Actualités : LE 70e ANNIVERSAIRE DE LA CREATION DU PPA EST COMMEMORE
L'histoire du mouvement national mérite d'être revisitée


Soixante-dix ans après sa création, le 11 mars 1937 à Nanterre (France), l’histoire du Parti du peuple algérien (PPA), voire celle du mouvement national, mérite d’être réécrite, au regard des zones d’ombre qui persistent encore. C’est ce que des militants du PPA, participants hier au Centre de presse d’ El Moudjahid, à une conférence organisée par l’Association Mechâal Echahid et animée par le militant nationaliste et historien, Zohir Ihadadene, ont laissé entendre.
Sous l’intitulé “Le PPA et la préservation de l’identité nationale”, le laïus de l’historien Zohir Ihadadene a retracé “objectivement” et “factuellement” la genèse de ce parti populaire, continuateur organiquement et idéologiquement de l’œuvre du mouvement de l’Etoile Nord-africaine (ENA). Mais également le PPA en tant que matrice d’où ont émergé l’Organisation secrète, le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) et le Front de libération nationale (FLN). Le PPA ou un parti sous-tendu par la finalité de la restauration de la souveraineté de l’Algérie et de son indépendance, si possible par des moyens pacifiques tout en se préparant à l’action armée, fonctionnant sur la base de la clandestinité et d’une structuration organique pyramidale. Cela étant, les participants à cette rencontre, à travers leurs témoignages individuels, ont soulevé la méconnaissance notamment du nombre exact des militants de cette formation nationaliste et de l’identité des membres de sa direction. Toutefois, les hôtes de cette rencontre n’ont pas manqué de mettre en avant la discipline et le militantisme sincère et actif des adhérents du PPA, en dépit de la répression qu’ils subissaient. Des zones d’ombre qui ont trait aussi à la place de l’Association des ulémas algériens dans le mouvement nationaliste, classée parmi les tenants de l’ “assimilation” à la France et de l’égalité des droits, une tendance en vogue à ce moment et que la création du PPA, sous la férule de Messali Hadj, a voulu justement contrecarrer. Un classement néanmoins erroné selon Cheikh Abderrahmane Chibane qui a précisé que l’association avait à cœur l’indépendance de l’Algérie mais elle ne pouvait réaliser cet objectif, les conditions de maturité du peuple et du contexte international propice à la lutte armée n’étant pas réunies. Cette conférence a soulevé également la nécessité de revisiter le rôle éminemment important du défunt Messali Hadj, fondateur de l’ENA et du PPA, dans la dynamique nationaliste. En dépit de la propension de ce leader du mouvement national au “zaïmisme” et du fait qu’il a manqué d’infaillibilité même s’il a été parmi les tenants pionniers de l’indépendance, un rôle qui doit ce faisant être reconsidéré selon les hôtes d’ El Moudjahid. Car, sans Messali Hadj et son action, la guerre de Libération aurait-elle eu lieu, voire l’Histoire de l’Algérie aura-t-elle été la même ?
Chérif Bennaceur



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/03/11/article.php?sid=50673&cid=2