "appuyer sans réserve" les résolutions de l'ONU
La Coordination des associations espagnoles de solidarité avec le peuple sahraoui (CEAS-Sahara) a appelé hier le président du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, à "appuyer sans réserve les résolutions des Nations-Unies" sur le Sahara occidental durant la réunion de haut niveau hispano-marocaine qui se tiendra à Rabat les 5 et 6 mars. Dans un communiqué rendu public à cette occasion, la CEASSahara a relevé que le "plan d’autonomie" marocain sur le Sahara occidental "prétend légitimer l’occupation illégale" du territoire et souligné à l’attention de M. Zapatero que les relations entre l’Espagne et le Maroc "ne peuvent être construites au détriment de la légalité internationale". "L’exigence du Maroc à l’”Espagne d’oublier les Sahraouis en contrepartie de l’établissement de bonnes relations de voisinage signifie soumettre notre gouvernement à un chantage inacceptable et constituerait un signe de faiblesse et une concession qui supposerait une trahison envers la partie faible", a averti l’organisation qui regroupe des centaines d’associations à travers tout le territoire espagnol. La Coordination a observé, à cet égard, que "toute solution ne prévoyant pas l’organisation d’un référendum d’autodétermination, tel qu’établi dans les résolutions des Nations-Unies, est vouée à l’échec et au blocage et augmenterait la tension politique dans la zone". "Le respect de la légalité internationale et la défense des droits légitimes du peuple sahraoui sont l’unique réponse à notre responsabilité historique" dans le conflit du Sahara occidental, a-t-elle affirmé. La Coordination a, dans ce contexte, appelé le gouvernement espagnol à "suspendre" le contrat de réarmement de l’armée marocaine et la "vente annoncée de matériel de guerre" pour une valeur de 200 millions d’euros, étant donné, a-t-elle fait remarquer, que les caractéristiques de ce matériel indiquent que l’objectif recherché est la "reprise des hostilités et l’intensification de la répression au Sahara occidental". "Nous ne devons pas renforcer un pays qui de façon réitérée et systématique a refusé de se conformer aux résolutions des Nations-Unies et qui viole les droits de l’homme au Sahara occidental", souligne le communiqué. S’agissant de ce dernier point, la Coordination a demandé à M. Zapatero de "ne pas renoncer à l’éthique" et d’exiger de ses interlocuteurs marocains le "respect des droits de l’homme au Sahara occidental, la libération immédiate de tous les prisonniers politiques sahraouis et une enquête sur le sort de plus de 500 civils sahraouis disparus et 151 prisonniers de guerre". La Coordination a enfin dénoncé la "spoliation des ressources naturelles" du peuple sahraoui à travers "l’accord de pêche illégal" entre le Maroc et l’UE, qui englobe les eaux territoriales sahraouies, "sur lesquelles, au regard du droit international, le gouvernement marocain n’exerce aucun droit d’administration". "Le gouvernement espagnol ne peut être complice des violations des droits de l’homme, ni tirer profit de l’exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, ni vendre des armes à un pays en conflit permanent avec tous ses voisins. Ce n’est pas acceptable moralement et ce n’est pas productif politiquement", a conclu la Coordination.
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