Culture : Emission "Choumo�-TV"
Sur un go�t d'inachev�


La sympathique �mission culturelle t�l�vis�e �Choumo� TV� (bougies de la t�l�vision) pr�sent�e r�cemment et anim�e par Djallal a d� sans doute accrocher les adeptes de la musique cha�bi en Alg�rie. Son m�rite �tant en fait de tirer de l�oubli les grandes vedettes de l�art alg�rien et de raviver en nous l�ardeur des fans et admirateurs d�antan.
En effet, le dernier num�ro en date de cette �mission �tait consacr� au ma�tre mostagan�mois du cha�bi, cheikh Ma�zouz Bouadjadj et ce, aux c�t�s d�un autre grand nom de la sc�ne artistique, le Blid�en Med Oudjdi, ancienne vedette dans le genre cher � Rabah Driassa. Ce qu�il ressort de ce genre de rencontre, c�est notamment l��motion et la nostalgie ressentie tant chez l�artiste invit� sur le plateau que chez le t�l�spectateur averti. Toujours est-il que l�animateur se doit toujours de faire l�effort de se rapprocher le plus possible de celui ou de celle qui atterrit sur un plateau de t�l�vision pour plut�t s�exprimer. Et l�, quand on a affaire � de grosses pointures de la musique alg�rienne, � l�instar de Bouadjadj, le mieux est de s�armer de suffisamment d�arguments et de questions pertinentes afin de mieux exploiter une pr�sence aussi pr�cieuse. Or, l�animateur nous aura bel et bien laiss� sur notre faim en approchant le cheikh plut�t timidement et l�essentiel des questions lui filera b�tement sous le nez. Il est clair que l��mission en question repose sur un des aspects fondamentaux de l�objectif vis� au d�part et qui a trait au c�t� nostalgique de la chose � base de sacr�s tissages d��motion et de fibre sentimentale. N�emp�che qu�on aurait voulu d�couvrir l�artiste mostagan�mois, et cela n�est malheureusement pas coutume, sous un autre angle, beaucoup plus proche de la r�alit� de son v�cu en un peu plus d�un demi-si�cle de carri�re� Cela �tant, lorsqu�on �voque cheikh Ma�zouz Bouadjadj, il nous vient tout de suite � l�esprit cette magie du verbe ancr�e en ce dernier, en d�autres termes, la prodigieuse m�moire que poss�de le cheikh et qui lui a toujours permis de tout emmagasiner en t�te sans jamais avoir eu recours � un quelconque support �crit quand il a � se produire o� que ce soit. Le cheikh a donc cette particularit� g�niale d�apprendre le texte, de le fa�onner parfois et de saisir le sens d�un mot � l�autre, d�une simple image ou m�taphore � tout un couplet. Cette immense qualit� du cheikh Bouadjadj n�a pas donc �t� mise en valeur sur le plateau, tout en �tant cens� ne pas ignorer qu�actuellement sur la sc�ne du cha�bi, le ma�tre mostagan�mois demeure l�un des rares, sinon le seul et unique chanteur cha�bi consid�r� comme le �haffadh� par excellence. Ses fans et adeptes et inconditionnels f�rus de la touche ma�zouzienne, consid�rent ainsi que leur idole aurait jusque-l� retenu en t�te pas moins de� trois cent quacidate! L�animateur Djallal avait �galement omis de mettre l�accent sur une autre vertu dont s�est depuis toujours distingu� Ma�zouz Bouadjadj, � savoir le fait qu�il s�est depuis sa tendre enfance attach� au quacide ; il n�avait � l��poque que 17 ans. Depuis, le vertuose du mandole ne chantera que le texte typique et structur� qu�il n�est gu�re ais� d�aborder chez le commun des artistes. Et puis, l�autre bavure de l��mission r�side dans l�impardonnable confusion dans laquelle l�animateur a d� inconsciemment s�emp�trer quand il citera le po�te El Maghlaoui comme r�f�rence du r�pertoire dans lequel cheikh Bouadjadj puise tout au long de sa carri�re de chanteur. Par ailleurs, l�on n�a pas eu l�adresse de faire ressortir � travers cette rencontre t�l�vis�e le rapport on ne peut plus significatif et � combien r�v�lateur de sens ou encore ce lien spirituel entre Bouadjadj et le barde de la po�sie populaire Sidi Lakhdar Benkhlouf, tous deux de la m�me r�gion, en l�occurrence le Dahra. D�ailleurs, le r�le de Meddah Ersoul qu�incarnent la plupart des chanteurs de cha�bi de Mostaganem, notamment, se rapporte � l�in�puisable r�servoir que constitue l�immense Diwan de Sidi Lakhdar. Un v�ritable oc�an de bonnes paroles et louanges � notre Proph�te et dans lequel n�est pas nageur qui veut en fait� Et c�est l� aussi que la question m�ritait d��tre pos�e, pour mieux exploiter l�autre face de Ma�zouz Bouadjadj. Ce dernier demeure parmi les plus t�m�raires avec Hadj M�hamed El Anka et sans doute quelques autres comme Hadj Menouar ou M�rizek et, actuellement, Ahmed Zeguiche � Mostaganem, � affectionner les chefs-d��uvre de Lakhdar Benkhlouf dont une quinzaine d�j� interpr�t�s dans la pure tradition d�une assimilation sans faille � l�instar de El Ouafat, El Khezna, Lou andi Nekka Sadek Nabina et d�autres. Ceci �tant et sans pour autant vouloir abonder dans le m�me sens, honorer des artistes d�envergure qui tra�nent derri�re eux toute une vie de sacr�es p�rip�ties artistiques n�cessite bien des efforts dans le fond comme dans la forme. Et il est plus que certain qu�une simple �mission ne suffit pas pour dire au moins l�essentiel surtout lorsque celle-ci concernera en une seule soir�e deux artistes � la fois� Aussi, �Choumo� Tilivisionne� nous doit-elle une sacr�e revanche et elle nous revaudra bien cela�
Sid-Ahmed Hadjar

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