Actualit�s : COLLOQUE INTERNATIONAL SUR L'IMMIGRATION
L'immigr� : l'absent pr�sent


�Les 26 immigrants africains, secourus en M�diterran�e par un navire de p�che espagnol et transf�r�s sur un bateau espagnol des secours en mer, ont d�barqu� hier sur le port de Tarragone (nord-est de l'Espagne)�, a constat� un photographe de l'AFP. Ils sont arriv�s peu avant 12h00 GMT et ont �t� pris en charge par la Croix- Rouge�� �Les corps de 18 �migrants clandestins ont �t� rep�ch�s vendredi dernier au large de Malte par une fr�gate de la marine fran�aise. Ils doivent �tre d�barqu�s � Toulon (sud-est de la France)�, a rapport� l�AFP. Ces deux informations rapport�es, hier, par l�Agence fran�aise de presse ne sont pas class�es comme faits divers.
Ce sont des faits courants, signal�s chaque jour sur une c�te de la M�diterran�e, illustrant le mouvement migratoire sur ce bassin. Des dizaines d�Africains sont rep�ch�s tous les jours en mer. Certains ont la vie sauve et d�autres y laissent leur souffle en mer, essayant de fuir un quotidien dur pour un eldorado meilleur, un r�ve inaccessible. Les Alg�riens sont nombreux � projeter �l�immigration�. Ceux qui �chouent d�atteindre ce but en souffrent et ceux qui r�ussissent le pari en souffrent �galement. Quelles solutions trouver pour att�nuer ces multiples souffrances et quels sont les m�canismes � adopter pour les cons�quences de l��migration ne soient plus aussi destructrices de l��tre humain ? Cette probl�matique est le th�me d�un colloque de trois jours dont les travaux ont d�but� hier, � l�initiative du Centre national de recherches pr�historiques, anthropologiques et historiques (CNRPAH). Plac� en hommage � l��minent sociologue alg�rien Abdelmalek Sayad, sp�cialiste du d�racinement et de l��migration, ce colloque a r�uni une panoplie d'universitaires chercheurs alg�riens et �trangers, pour �voquer diff�rents th�mes relatifs au mouvement migratoire et ses nouvelles cons�quences ainsi que les motivations objectives et subjectives qui aiguillonnent les projets d'�migration. �Moi quand je pars, je suis pr�sent ailleurs, absent ici�, cette phrase prononc�e par le pr�sident du colloque M. Kamel Chachoua, sociologue � l�universit� d�Aix-en- Provence, est significative de la souffrance endur�e par les communaut�s immigr�es. Il a appel� cela par l�anthropologie de l�absence, qui veut amplement dire aussi la double absence et la double pr�sence de la vie de la personne immigr�e. M. Chachoua estime que l�Alg�rie est devenue un v�ritable laboratoire de l�immigration et de l��migration, de par son histoire marqu�e par l�occupation, les d�placements, d�exode, l�exil, l�asile. La nouveaut� pour le sociologue est que l�Alg�rie se situe � pr�sent comme un pays de l��migration. Des milliers d�Africains choisissent l�Alg�rie, vu sa proximit� avec la M�diterran�e, comme destination de passage et parfois finale (d�installation). Sauf que les autorit�s ne voient pas venir ce ph�nom�ne et ne pr�te aucune attention � cette nouvelle forme d�immigration. Jusqu�� pr�sent effectivement, les Etats du Bassin m�diterran�en traitent la question de l�immigration dans la direction sud-nord mais jamais sud-sud. Organisation de l�immigration : l�urgence des sans-papiers Par ailleurs, M. Pierre Henry, directeur g�n�ral France Terre d�Asile a approfondi son analyse sur les migrations et leur enjeu euro-m�diterran�en. M. Henry lance une nouvelle vision de l�immigration qui sera vas�e, selon lui, sur le respect et la d�fense des droits humains. Partageant une histoire et une culture communes, les pays de la M�diterran�e, doivent songer, d�apr�s notre interlocuteur, � trouver une v�ritable politique d�immigration qui ne serait pas fond�e sur les conflits et l�ins�curit�. �Ce qui est commun dans les politiques migratoires europ�ennes, c�est le blocage des fronti�res�, a-t-il pr�cis�. M. Henry pr�conise pour sa part la mise en place d�une organisation de l�immigration. Une organisation qui passerait, selon lui, par la concr�tisation des accords avec les pays de l��migration afin que les droits des personnes ne soient pas bafou�s. �Les contrats de travail, l�immigration altern�e, le transfert des connaissances, toutes ces questions doivent �tre mises noir sur blanc afin que la personne ne soit pas sacrifi�e et surtout que le principe de l�immigration ne devient pas une spoliation des ressources humaines des pays du Sud par ceux du Nord�, a-t-il soulign�. Le conf�rencier ne cache pas son improbation de la formulation de �l�immigration choisie� utilis�e par le pr�sident fran�ais Nicolas Sarkozy lors de sa campagne pr�sidentielle. Si une formule devait exister, �a serait celle, dit-il, �d�une immigration d�int�r�ts partag�s �. �voquant dans la lanc�e, cette politique fran�aise de l�immigration et notamment les toutes derni�res lois sur le regroupement familial, M. Henry a signal� que celle-ci concerne uniquement 19 309 personnes en France, dont 3 600 Alg�riens (2005). Notre interlocuteur se demande est-ce que le probl�me de l�immigration est d�finie par cette frange tr�s minoritaire de la soci�t�. Il revient cependant sur la question de l�immigration clandestine qui constitue une v�ritable probl�matique. �3 � 5 millions de personnes en France sont sans papiers. Il est urgent aujourd�hui de prendre des mesures, � titre exceptionnel, pour la r�gularisation des sans-papiers�, dit-il en ajoutant qu�une �telle d�cision permettrait � ces gens de s�installer dans leur pays d�accueil pour att�nuer leurs souffrances�.
Rosa Mansouri

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable