Actualit�s : SOMMET UE/RUSSIE
Le soldat de Bronze et le g�ant du gaz
De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari


En d�pla�ant du centre de Talinn vers le cimeti�re militaire de la ville un monument d�di� � la m�moire des soldats sovi�tiques qui ont lib�r� le pays, l�Estonie a mis le feu aux poudres. Ce geste inamical, gratuit et, surtout, insens�, a agi comme un r�v�lateur sur l�ensemble des relations entre l�Union europ�enne et la Russie. Au-del� de son soutien, somme toute que de circonstance, � l�Estonie dans cette crise, Bruxelles a, cependant, voulu, tr�s vite, faire tomber la tension.
Que p�se, en effet, l�Estonie dans la balance par rapport au g�ant russe ? Pour autant, et m�me si Talinn a appris � ses d�pens que l�on ne s�aventure pas, comme �a, sur les terrains mouvants de la r�vision de l�histoire sans assurer ses arri�res, la relation entre la Russie et l�Union europ�enne a du plomb dans l�aile depuis pas mal de temps d�j�. Le soldat de Bronze sovi�tique de Talinn a �t� le facteur d�clenchant des hostilit�s. Il n�en est pas la cause. Frank- Walter Steinmeier, ministre allemand des Affaires �trang�res dont le pays assure la pr�sidence de l�UE, le sait parfaitement, lui qui s�est envol� vers Moscou, hier, pour tenter de sauver ce qui peut encore l��tre du sommet UERussie de jeudi et vendredi prochains � Samara, sur les rives de la Volga. Si le pr�sident russe, Poutine, doit, effectivement, le recevoir � Novo Ogarevo (Moscou) c�est pour lui signifier que de partenariat entre les deux entit�s, il n�en sera pas question. Le repr�sentant sp�cial de Poutine aupr�s de l�UE a, d�ores et d�j�, balay� d�un revers de main ce v�u europ�en �si le partenariat est �voqu�, ce ne sera qu�en passant��. Plus loin, il affirmera son propos �discuter du partenariat n�a pas de sens, si nous ne pouvons entamer des n�gociations�. La partie russe forte de sa pointure de fournisseur �nerg�tique essentiel de l�UE ne veut pas c�der sur des questions qu�elle consid�re secondaires, sans importance (veto sur la vente de la viande polonaise en Russie, entre autres). La position �nerg�tique dominante de la Russie a encore pris de la �bouteille� la semaine derni�re par la signature d�un faramineux contrat entre la Russie et le Turkmenistan. Cette brillante op�ration politico-�conomique, r�alis�e par Poutine, risque fort de peser lourd dans les discussions entre Moscou et Bruxelles et ce, � partir de demain. La Lituanie, un autre pays balte, ex- R�publique sovi�tique et actuel membre de l�UE, en conna�t un bout, elle qui vient de se voir couper les vannes du gaz russe � cause de sa turbulence. Le relex allemand lui-m�me semble r�sign� � la perspective de l��chec du prochain sommet. A la veille de son d�part vers Moscou, il a d�clar� � la presse allemande et europ�enne : ��a sera un sommet difficile� Dans les moments difficiles, c�est d�autant plus important de se parler...� Dans ce bras de fer, la Russie part largement favorite du fait de sa puissance �nerg�tique et de l�hypocrisie des 27. Preuve de cette hypocrisie : l�Allemagne qui pr�side actuellement l�UE n�est pas du tout convaincue que la Pologne, l�Estonie ou la Lituanie ont raison face � Moscou. Poutine le sait et attend, patiemment, que Bruxelles somme Varsovie, Talinn et Vilnious d�abdiquer�
A. M.

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