Régions Centre : TIGZIRT-SUR-MER
Validation officielle de 124 savoirs artisanaux


Comme prévue par la convention signée entre la direction de la formation professionnelle, celle des PME-PMI ainsi que l’artisanat, c’est dans l’enceinte du CFPA de Tigzirt et en présence de nombreuses personnalités locales et régionales qu’a eu lieu officiellement la remise, aux jeunes issus de trois daïras, à savoir Tigzirt, Ouaguenoun et Makouda, de 124 attestations de qualifications artisanales, dans la matinée de lundi dernier.
Les candidats auréolés de succès ont subi des tests de qualification dans les ateliers de l’infrastructure sous le regard minutieux des enseignants. Ainsi, la validation officielle de ce savoir manuel, souvent acquis dans des ateliers familiaux et non déclarés, constitue en soit un soutien sans précédent au réveil de l’artisanat. L’attestation dont ont bénéficié les ouvriers qualifiés leur permettra d’établir des cartes d’artisans et créer ensuite leurs propres entreprises. Par ailleurs, pour ce qui est de la mosaïque des métiers, elle se compose à 50% des travaux de maçonnerie comme les maçons, les carreleurs et plâtriers ou encore faïenciers dont la demande ne cesse d’accroître sur le marché du travail actuellement. Dans son intervention, le chef de daïra de Tigzirt a mis l’accent sur “l’importance de la sensibilisation des jeunes ayant un savoir-faire à venir saisir cette occasion de valider officiellement leurs qualifications, ce qui leur ouvrira les portes du monde du travail”. De son côté, la directrice de la formation professionnelle de Tizi- Ouzou, Mme Guendoud, constate devant l’assistance nombreuse que “des chantiers sont à l’arrêt à cause du manque des ouvriers qualifiés. Ces métiers doivent reprendre leur place dans le milieu professionnel. Notre pays aura des besoins énormes dans les 50 prochaines années pour réaliser tous les chantiers programmés dans le logement et les infrastructures”. Le maire de la ville balnéaire Ighilhriz assène une autre vérité. D’après ce responsable, les entrepreneurs lui posent comme condition “à la réalisation des projets dans les délais impartis la procuration d’ouvriers qualifiés”. Dans un registre plus nuancé et plus universel, le message de Meradi Salah, président de la commission environnement de la wilaya, aux futurs créateurs d’entreprises s’appuie “sur la recherche de l’identité kabyle qui est aussi le moyen de s’en sortir avec ses propres moyens en exploitant toutes les potentialités de la région comme le tourisme, avec les 80 km de côtes et ses 38% de couvert forestier”. “En plus de la labellisation des produits du terroir, réussir c’est aussi copier les modèles étrangers”. Le porte-parole de l’APW a cité l’exemple du district industriel italien et sa multinationale du textile qui garde ses parts du marché mondiale en dépit du déferlement des produits chinois. “Il s’agit de l’usine de prêt-à-porter Benetton qui emploie quelque 2 000 artisans siciliens”. Le directeur de l’artisanat a, quant à lui, exhorté “les futurs investisseurs, qui peuvent bénéficier du soutien de l’Etat plafonné à 100 000 DA, à s’organiser en association pour faire aboutir rapidement leurs doléances vis-à-vis des autorités, mieux se défendre et pouvoir réguler les prix d’approvisionnement chez les mêmes fournisseurs”. Enfin, à signaler, que dans sa nouvelle orientation qui tente de redynamiser les métiers manuels, la direction de la formation professionnelle de Tizi-Ouzou qui a déjà atteint 65% de ses programmes dans le chapitre a déjà validé le savoir-faire de 57 artisans bijoutiers dans les Beni-Yenni et “compte aussi organiser une deuxième session au niveau de Tigzirt en octobre prochain”, conclut un enseignant de l’établissement.
M. G.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/05/23/article.php?sid=53932&cid=23