P�riscoop : BAZOOKA
D�ficits et pesanteurs
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
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La persistance du patriarcat, de son id�ologie, de sa culture, de ses tabous ne peut cacher le lent travail de sape de ses bases depuis la guerre de Lib�ration. Cette derni�re a compl�tement d�truit l�expression et les appareils politiques de la f�odalit� : elle a lamin� le syst�me des ca�ds et des bachaghas. C�est une avanc�e historique inestimable, extraordinaire. C�est bien le contenu social le plus manifeste de la lutte anti-coloniale : la liquidation du pouvoir f�odal.
On ne comprendrait aucun des progr�s ult�rieurs de l�Alg�rie, notamment dans le monde rural, si on ne retient pas ce fait. Il ne restait au patriarcat de force que sa fonction sociale, la fonction politique �tait assum�e par le FLN dans ses diff�rentes tendances contradictoires. Le r�sultat est aujourd�hui patent : il existe une masse de fonctionnaires attach�s aux services publics de l�enseignement, de la sant� ; un secteur industriel public et priv�, menac�s par les orientations ultralib�rales du moment, et ses ouvriers, ses techniciens et ses ing�nieurs ; il existe une remarquable mixit� sociale dans tous les secteurs d�activit� : magistrature, enseignement, sant�, administration ; le couple nucl�aire est en passe de devenir la r�gle dans les grandes villes m�me si le choix de l��pouse demeure massivement soumis aux parents. Alors, pourquoi ces nouvelles r�alit�s sociales trouvent-elles leur expression au niveau de la culture et peinent � la trouver dans la politique ? Pourquoi leur champ de repr�sentation reste r�fractaire aux discours du �p�le d�mocratique� cens� fournir les nouveaux r�f�rents de ce nouveau mode de vie ? Nous avons bien vu que l�int�grisme a su r�pondre aux attentes de tous ceux qui �taient effray�s par ces changements en d�veloppant un discours du retour aux sources et en focalisant sur le nouveau r�le social des femmes. Or, ils vont �chouer. Cette soci�t�, dans ses deux composantes patriarcale et moderne, rurale et citadine, va mettre en �chec le terrorisme, c'est-�-dire la forme ultime de l�int�grisme. Elle ouvre ainsi la voie � de nouvelles avanc�es, contrari�es par des pesanteurs multiples, frein�es par l�absence d�une pratique et d�un discours politiques capables de l�aider � parachever le long processus engag� par la guerre de Lib�ration pour donner � tous le droit au travail, � l��ducation, � la sant�, au logement, � la culture remis en cause ouvertement par les �r�formes� des tenants du n�olib�ralisme. A moins que le �p�le d�mocratique� ne partage avec les n�o-lib�raux l�illusion que ces �r�formes� nous �moderniseraient � en nous mondialisant sous la f�rule de la finance internationale.
M. B.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/03/14/article.php?sid=50832&cid=3