Dans son �ditorial, Jean Daniel a affirm� que la presse alg�rienne est la plus libre du monde arabe. Il n�est pas le seul � avancer avec assurance une telle affirmation. Nos dirigeants et bien d�autres observateurs, reportables politiques, diplomates de passage et quelques autres encore disent la m�me chose. Il est temps de rappeler � tous un fait et une r�gle. D�abord, la r�gle : �tre la presse la plus libre d�un monde arabe particuli�rement ferm� � la libert� d�expression n�est pas une r�f�rence.
e plus libre des prisonniers reste un prisonnier et il aurait �t� plus juste pour des avocats imp�nitents des droits de l�homme, de la libert� d�expression et de la d�mocratie de jauger � l�aune des normes universelles les diff�rents statuts des presses � travers le monde. Notre ambition minimum et pour l�honneur de notre pays, au-del� de l�offense faite � la presse arabe par ces observateurs, est d��tre � la mesure de notre temps et des r�gles universelles. Le fait ensuite : la presse la plus libre du monde arabe est la presse libanaise. Les observateurs oublient ce fait pour une raison tr�s simple : la presse est libre selon ces normes universelles. Elle n�est pas la plus libre du monde arabe ; elle est libre tout simplement et �tant dans les standards universels elle n�est plus qualifiable par un caract�re particulier, arabe, africain, ou autre. C�est pour cela que tout le monde oublie de nous comparer � cette �presse arabe�. Nous qualifier de presse la plus libre du monde arabe rel�ve de l�inexactitude et de la condescendance. Commen�ons par l�inexactitude : Jean Daniel parle de la seule presse �crite, et dans la presse �crite, des titres critiques. Personne ne peut avancer cette affirmation pour les m�dias lourds, et de ce point de vue, les t�l�s satellitaires arabes nous d�passent de loin, de tr�s loin. Terminons par le racisme : on nous dit, de l�ext�rieur, notre bonheur ��tre la presse la plus libre, etc�, comme si nous n��tions pas en mesure de pr�tendre au m�me statut �sup�rieur � de la presse occidentale. Laissez-nous la faiblesse de vouloir pour notre pays un autre statut, d�autres ambitions et d�autres r�ves
M. B.

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