P�riscoop : BAZOOKA
Grattez le vernis (2 et fin)
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Les �notables� sortent de l�ombre chaque fois que ce compromis est menac� localement, assumant en plein jour le r�le qu�ils jouent constamment dans l�ombre pour construire �la paix sociale�, n�cessaire au pouvoir, et �laborer d�autres compromis savants � l��chelle nationale. La mission r�elle des walis est de maintenir ces �quilibres et cette stabilit� entre projet routier et projet scolaire, projet de polyclinique et r�glement � l�amiable des conflits entre terres de parcours et terres de labours des tribus, comme cela s�est produit r�cemment dans plusieurs r�gions du pays.
Le pouvoir central sait tout cela et il maintient la repr�sentation locale dans un r�le de figuration pour laisser aux walis l�essentiel du pouvoir et des d�cisions. Tout l�art de la politique � l�alg�rienne est l�. La fraude et le bourrage des urnes, si scandaleux en soi, font partie de ce compromis, les quotas, s�ils existent, �tant n�goci�s autant � la base qu�au sommet et ne provoquent de ce fait nulle contestation s�rieuse. Seul le FIS a �t� capable de menacer ce type de �gouvernance� en proposant un autre Etat-providence capable de r�pondre � tous les besoins de la soci�t�. Les raccourcis dans l�analyse ont ferm� toute possibilit� de comprendre ce qui s�est pass� et comment sa r�ussite a �t� possible malgr� la mort promise � une bonne partie de ce peuple. Les analyses des �d�mocrates � reposent finalement sur la fiction d�un Etat moderne, fond� sur l�autonomie de l�individu lib�r� des liens de la tribu par une �conomie moderne o� la cat�gorie professionnelle (ouvrier, paysan, commer�ant, patron, etc.) devient la r�f�rence de l�appartenance sociale alors que nous avons affaire � un Etat-nation paradoxalement pr�capitaliste. Le secret de la long�vit� politique du FLN repose, en partie, sur ces causes plus que sur celles de la fraude. Aucune opposition ne pourra l��branler si elle ne se montre pas capable d�offrir au peuple la garantie d�approfondir ses �acquis� pratiques. La t�che historique de construire un Etatnation capable d�assurer la mobilit� et l�ascension sociale � tous n�est pas achev�e. Elle reste la promesse fondamentale du FLN face � la proclamation de valeurs dont les gens ne voient pas tr�s bien la port�e pratique et la per�oivent plut�t comme une menace. Les d�mocrates sont-ils en mesure de prendre la distance n�cessaire � ce type de questionnements et se lib�rer d�un discours qui n�est au fond que celui de l�identit� de leur groupe social pour s��lever � la hauteur th�orique et politique de la consolidation d�un Etat-nation ind�pendant avec les bases industrielles et �conomiques qui nous sortiront progressivement de la semi-f�odalit� ? Rien n�est moins s�r.
M. B.

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