
Culture : NEIRA DALICHAOUCH LAUREATE DU PRIX LOUIS-GUILLOUX Pour la raison déraisonnée !
Neira Dalichaouch a presque 16 ans et déjà un roman programmé aux éditions Gallimard. Jeune Algérienne vivant en Algérie, elle a participé, à partir de son lycée Alexandre- Dumas, au concours annuel du prix littéraire Louis-Guilloux des jeunes, catégorie étrangers. Le thème de la nouvelle retenue pour cette année est “Le sang noir”. Neira Dalichaouch a été primée pour sa nouvelle intitulée la Raison déraisonnée. Elle a fait le voyage jusqu’à Saint- Brieuc (Côtes d’Armor) à l’occasion d’une cérémonie organisée par la mai son Louis- Guilloux où elle a reçu les compliments du jury, un chèque de 300 euros et un lot de livres. Une étincelle a brillé très fort pour la jeune fille ce jour-là. Une lueur d’espoir probablement qui éclairera son chemin d’écriture jusqu’à l’édition de son premier ouvrage. Un rêve s’est déjà accompli, reste toute la magie d’un univers à explorer encore dans le futur. Le point de départ. Pour cette jeune lycéenne en seconde année, tout a commencé le jour où une bombe explose à Alger. Le jour où elle a voulu écrire. Elle a donc tout naturellement raconté sa révolte contre la guerre, celle de son pays. Elle s’est inspirée de cette pression étouffante engendrée par la violence pour plonger sa plume dans les souvenirs lointains d’un pays en paix. Il y a seize ans, l’Algérie ne connaissait les bombes que par les rumeurs émanant des autres nations en guerre ou par les livres d’histoire ou encore par les témoins de la bataille d’Alger. Depuis, tout a changé, et la génération d’aujourd’hui ressemble de près à celle des années 1960. Elles se racontent avec l’intensité des vibrations ressenties à chacune des détonations. Les jeunes auteurs aujourd’hui ne peuvent s’émerveiller que face à l’espoir d’un avenir meilleur et d’un présent plus acceptable. Mais pour l’instant, ils respirent encore les relents d’un conflit qui se perpétue de génération en génération. Neira Dalichaouch est évidement l’exemple à suivre. Elle a écrit ce qu’elle a ressenti comme une thérapie. Une exultation du corps et de l’esprit, un besoin insatiable pour libérer son âme de l’emprise envahissante du mal-être. Quel meilleur moyen de garder la raison ! Sam H. lesoirculture@lesoirdalgerie.com
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