R�gions Centre : COUR DE BEJAIA/JOURNEE D'ETUDE SUR LES STUPEFIANTS
La pr�vention avant la r�pression


Le Palais de justice de B�ja�a s�est av�r� trop exigu, jeudi dernier, pour contenir une affluence record, venue de tous les horizons afin de participer � une journ�e d��tude et de d�bats sur les stup�fiants, organis�e par les autorit�s judiciaires. Le fl�au est tellement grave et mena�ant, qu�il a attir� beaucoup de monde, passant d�une simple m�re au foyer, du policier jusqu�au premier responsable de l�administration, en l�occurrence M. Fatmi, wali de B�ja�a.
Le ph�nom�ne est pass� en revue pendant plusieurs heures, par les sp�cialistes de la m�decine, de la psychologie, de la sociologie et de justice, et ce, dans une parfaite communion. �Tout le monde est concern� par ce ph�nom�ne et chacun de nous, quel que soit son horizon, doit collaborer dans la soci�t� pour endiguer ce fl�au qui ne cesse de prendre de l�ampleur soit ici � B�ja�a, ou ailleurs�, avait d�clar�, d�embl�e, le pr�sident de la cour de B�ja�a � l�ouverture de cette journ�e qui a port� essentiellement sur le ph�nom�ne de la drogue et les psychotropes. La wali de B�ja�a dans son intervention n�a pas manqu� de situer le danger du fl�au tout en citant les facteurs aggravants de la drogue constat�s � partir des tensions sociales cons�cutives � la crise multiforme, les effets du ch�mage et du d�s�uvrement qui frappent de plein fouet la soci�t� en g�n�ral et les jeunes en particulier. M. Lazizi, le procureur g�n�ral de B�ja�a, l�initiateur principal de cette conf�rence, dans son allocution de bienvenue, a �t� tout d�abord surpris par la grande foule venue assister � cette manifestation. Celui-ci n�a pas cach� son �motion : �Pour une journ�e aussi pluvieuse et de surcro�t de repos, vous �tes tous ici pr�sents avec nous. Croyez-moi que je suis tr�s touch�, le ph�nom�ne de la drogue qui gangr�ne nos jeunes et moins jeunes, nos quartiers, notre ville et tout notre pays et qui ne cesse d�occasionner des ravages dans les familles alg�riennes m�rite effectivement une telle importance.� �Aujourd�hui, avait-il dit, �a ne suffit pas de jeter les consommateurs ou trafiquants de drogue en prison, il est surtout important de pr�venir et de sensibiliser la soci�t� sur l�ampleur des d�g�ts qu�occasionne quotidiennement ce fl�au mondial�. M. Lazizi, avant d�expliquer les nouvelles dispositions judiciaires notamment l�article 18/04, prises par les hautes instances du pays � l�encontre du ph�nom�ne, a invit� le Dr Timizar, sp�cialiste en psychiatrie, tr�s connu dans la ville des Hammadites, � t�moigner des fatalit�s du ph�nom�ne et ses cons�quences sur la sant�. Ma�trisant parfaitement son sujet, le psychiatre a cit� plusieurs cas de d�pendance li�s aux stup�fiants et aux psychotropes, tout en passant par les diff�rentes phases de ce fl�au. �Il existe plusieurs substances de drogue et chacune a ses m�faits psychologiques. Il m�est arriv� d�ausculter une centaine de patients par jour qui d�pendent de ces drogues, le constat est plus qu�alarmant. La meilleure prise en charge de ce fl�au demeure dans la communication familiale et les campagnes de sensibilisation dans les �coles et lyc�es. La pr�vention, dira-t-il, reste le seul le moyen pour lutter contre cette gangr�ne. Il est aussi urgent que l�Etat prenne en charge la jeunesse soit en lui octroyant des chances pour le travail, soit en cr�ant des centres de loisirs et autres occupations sportives ou culturelles pour les quartiers. Aujourd�hui, le seul centre de d�sintoxication, situ� � Blida, ne pourra pas faire face au nombre important des consommateurs d�pendants de ces substances mortelles. Des cellules d��coute doivent �tres pr�sentes partout, elles sont indispensables pour sauver nos jeunes�, insistait le sp�cialiste. La majorit� des intervenants � cette conf�rence a li� les causes de ce fl�au soit au ch�mage et au manque de moyens, soit au manque de communication au sein de la cellule familiale. �L�incapacit� des parents et de la famille, de mani�re g�n�rale, � assumer leurs responsabilit�s en termes d��ducation et d�orientation, de leurs enfants est pour beaucoup. J�ai des enfants et croyez-moi que j�ignore s�ils s�adonnent � ces substances ou pas. Aujourd�hui, nous sommes incapables de parler avec eux�, t�moignera une m�re au foyer lors de cette journ�e d��tude. Au chapitre judiciaire, apr�s plusieurs questions pos�es par des m�res au foyer, des repr�sentants d�associations et avocats du barreau de B�ja�a aux conf�renciers, li�es justement aux moyens mis � la disposition pour la prise en charge de ce fl�au par l�Etat, le procureur g�n�ral a expliqu� chapitre par chapitre les nouvelles dispositions initi�es par le minist�re de la Justice concernant ce ph�nom�ne. En g�n�ral et selon M. Lazizi, les nouvelles dispositions de lois sont r�parties comme suit : les dispositions g�n�rales, la pr�vention, les proc�dures p�nales et ensuite les r�gles r�gissantes. Dans le cadre de la coop�ration internationale pour la lutte contre les stup�fiants, bien que l�Alg�rie ait sign� le trait� mondial parmi les 144 autres pays touch�s par ce fl�au, l�Office national de la lutte contre la drogue et la toxicomanie dans son rapport sur le ph�nom�ne estime que notre pays �constitue une v�ritable passerelle entre les pays producteurs de drogues, notamment le cannabis, et les march�s de consommation�.
K. Gaci

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