
Culture : POUR SA 17e ÉDITION Le festival du raï d'Oran toujours "indésirable"
Nul ne saisit cette attitude d’indifférence affichée par les officiels dès qu’il s’agit du festival de la chanson raï. Quels que soient les goûts et les avis des uns et des autres, cette musique dont les paroles sont si souvent dérangeantes, est écoutée partout en Algérie et a même franchi les frontières. Alors que cela pourrait constituer un héritage à rehausser, le festival du raï et même si officiellement il fut institutionnalisé, garde ce cachet de “l’enfant non désiré”. Quoi qu’il en soit, le raï existe depuis les années trente et en a fait du chemin au milieu de la censure, des critiques et de l’indifférence des officiels, souvent hypocrites, puisque loin des projecteurs, la majorité l’écoute et l’apprécie. Amel B. - Oran (Le Soir) - Les organisateurs et véritables acteurs de cette manifestation, en l’occurrence le président et le commissaire du festival ainsi que toute l’équipe ont au moins le mérite de le défendre malgré les embûches, n’ayant pu obtenir qu’une maigre subvention du ministère de la Culture et ayant reçu le niet des responsables locaux, à l’exemple du wali. Cette année encore malgré le peu de finance, la 17e édition aura lieu du 4 au 10 août 2007 au théâtre de verdure Hasni- Chakroune. Tel qu’exprimé par le commissaire du festival lors d’un point de presse organisé jeudi dernier au Palais des arts et de la culture d’Oran, “alors que le festival du raï est reconnu ailleurs qu’en Algérie, ici on est les pestiférés, peu de gens parmi les officiels veulent l’assumer et ce, malgré son institutionnalisation !” Reconnu, puisque cette année le festival national de la chanson du raï fut sollicité, en tant que festival de référence pour faire partie d’un réseau de festival “Méditérania FM”, une rencontre musicale méditerranéenne prévue au mois de septembre 2007 à Barcelone. Durant cette édition, trois prix d’encouragement et de promotion du festival seront attribués. Il s’agit du prix des meilleures paroles de chanson, de la meilleure musique et de la meilleure interprétation. Concernant les têtes d’affiches, il est clair, que s’agissant de cheb Mami, les raisons de son absence ne sont plus à expliquer, cheb Khaled, a quant à lui, d’autres engagements et quand bien même ces artistes auraient pu être disponibles, leurs cachets auraient “raflé” tout le budget du festival. D’ailleurs, dans l’esprit des organisateurs, même si ces grandes stars du raï sont plus que les bienvenues (surtout si elles viennent chanter gracieusement !), l’objectif de tout festival, comme nous le dira le commissaire du festival est celui de promouvoir les jeunes talents et pourquoi pas en découvrir celui ou celle qui fera l’exception et se démarquera pour commencer une carrière de star. A titre de précision, chaba Zahouania, qui se produira le dernier jour du festival, chantera dans le cadre de sa tournée entamée dans le cadre d’“Alger, capitale de la culture arabe”, et donc percevra son cachet directement des organisateurs de cette manifestation. L’un des absents de cette édition auquel le public s’est habitué et surtout dont il apprécie le style et les albums, sera cheb Houari Dauphin, puisqu’il sera en tournée en Tunisie. Pour cette 17e édition, le commissariat du festival entend instituer le premier séminaire national sur “le patrimoine musical en Algérie”. Une démarche qui se veut porteuse d’une réelle réflexion autour du patrimoine artistique et culturel national. Le coup d’envoi de la 17e édition sera donné en ce 4 août 2007 à partir de 22h avec un programme une pléiade de chanteurs(ses) qui sauront sûrement donner le ton et le son pour préserver la flamme du raï qui résiste à l’indifférence, étant bien ancré dans la tradition algérienne. A. B.
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