P�riscoop : BAZOOKA
Encore moins de d�mocratie
PAR MOHAMED BOUHAMIDI
mbouhamidi2001@yahoo.fr


Nous attendions le d�bat contradictoire avant la tenue des l�gislatives pour comparer les programmes et les propositions et pour voter dans un pays enfin r�concili� avec la confrontation pacifique des id�es. Ce d�bat est arriv� apr�s les l�gislatives, il fut s�lectif et pas tr�s contradictoire. En tout cas, le fait est notable et je crois bien unique depuis les ann�es folles de 1990 et 1991 sous le gouvernement Hamrouche.
Cette initiative confirme que le niveau d�abstention a perturb� le pouvoir. Nous avons compris en gros que pour les trois chefs de parti, cette abstention d�livrait un message mais pas forc�ment politique du point de vue du FLN puisque la popularit� du pr�sident reste indiscutable, tr�s politique mais � propos des orientations �conomiques pour Louisa Hanoune, un message � prendre au s�rieux mais pas dangereux pour les institutions selon Ouyahia. Bref, il fallait � la fois admettre la force du message, le cadrer et donc lui enlever toute nocivit� pour le r�gime et le distinguer du�boycott pr�n� par quelques forces politiques, ce qui ne fut pas difficile ; ces forces restant les seules � �tre convaincues d�avoir eu un impact. Tout le monde peut sp�culer sur l�absence de Soltani � ce d�bat mais quel sens aurait-il eu s�il s��tait d�roul� entre les trois comp�res de la coalition m�me avec la pr�sence de Louisa Hanoune ; � trois contre une, la formule se serait retourn�e contre le pouvoir. Vous imaginez ais�ment que le pouvoir a d� �tudier toutes les facettes de la formule. En gros et en apparence, ce d�bat tournait autour du sens de l�abstention. Cet aspect est indubitable et les trois ont peut-�tre convaincu les �lecteurs que le message a �t� re�u, qu�il sera compris, que sa lecture va continuer pour sa bonne compr�hension et que tout compte fait, l�APN sortie de ces urnes est l�gitime. Ils ont bien jou� sur les mots : s�il est l�gal aux yeux des textes, elle est, par contre tr�s peu l�gitime. Mais la r�alit� du d�bat se situait sur un tout autre terrain : ces chefs de parti reconnaissent que la corruption a atteint le fonctionnement des partis, que des candidats ach�tent leurs places dans les listes �lectorales, que la pl�thore de petits partis, qui soutiennent toujours le pr�sident en place, a transform� leurs agr�ments en rente. Le petit peuple le savait, lui, depuis longtemps. Et au nom de ce constat tout � la charge du pouvoir, il nous annonce une r�vision de la loi sur les partis qui va les laminer. L�abstention les conduit � proposer moins de d�mocratie, moins de possibilit�s d�organisation pour le peuple, plus de monopole pour eux �m�mes.
M. B.

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