Actualit�s : ABDELAZIZ BELKHADEM AU "MONDE" :
"Les journaux qui critiquent la r�conciliation doivent corriger leur ligne �ditoriale"


Les attentats qui ont frapp� Alger n�ont pas �branl� les convictions de Abdelaziz Belkhadem. Le chef du gouvernement croit dur comme fer aux �vertus� de la r�conciliation. Interview� par un journaliste du Mondesur les r�percussions de la r�cente attaque terroriste, il a pr�f�r� utilis� le terme �crimes� pour qualifier un acte qui selon ses dires ne remet pas en cause la r�conciliation, contrairement � ce qu�ont pu avancer certaines voix.
�Je sais que des journaux alg�riens relaient leurs propos, mais ces titres ne repr�sentent pas grand monde. La majorit� de l'opinion publique appuie la r�conciliation nationale. Elle l'a prouv� lors des rassemblements qui ont suivi les attentats. Si les journaux dont vous parlez �taient intelligents, ils corrigeraient leur ligne �ditoriale.� Toujours au sujet de la situation s�curitaire, il a affirm� : �Nos services sont efficaces. Peut-�tre, effectivement, avons-nous rel�ch� notre vigilance. Les terroristes en ont profit�.� Revenant sur la mise en garde adress�e par l�ambassade des Etats-Unis � Alger au sujet d��ventuels attentats, le chef du gouvernement a r�it�r� la position alg�rienne, indiquant qu��on ne peut pas approuver cette mani�re d'agir des Am�ricains. Nous, les Alg�riens, collaborons de mani�re loyale avec les autres pays pour mettre fin au terrorisme international. Si les Am�ricains d�tenaient des informations valables, ils devraient les transmettre � nos services de s�curit�. Leur geste a �t� inamical et critiquable aussi bien sur le plan diplomatique que sur celui de la morale. Mais cela n'aura pas de suite�. Abordant le volet politique, le journaliste du Mondea rebondi sur la question de la r�vision de la Constitution � laquelle Belkhadem a r�pondu en indiquant que �le chantier va �tre rouvert, apr�s les �lections l�gislatives, et il sera mis en �uvre sans tarder. Il reste � d�terminer le calendrier et la voie pour modifier la Constitution : r�f�rendum ou Parlement. Le choix appartient au chef de l'Etat et � lui seul. Au FLN, nous sommes favorables � un r�gime pr�sidentiel fort. Mais nous n'avons jamais parl� de cr�er un poste de vice-pr�sident et encore moins de l'attribuer au secr�taire g�n�ral du parti�. In�vitable, la question du trait� d�amiti� entre la France et l�Alg�rie a �t� �voqu�e et le chef du gouvernement n�a fait que rappeler la position d�j� connue de l�Alg�rie. �Nous souhaitons toujours sa signature, mais il faut se d�marquer des crimes de la France coloniale. En Alg�rie, o� la colonisation a �t� une colonisation de peuplement, nous avons eu une tentative de d�naturation de tout un peuple. Lors de la c�l�bration du centi�me anniversaire de la conqu�te de l'Alg�rie, on parlait d'une "Alg�rie chr�tienne". Vous savez, moi, �tant enfant, j'ai appris l'arabe comme langue �trang�re. La colonisation a �t� abominable. On ne peut pas se contenter de gestes symboliques pour la condamner. Il faut que ce soit �crit noir sur blanc. Parce qu'un �crit, cela reste�, a dit Belkhadem avant d�ajouter : �Nous gardons en m�moire tout ce qui a �t� dit en France. Nous n'avons rien oubli� et, pour nous, on ne peut pas parler d'"aspect positif" de la colonisation. Pr�tendre le contraire, c'est dire des insanit�s. Il ne sert � rien d'en rajouter. Les Fran�ais sont libres de mener la politique qu'ils souhaitent. Mais que l'on ne compte pas sur nous pour nous taire d�s lors qu'il s'agit de porter un jugement sur une trag�die que nous avons v�cue. Nous ne pouvons pas rester silencieux.�
N. I.

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