
Actualités : HAUSSE HISTORIQUE DU PRIX DU BLÉ Le pain va-t-il augmenter ?
Quelles conséquences aura l’envolée du prix mondial du blé sur le marché local ? Une question plus que jamais au centre des préoccupations des intervenants dans la chaîne de production alimentaire nationale et ce, même si le gouvernement n’a pas de cesse de réaffirmer son engagement à soutenir les prix en l’état. Cette assurance a été explicitée par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), indiquant que le prix de cette céréale est maintenu à 1 285 DA le quintal et que les minotiers «continueront à être régulièrement approvisionnés à concurrence des quantités fixées au titre de la régulation ». En effet, le prix du blé sur le marché mondial a connu cette fin de semaine une envolée historique. Vendredi dernier, le boisseau de blé (environ 27 kg) pour livraison en septembre a terminé sur le marché des matières premières de Chicago à 7,2575 dollars, marquant son troisième record de clôture consécutif. Les derniers pics historiques du blé, pour un contrat à échéance rapprochée, remontaient à mai 1996 et auparavant à 1973. En somme, le blé, céréale alimentaire de premier ordre, n'a quasiment pas cessé de grimper, coincé entre une demande vivace et une offre réduite. Cette situation s’explique par le fait que de nombreux pays producteurs ont été frappés par des perturbations climatiques, qui ont mis en péril les récoltes. Il s’agit notamment des très fortes précipitations, voire les inondations qui ont frappé des pays d’Europe producteurs de céréales à l’image de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne, où il est attendu selon des spécialistes une faible récolte. L'excès de pluie à la fin du cycle de culture a retardé les récoltes et réduit la qualité du blé, menacé de pourrir sur pied. Cas similaire pour les Etats-Unis où on dit que la situation est «similaire à la fin juin et juillet». Au Canada, principal fournisseur de blé tendre de l’Algérie, il est attendu une production de près de 20% inférieure par rapport à 2006, à la suite d'une sécheresse en juillet. Selon les mêmes experts, «le prix du blé restera élevé jusqu'à ce que les opérateurs aient une meilleure idée de ce que vont donner les récoltes australienne et argentine soit en octobre, début des moissons. » Classée parmi les premiers importateurs de blé au monde, l’Algérie devrait acheter 5,1 millions de tonnes de cette céréale en 2007. Durant le premier semestre de 2007, elle a déjà importé 2,53 millions de tonnes de blé contre 2,67 millions de tonnes durant la même période de 2006, selon des statistiques douanières. Malgré cette baisse de plus de 137 000 tonnes, la facture des importations de blé a augmenté, passant de 528,72 millions de dollars durant les six premiers mois de 2006 à 589,73 millions de dollars durant la même période de 2007, en raison de l'envolée des cours du blé sur les marchés mondiaux, selon la même source. Mais, il n’en demeure pas moins que cette «situation interne» reste précaire, notamment si le prix du blé est maintenu à la hausse. Les boulangers à l’appel du Comité national des boulangeries avaient observé en 2005 une grève de deux jours. Les boulangers, faut-il le rappeler, n’ont jamais revendiqué une augmentation des prix du pain mais une marge de bénéfice. Car, faut-il encore le rappeler, cette activité n’est réglementée par aucune loi, mis à part le décret de 1996 qui a fixé le prix de la farine panifiable et celui de la baguette de pain. Le chef du gouvernement de l’époque, en l’occurrence Ahmed Ouyahia a, lors de la dernière session du Cnes, reconnu officiellement que les boulangers travaillent à perte. La structure des prix étudiée par le syndicat et le ministère du Commerce en 2004, dans le cadre d’une commission mixte, avait fixé le prix de revient d’un pain à 11,95 DA. Celui-ci doit être plus important actuellement du fait de la hausse des prix du gasoil décidée par le gouvernement et en vigueur depuis le 1er janvier 2005. Questions : l’Algérien vivra-t-il une autre tension en plus de celle de la pomme de terre, en l’occurrence celle du pain ? Dans le cas des nouvelles mesures de subvention des céréales, l'OAIC peut-il éviter que le patron boulanger ne détourne le quintal de farine, cédé à 1 285 DA, pour être transformé en produits de pâtisserie en tous genres ? Abder Bettache youcefabder@hotmail.com
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