Actualit�s : CROISSANT-ROUGE ALGERIEN
Organiquement fiable, l'organisation reste pourtant disloqu�e


L��lection, jeudi dernier, de Hadj Hamou Benzeguir � la t�te du Croissant-Rouge alg�rien et l�adoption d�un nouveau statut mettent fin � la crise organique que traverse cette organisation humanitaire depuis d�cembre 2004. Le nouveau patron aura toutefois fort � faire pour reprendre en main un C-RA d�stabilis� par une mainmise de trois ann�es impos�e par le d�partement de Djamel Ould Abb�s.

Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - Il est en effet utile de rappeler que la mise sous tutelle forc�e du Croissant-Rouge alg�rien a totalement boulevers� son organisation, du sommet � la base. L�intervention du minist�re de l�Emploi et de la Solidarit�, qui a eu lieu vers la fin de l�ann�e 2004, a vis� � geler le processus de renouvellement des instances dont a �t� charg� le comit� directeur et le pr�sident par int�rim, le professeur Mohamed Salah Badouna. Ce dernier avait �t� �lu � ce poste en remplacement du professeur Abdelkader Boukhroufa, d�c�d� quelques mois plus t�t. �Notre d�partement est intervenu apr�s que le minist�re de l�Int�rieur eut constat� des anomalies dans la constitution des comit�s de wilaya charg�s de participer � cette assembl�e g�n�rale �lective. Nous avions donc d�cid� d�arr�ter ce processus. D�autant plus que le pr�sident par int�rim du comit� directeur a profit� du fait que le professeur Boukhroufa soit malade pour acc�der � ce poste. En fait, tout a fait en sorte que ce sont les m�mes personnes qui se retrouvent � la t�te du Croissant-Rouge. Les statuts de cette organisation ont �t� taill�s sur mesure par ces gens-l��, expliquait alors le secr�taire g�n�ral du minist�re de la Solidarit� et de l�Emploi. Le d�partement de Djamel Ould Abb�s a d�cid� de s�vir quitte m�me � enfreindre la loi. En effet, le Croissant- Rouge alg�rien est, certes, un auxiliaire de l�Etat, mais il reste avant tout une soci�t� de secours autonome membre � part enti�re du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Le minist�re de �tutelle � est donc entrer en action d�s le d�but de l�ann�e 2005 en installant un �comit� intersectoriel mixte de pr�paration d�une assembl�e g�n�rale �lective�. Saisi par les membres du comit� directeur d�chu, le Conseil d�Etat se prononcera contre cette d�cision du minist�re. �La cr�ation de ce comit� provisoire de direction du Croissant- Rouge alg�rien n�est pr�vue ni par les statuts ni par le r�glement int�rieur de cette organisation. La persistance de cette situation contraire � la loi nuit � l�ind�pendance du Croissant-Rouge�, pr�cise le Conseil d�Etat dans un arr�t� rendu le 14 juin 2005. Le 14 f�vrier 2006, un autre arr�t du Conseil d�Etat est rendu en faveur des plaignants. �Le Conseil d�Etat, statuant sur le recours publiquement et contradictoirement, dit le recours recevable dans la forme et annule, dans le fond, la d�cision n�03 du 14 janvier 2005 �manant du ministre de l�Emploi et de la Solidarit� nationale portant cr�ation de la commission intersectorielle pr�paratoire de l�assembl�e g�n�rale �lectorale du Croissant-Rouge alg�rien et les effets qui en d�coulent�. Mais voil�, Djamel Ould Abb�s refuse d�appliquer cet arr�t. Ce dernier ira jusqu�� installer une nouvelle structure � la t�te du CRA au sein de laquelle ne si�geront que des fonctionnaires de son d�partement. Le �redressement � touchera �galement l�ensemble des structures locales de l�organisation. Les DAS (directeurs de l�action sociale) du pays re�oivent pour instruction de �prendre en charge� les comit�s de wilaya afin de d�signer les d�l�gu�s qui participeront � l�assembl�e g�n�rale �lective du CRA. Mais cette offensive tous azimuts tournera court puisque les �lus de ces comit�s saisiront la justice qui s�est, l� aussi, prononc�e en faveur des plaignants. Mais il faut reconna�tre que Djamel Ould Abb�s a finalement r�ussi � organiser son assembl�e g�n�rale du C-RA. Et c�est pr�cis�ment ce qui s�est pass� jeudi dernier au Palais des nations.
T.H.

Ould Abb�s accuse
Lors de l�assembl�e g�n�rale �lective de jeudi, le ministre de la Solidarit� a prof�r� de graves accusations � l�encontre d�anciens responsables du Croissant-Rouge alg�rien. �Le C-RA avait 41 comptes bancaires ouverts. Certains anciens responsables ont d�tourn� des sommes en dinars et m�me en devises. D�autres se sont permis des indemnit�s de 30 millions de centimes par mois. Il y a eu abus de biens sociaux et dilapidation de deniers publics�, a r�v�l� Djamel Ould Abb�s. Il a ajout� que son d�partement avait �saisi la justice� et que des enqu�tes sont actuellement en cours. Mais le ministre de la Solidarit� n�a pas donn� de d�tails sur les personnes impliqu�es, ni sur les malversations dont elles se seraient rendues coupables.
T. H.

Les r�fugi�s sahraouis victimes de la crise du C-RA
L�ing�rence de l�administration dans la gestion interne du Croissant-Rouge alg�rien n�a pas �t� appr�ci� par le Comit� International de la Croix- Rouge et du Croissant-Rouge. Ce coup de force s�est finalement retourn� contre l�Alg�rie puisque le C-RA a �t� quasiment exclu de toute activit� internationale. Mais il y a pire encore car cette crise a surtout port� pr�judice aux r�fugi�s sahraouis. Il faut en effet savoir que le C-RA est charg� de r�ceptionner les dons au profit des populations civiles des camps sahraouis de Tindouf. Le gel des comptes bancaires, d�cid� suite � la s�rie de plaintes d�pos�es par le minist�re de la Solidarit� et, �galement, par les membres de l�ex-comit� directeur, ont bloqu� les proc�dures d�acheminement des vivres au niveau du port d�Oran. D�j� fortement �prouv�s par une situation de disette, cons�quence de pressions du pouvoir marocain contre certains pays donateurs, les r�fugi�s sahraouis ont d� subir les effets d�un conflit administratif alg�ro-alg�rien.
T. H.

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