
Été : PLAGE "CASINO" A JIJEL Les "pieds dans l'eau" en plein centre-ville
La plage “casino”, dans le centre de Jijel, demeure le lieu de prédilection des estivants, du fait qu’elle est l’unique plage située en plein cœur de la ville prise d’assaut par les estivants aussi bien locaux que venus d’autres wilayas du pays, pour y goûter les bienfaits de la mer conjugués aux rayons du soleil de juillet et d’août. Chaque saison estivale, cette portion du littoral, appelée également plage “Kotama” en raison de sa proximité d’un établissement hôtelier portant le même nom – prêté à une tribu qui a régné au 9ème siècle avant de s’établir au Caire pour fonder l’actuelle capitale d’Egypte – est parsemée de nombreux parasols, tentes, chaises et autres abris pour prémunir les estivants des dards du soleil. Une dizaine de kiosques, construits il y a deux années, offrent quelques prestations le long de la route qui borde la plage : pizzas, brochettes, grillades, et autres amuse-gueules. Des commerces informels, disséminés tout au long de la plage qui débute du nouveau port de Boudis jusqu’à un banc de rochers à fleur d’eau, non loin d’une station de traitement des eaux, ont pris place depuis le début de la saison estivale, permettant à des jeunes de se faire un peu d’argent de poche. Des produits artisanaux, de fabrication locale ou étrangère et une foultitude de bibelots sont disponibles sur cette placette où des enceintes acoustiques géantes diffusent de la musique à longueur de soirée. Les revendeurs de cassettes audio et de disques compact (CD) sont légion et agissent, en toute impunité, au détriment du voisinage qui ne sait plus à quel saint se vouer, mais qui semble, malgré tout, faire “contre mauvaise fortune, bon cœur”. Cet été, la plage du Casino a retrouvé le désormais vendeur de thé à la criée, venu des environs de Touggourt. “la tey, la tey à.” (le thé, le thé), le jeune homme, portant un “seroual” ample et coiffé d'un turban, est vite repéré grâce à sa voix et à son ustensile contenant une boisson succulente préparée à la manière des gens du Grand Sud algérien. Le plan d’eau de la plage est envahi dès les premières heures de la journée par les baigneurs. Plage populaire, même du temps où elle était polluée par les eaux provenant d’un oued mitoyen, aujourd’hui calibré et contrôlé grâce à une station, “le casino” est privilégié par une longue promenade qui connaît un mouvement incessant de va et vient des promeneurs. Les familles, originaires d’autres régions, préfèrent ces lieux, pour notamment la sécurité, la proximité de la ville et des magasins d’alimentation. La circulation sur la route qui longe cette portion du littoral a été réglementée récemment : un panneau de sens interdit oblige les véhicules à emprunter un autre accès pour y stationner. Des agents de police sont en faction, surtout en fin d’après-midi avec le commencement du “mouvement” des piétons, des véhicules et des motos avec leurs pétarades d’enfer. Cet endroit est aussi incontournable pour les cortèges de mariées avec d’interminables concerts de klaxons. Cette plage est également dotée de postes de surveillance de la Protection civile et de la Sûreté. Une grande tour d’observation, installée par la Protection civile, permet aux agents de surveillance de contrôler sur un large rayon d’action les baigneurs téméraires qui ne craignent pas de s’aventurer au loin. En dépit des panneaux indicateurs, fanions et autres dispositifs pour sensibiliser et informer les estivants, nombre d’entre eux font fi de ces “rappels à l’ordre”. Des jeunes baigneurs ont encore un penchant pour les blocs de protection du port pour des plongeons qui, dans certains cas, s’achèvent avec une fausse note : des blessures quand ce ne sont pas des décès accidentels. Dans ce décor qui semble immuable depuis la nuit des temps, le plan d’eau et la ligne d’horizon de cette plage sont un tableau de maître qui a inspiré “moult” peintres et photographes immortalisant la nature. Des barques, des bateaux de pêche ainsi que des planches à voile aux couleurs bigarrées où des pédalos et autres jets ski offrent un spectacle que l’œil, amoureux de la nature, ne peut esquiver, même par mauvais temps, tant le cadre agréable continue de subjuguer l’esprit humain. “C’est le meilleur endroit de la ville de Jijel”, a confié à l’APS, un citoyen rencontré en famille, regrettant toutefois, quelque peu, la relative insalubrité des lieux et la pollution sonore provenant des enceintes acoustiques aux décibels dépassant tout entendement. APS
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