Monde : PAKISTAN
Le pr�sident de la Cour supr�me conteste son limogeage


D�mis de ses fonctions vendredi, le pr�sident de la Cour supr�me du Pakistan a affirm� hier sa volont� de contester cette d�cision, tandis que dans tout le pays les protestations se multipliaient contre son limogeage par le pr�sident Pervez Musharraf. En fonction depuis l'�t� 2005, le juge Iftikhar Mohammad Chaudhry est arriv� en convoi judiciaire � la Cour supr�me pour y �tre entendu par le Conseil judiciaire sup�rieur (CJS) apr�s son limogeage pour "inconduite et abus d'autorit�".
Devant la Cour supr�me, quelque deux cents avocats et personnalit�s d'opposition se sont heurt�s aux forces de l'ordre � l'arriv�e du premier magistrat du pays. "Je ne d�missionnerai pas", a affirm� le juge Chaudhry en r�clamant que son audition devant les cinq membres du CJS, l'autorit� supr�me en mati�re de justice au Pakistan, soit publique. "Je vais contester cette d�cision et je veux que cela soit un proc�s public", a-t-il affirm� � ses proches, tandis que les journalistes �taient gard�s � distance par des forces de l'ordre renforc�es. Dans sa d�claration au CJS, dont l'AFP a obtenu une copie, le juge Chaudhry a d�nonc� son limogeage comme "contraire � la Constitution". Le magistrat a �galement affirm� que depuis vendredi il avait �t� "d�tenu" en isolement total par les forces de s�curit� � son domicile avec sa famille. Certains t�moignages � charge de membres du personnel de la Cour supr�me ont �t� extorqu�s par la contrainte par les forces de s�curit� et des dossiers priv�s ont �t� transmis aux services de renseignement, a-t-il assur�. L'audience a dur� une heure et demie avant d'�tre ajourn�e � vendredi. Devant la Cour supr�me, une manifestation �tait conduite par divers leaders de l'opposition, dont Qazi Hussain Ahmed, le leader de la coalition islamiste Muttahida Majlis-e-Amal (MMA) et l'ancien h�ros du cricket pakistanais Imran Khan, pr�sident du parti Tehreeke- Insaf. Le ministre de l'Information Mohammad Ali Durrani a pour sa part demand� � l'opposition de "ne pas politiser l'affaire" et a soutenu que le gouvernement traitait ce dossier en accord avec la loi et la constitution. L'organisation am�ricaine de d�fense des droits de l'homme Human Rights Watch (HRW) a estim� que le limogeage du pr�sident de la Cour supr�me avait ouvert une crise constitutionnelle. "Le gouvernement pakistanais doit permettre au juge Chaudhry une audition publique et juste et lui offrir l'opportunit� d'�tudier les accusations port�es contre lui et de b�n�ficier d'un conseil juridique", a estim� Ali Dayan Hasan, chercheur de HRW pour l'Asie du Sud en redoutant un "d�ni de justice". Pour la seconde journ�e cons�cutive, les avocats pakistanais ont observ� hier une journ�e de gr�ve g�n�rale et organis� plusieurs manifestations dans les plus grandes villes du pays. Le juge Chaudhry, 58 ans, s'�tait plac� dans le collimateur du pouvoir l'�t� dernier en annulant la privatisation du premier groupe sid�rurgique national. Selon divers observateurs, il avait �galement pris des positions fermes dans des dossiers de personnes port�es disparues et suppos�es arr�t�es par les forces de s�curit� pakistanaises. Son limogeage intervient �galement � quelques mois des �lections pr�sidentielles et parlementaires pr�vues fin 2007 et d'un possible d�bat constitutionnel sur la possibilit� pour le g�n�ral Musharraf d'�tre �ventuellement r��lu par l'actuelle Assembl�e avant sa dissolution.

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